Le mental Anticancer : Le sentiment d’impuissance nourrit le cancer
Une expérience de laboratoire sur des souris illustre parfaitement comment le stress peut influencer le cours de la maladie. À l’université de Pennsylvanie, dans le laboratoire du professeur Martin Seligman, des rats se virent greffer une quantité précise de cellules cancéreuses connue pour induire un cancer mortel chez 50 % d’entre eux. Pour une partie, ces rats furent laissés ensuite à eux-mêmes, et effectivement, au bout de trois mois, la moitié d’entre eux avaient été emportés par la maladie. Un second groupe fut soumis de surcroît à de petits chocs électriques auxquels ils pouvaient apprendre à échapper en appuyant sur un levier dans leur cage. Enfin, un troisième groupe reçut le même nombre de chocs, mais ne pouvait rien faire pour les éviter. Les résultats, publiés dans Science, sont on ne peut plus clairs : un mois après la greffe, 63 % des rats qui avaient appris à contrôler la situation avaient rejeté la tumeur. Ils s’en sortaient mieux encore que ceux qu’on avait laissés tranquilles ! En revanche, seulement 23 % de ceux qui n’avaient aucune possibilité de réagir surmontèrent leur cancer. Chez les rats qui ne pouvaient rien faire pour prendre le dessus, le sentiment d’impuissance avait accéléré la progression de la tumeur. La leçon de cette étude est cruciale. Ce n’est pas le stress en soi – les « chocs électriques » que nous prodigue la vie – qui favorise la progression du cancer. C’est notre façon d’y répondre, et notamment les sentiments d’abandon, d’impuissance, de déséquilibre intérieur qui nous envahissent face aux épreuves.
Le grand calme de Ian Gawler
Si le vécu d’impuissance et de désespoir alimente la croissance du cancer, peut-on en conclure qu’a contrario les états de sérénité le freinent? Certains cas exceptionnels le suggèrent. À Melbourne, en Australie, Ian Gawler, un jeune vétérinaire qui venait de terminer ses études, apprit qu’il avait un ostéosarcome (un cancer des os) très grave qui avait déjà touché sa jambe. Une amputation suivie d’un an de traitements conventionnels n’avait pas réussi à enrayer la tumeur, qui se propageait désormais à la hanche et au thorax où elle se manifestait par des saillies difformes. Le cancérologue ne lui donnait plus que quelques semaines à vivre, peut-être moins d’un mois. N’ayant plus rien à perdre, Ian se jeta, avec le soutien de sa femme, dans une pratique intensive de la méditation, afin de goûter au calme qu’il avait découvert en pratiquant le yoga. Son médecin, le docteur Meares, lui-même initié à la méditation en Inde où il avait rencontré de grands mystiques, fut particulièrement impressionné par le calme que réussissait à atteindre le jeune patient. Il l’attribuait à la sérénité caractéristique des mourants dans les jours qui précédent le dernier soupir. Mais, au bout de quelques semaines, à la stupéfaction générale, il sembla aller mieux. Au bout de quelques mois de méditation intensive (une heure, trois fois par jour !), accompagnée d’un régime très strict, le jeune Ian retrouva des forces. Les affreuses excroissances osseuses qui déformaient sa poitrine commençèrent à se résorber. Quelques mois plus tard, elles avaient complètement disparu. Le docteur Meares demanda à Ian à quoi il attribuait cette extraordinaire régression de son cancer. « Je pense que c’est notre manière de vivre, la façon dont nous ressentons notre vie », répondit Ian, en parlant de lui et de sa femme. Comme si, explique le docteur Meares, à chaque instant de son existence, ce patient s’était imprégné de la paix trouvée dans ses périodes intenses de méditation12. Ian Gawler vit encore aujourd’hui, trente ans plus tard. Depuis sa guérison, il a consacré la plus grande partie de son temps à animer des groupes de patients souffrant de cancer.
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