Le métabolisme : carrefour des nutriments
- d’abord dans la constitution même des aliments où, presque toujours deux à trois nutriments sont représentés;
- ensuite et surtout dans notre propre métabolisme, où les passerelles sont innombrables d’un nutriment à l’autre.
C’est ce point que nous aimerions préciser ici, pour bien montrer que le métabolisme des trois sortes de nutriments doit être considéré comme un tout.
En effet, si l’on considère le cycle tricarboxylique de Krebs qui est le principal « moteur » de l’organisme, on voit que les différents maillons peuvent être fournis aussi bien par des glucides que des lipides ou des protides.
Ce métabolisme commun explique les formes de passage d’un nutriment à l’autre :
Les glucides vont ainsi pouvoir non seulement assurer leur propre rôle plastique et énergétique, mais aussi entrer :
- dans la synthèse d’acides aminés. Un minimum d’apport glucidi- que constitue donc une véritable mesure d’épargne protidique;
- dans la synthèse des triglycérides avec mise en réserve du tissu adipeux. L’excès de glucides conduit à l’obésité.
Les lipides, une fois dédoublés en glycérol et acides gras, vont donner des métabolites qui pourront être repris pour l’édification de sucres, notamment par le foie. Les protides sont, on l’a vu, en perpétuel remaniement, en perpétuels échanges.
Non seulement les protéines se renouvellent et se modifient, mais des acides aminés libérés peuvent aboutir à la formation de glucose, à partir d’un dérivé commun : le pyruvate. Ceci est surtout vrai pour l’alanine.
Toutefois ces échanges imposent certaines règles. Le cycle de Krebs suppose la liaison de l’acétyl-Co A avec l’oxalo-acétate qui doivent être présents en quantité égale. Or seul le glucose peut, par le pyruvate, transformé en oxalo-acétate, en présence de biotine (ou vitamine F) assurer un taux suffisant d’oxalo-acé- tate.
En effet, en cas de défaut en glucides, l’excès d’acétyl-Co A aboutirait à la formation de corps cétoniques. Cet exemple montre bien que, malgré des formes de passages nom- j breuses et variées, les trois sortes de nutriments demandent cependant à être introduits dans l’organisme de façon équilibrée. C’est un des principes fondamentaux de la nutrition.