L'autre influence des images
L’autre influence des images
L’autre influence des images télévisuelles est, à mon sens, encore infiniment plus pernicieuse pour le moral du grand public. Les masques botoxés des feuilletons américains ou les « monstres relookés » des reality show peuvent distraire les téléspectatrices qui se délectent de leurs aventures. Cependant, leurs drôles de tronches ne sont pas vraiment dangereuses, parce qu’elles ne font pas envie à l’immense majorité des Européennes qui les regardent. Elles auraient même plutôt l’effet inverse, et servent de repoussoir pour celles et ceux qui auraient pu être tentés de se faire ravaler la façade, et qui n’ont aucune envie de se retrouver transformés en poupées de cire stéréotypées.
En revanche, les « retouches » systématiques et quasiment obligatoires de la majorité des journalistes ou animateurs qui passe à l’antenne ont une influence bien plus délétère sur les téléspectatrices et les téléspectateurs. Ces gens qu’ils regardent chaque jour, parfois depuis des années, leur donnent l’impression d’échapper aux lois de la génétique.
On voit les cheveux de certains présentateurs
1 Bien entendu, il n’y a pas de note de la direction à ce sujet, mais quelques remarques du genre «Tu as l’air un peu fatiguée…», «Tu devrais dire à la maquilleuse de faire attention à tes cernes… », venant de gentilles collègues ou d’un réalisateur affectueux, sont des injonctions efficaces à entendre comme : « Il est temps de faire quelque chose… » repousser1, certaines animatrices rentrent chaque année, après l’été, avec un visage plus rebondi et un sourire plus étincelant qu’au printemps précédent. Tout se passe comme si l’on recevait chaque soir à sa table une caste supérieure de personnes qui ne subissent pas les mêmes dégénérescences physiologiques que le commun des mortels. Du coup, la pauvre « commune des mortels », qui voit son éclat se ternir chaque année dans le miroir et son visage se rider lentement mais sûrement, souffre de terribles frustrations et rend son physique un peu fané responsable de toutes les difficultés de sa vie affective et professionnelle.
Qui plus est, une presse spécialisée dans les ragots de ces forçats du paraître multiplie les récits de leurs conquêtes, de leurs rencontres et de leurs « bonheurs ». Ainsi, elle augmente d’autant la mauvaise conscience et le mal-être de celles qui la lisent, en les conduisant à penser qu’elles n’ont strictement aucune chance de conquérir et de conserver l’homme – ou les hommes ! – qu’elles désirent, ou qu’elles aiment, puisqu’elles n’ont pas un petit nez, des lèvres charnues, des seins du 90C (ni plus, ni moins) et des cuisses de nymphe !
Vidéo: L’autre influence des images
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