Le cancer du sein : Mammographie et échographie
Vous qui depuis plus de trente ans avez effectué 250 000 mammographies et décelé environ 10 000 cancers du sein, avez-vous l’impression que la fréquence de cette maladie est en augmentation ?
A partir de 40 ans une mammographie tous 2 ans
On nous pose souvent la question. Difficile d’y répondre de manière objective car il est sûr qu’aujourd’hui, étant donné qu’on le cherche plus, on en trouve davantage. D’autre part, comme on en parle plus, on pourrait aussi avoir l’impression que cette pathologie augmente. En fait, on recense environ 40 000 nouveaux cas chaque année en France sur les 5 à 6 millions de femmes plus de 40 ans qui se font radiographier (alors que dans cette tranche d’âge, elles sont 15 millions !), et on
déplore malheureusement encore 8 000 à 10 000 décès annuels. Ces morts sont dues le plus souvent à des tumeurs dépistées trop tard chez des femmes qui n’étaient pas suivies régulièrement. D’où l’utilité de se surveiller tous les deux ans par une mammographie et, au besoin, une écho- graphie complémentaire.
Pourquoi seulement tous les deux ans ?
Parce que le cancer est une maladie qui évolue assez lentement. Lorsqu’une patiente ne présente aucune anomalie sur un examen radiographique, même si, dans les mois qui suivent, une tumeur maligne se développe, deux ans plus tard ce cancer sera presque toujours à un stade où l’on pourra encore conserver le sein et la vie A mon avis, toute femme devrait commencer à se soumettre régulièrement à un examen mammographique dès 40 ans, car plus de 90 % des cancers du sein sont dépistés à partir de cet âge et environ 40 % avant 50 ans.
Les cancers du sein qui se développent avant 40 ans sont-ils plus agressifs ?
Non. Il y a des formes gravement évolutives à tout âge. Mais, dans la mesure où la recherche du cancer du sein n’est pas systématique chez la femme très jeune, on le découvre généralement quand il a déjà atteint un volume important. Or, dans de très nombreux cas, plus la tumeur est grosse, plus les chances de survie diminuent. Donc, chez ces moins de 40 ans, lors de l’examen clinique chez le gynécologue, il ne faut jamais conclure qu’une anomalie « n’est sûrement rien » à cause du jeune âge. Toute femme de moins de 40 ans qui s’inquiète du moindre problème dans un sein, quelle qu’en soit la raison (boule, douleur, angoisse à cause d’antécédents familiaux), doit consulter impérativement un médecin radiologue.
Et en quoi consiste la surveillance systématique des femmes de plus de 40 ans ?
L’importance de l’examen clinique
Le médecin radiologue doit commencer sa consultation par un examen clinique : interroger la patiente sur ses antécédents personnels, le nombre d’enfants, savoir s’il y a eu allaitement ou non, s’enquérir des antécédents de cancer du sein dans la famille, de la régularité des cycles menstruels ou de la date de survenue de la ménopause. Il doit aussi impérativement savoir si cette patiente est sous traitement hormonal substitutif ou autres médicaments… Pourquoi toutes ces questions .Parce que l’un de ces paramètres peut induire certaines modifications d’image sur la mammographie ou conduire à diverses « hypothèses-diagnostics » (et en éliminer d’autres d’emblée).
Après cet interrogatoire, le médecin radiologue doit examiner attentivement les seins, les palper, selon une technique bien spécifique, très précise. Il est important de prendre le Temps d’effectuer minutieusement cet examen … en recherchant la moindre petite boule, toute modification de la texture, du galbe ou anomalie de mamelon. Il est aussi d’un intérêt capital de palper les ganglions de la région axillaire ainsi que ceux du cou afin de s’assurer qu’il n’existe aucune augmentation de volume.
Les doigts expérimentés du radiologue constituent déjà en eux-mêmes un précieux « outil de diagnostic »et la plus petite anomalie clinique doit conduire à rechercher encore plus précisément sa traduction sur les clichés de radio : il faut savoir faire parler les images.
Bien que nous sachions ce qu’est une mammographie, pouvez-vous nous en préciser les bénéfices et les limites ?
Que voit à la mammographie?
Il s’agit d’un examen radiologique utilisant des rayons X qui permettent de visualiser les tissus mammaires à l’intérieur du sein, organe essentiellement graisseux, ce qui favorise la lecture des images : la graisse est un excellent milieu de contraste naturel ; plus il y en a et plus le sein est facile à lire.
En revanche, plus il y a de tissu glandulaire et fibreux, plus le sein apparaît dense et plus sa lecture sur la radio est délicate. Lorsque cette densité est particulièrement importante, on la désigne par le terme général de « mastose », qui indique un état bénin. Il faut d’emblée rassurer les nombreuses femmes qui en sont porteuses : la mastose ne prédispose pas au cancer. Le seul problème qu’elle engendre est la difficulté d’y déceler une éventuelle petite tumeur maligne (d’où l’intérêt capital de la palpation !).
Mais la mammographie a ses limites : bien qu’aujourd’hui on parvienne à y découvrir de minuscules cancers de moins de 5 mm, elle ne peut renseigner, par exemple, sur le caractère liquide ou solide d’une opacité. D’autre part, dans un certain nombre de cas, il arrive que des images douteuses laissent le radiologue dans l’incertitude, telles une opacité, des microcalcifications quand elles sont groupées.
Dans les cas d’opacité, il est alors nécessaire de compléter la mammographie par un examen à ultrasons : l’échographie.
De toute façon, toute masse clinique perçue sous le doigt, même lorsqu’elle est identifiable sur la mammographie, doit être soumise à une échographie. Il arrive aussi que certains seins très denses, difficiles à lire, nécessitent une échographie complémentaire.
Il Quelle est le fiabilité d’une échographie ?
L’échographie un examen complémentaire
Cet examen a la qualité essentielle de nous préciser si une anomalie est de contenu liquide ou solide. Très dépendante de l’opérateur, cette technique, en progrès constants, donne d’excellentes précisions diagnostiques entre des mains et des yeux exercés (mais sa vocation n’est pas un dépistage de routine des petits cancers). Un autre avantage de l’échographie est qu’elle est très utile pour guider certains prélèvements des tissus mammaires quand il y a besoin de les analyser.
Une réponse pour "Le cancer du sein : Mammographie et échographie"
Voir sur google :echographie ductale sur blog doctissimo dr gilles kern ou sur mon site : radiologie-etoile.fr cliquer sur onglet : mammographie.
Je dispose de fichiers pdf de 600 pages ; ces publications precitées ne sont que des « résumés »
Cordialement
Dr Gilles Kern