Le scandale de marseille
Le scandale de marseille
Cette frontière entre geste médical et geste esthétique peut souvent paraître floue, et la législation évoluera forcément dans les années à venir pour faire baisser les prix de certaines pratiques en ne les réservant plus aux seuls médecins. En revanche, les frontières de la chirurgie doivent demeurer étroitement surveillées pour éviter des drames et des scandales comme celui découvert récemment à Marseille. Il ne faut jamais oublier qu’il n’y a pas de chirurgie esthétique au rabais sans risques graves pour la santé de celles qui s’y soumettraient.
En 2007, le scandale de Marseille a attiré l’attention sur ces « escrocs » qui proposent des opérations « bon marché ». Michel Maure, un médecin sans aucun diplôme de chirurgien, a été poursuivi pour avoir pratiqué, entre 2002 et 2004, une centaine d’opérations de chirurgie esthétique dans une clinique désaffectée depuis 1995, et dépourvue d’autorisation officielle. Les victimes, souvent opérées sans anesthésie et avec des instruments mal stérilisés, ont été défigurées ou victimes de séquelles graves. Le procès a même révélé que certains implants utilisés pour amplifier leurs seins risquaient de contenir des substances cancérigènes !
« Il a pratiqué une médecine de garage. Ses patientes étaient exposées à un risque immédiat de mort», a estimé le tribunal. Dans ses attendus, il a stigmatisé la façon d’opérer de Michel Maure, dans des « installations totalement obsolètes » et en « l’absence de personnel qualifié ». Le docteur Maure a pu opérer quasiment dans un hangar, et dans des conditions d’hygiène scandaleuses, au point que plus de cent personnes l’ont poursuivi pour des dégâts irréparables. Certes, il a été condamné à trois ans de prison ferme et à des dommages et intérêts, mais cette réaction a posteriori de la justice ne rendra pas leur intégrité physique aux femmes qu’il a massacrées !
Ce drame illustre l’ampleur du problème. Certaines patientes sont prêtes à prendre des risques effrayants pour «rajeunir» ou «embellir» à bas prix quand elles n’ont pas les moyens de s’adresser à des praticiens onéreux.
Pourtant la première question que doivent se poser celles que démange l’envie de faire retoucher leur visage ou leur corps concerne le choix du médecin. On ne saurait prendre trop de précautions avant de se décider, la qualité humaine et la compétence professionnelle du praticien sont essentielles à la réussite. Un domaine où la télévision et Internet ont sérieusement brouillé les pistes et entraîné des dérives carrément scandaleuses.
Vidéo: Le scandale de marseille
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