Le dépistage des sujets à risque d'ostéoporose
Deux périodes apparaissent particulièrement propices à un tel dépistage, chez la femme : dans les années qui suivent la ménopause, et après l’âge de 65 ans.
Le dépistage post-ménopausique
Un dépistage systématique en population chez les femmes ménopausées n’est pas recommandé. En revanche, la réalisation d’une ostéodensitométrie peut être proposée en présence d’un ou plusieurs des facteurs de risque suivants :
- un antécédent de fracture vertébrale ou du col fémoral sans traumatisme majeur chez un parent du premier degré ;
- un indice de masse corporelle faible, inférieur à 19 kg/m2 ;
- une ménopause avant 40 ans, quelle qu’en soit la cause ;
- un antécédent de corticothérapie prolongée (plus de 3 mois) à une dose en équivalent predmisone supérieure ou égale à 7,5 mg/jour.
Ces facteurs de risque s’ajoutent aux indications indiscutables que représentent :
- la découverte radiologique d’une fracture vertébrale sans caractère traumatique ni tumoral évident ;
- un antécédent personnel de fracture périphérique survenue sans traumatisme majeur (à l’exception des fractures du crâne, des orteils, des doigts et du rachis cervical) ;
- des antécédents documentés de pathologies potentiellement inductrices d’ostéoporose, en particulier hypogonadisme prolongé, hyperparathyroïdie primitive, hyperthyroïdie évolutive non traitée, hypercorticisme.
Le dépistage chez la femme après 65 ans
Après 65 ans, la mesure densitométrique, notamment fémorale, constitue un moyen fiable d’appréciation du risque fracturaire fémoral mais aussi global (Black et coll., 1995, Ensud et coll., 1995). À partir de cet âge, ce dépistage se justifie car la perte osseuse se prolonge bien au-delà de la ménopause. Cette perte osseuse entraîne une augmentation exponentielle du risque fracturaire à un âge (80 ans) où l’incidence de la fracture fémorale est maximale. Cette appréciation du risque individuel peut être encore affinée par la recherche de facteurs de risque de chute ainsi que des antécédents personnels et familiaux de fractures ostéoporotiques. Leur agrégation chez une même patiente correspond à un risque de fracture fémoral particulièrement élevé (Cummings et coll., 1995).