L'asthmatique et la plongée sous-marine
Pourquoi isoler ce sport parmi les autres disciplines ? Qui n’a pas rêvé d’explorer les fonds sous-marins, en regardant les films tournés par l’équipe du commandant Cousteau ? Malheureusement, pour l’asthmatique, ce n’est pas possible, et pour plusieurs raisons.
L’air respiré pendant les plongées est fourni par la bouteille d’air risque de comprimé que l’on porte sur le dos. La compression de l’air risque de concentrer les allergènes de l’asthmatique. Celui-ci serait alors tout
exposé à respirer son allergène, à forte dose, pendant sa plongée, ce qui risquerait de provoquer une crise sévère sous l’eau. Une fois en crise, comment faire pour prendre ses sprays dans l’eau ?
Cette concentration de l’allergène n’est pas le seul mécanisme susceptible de déclencher la crise d’asthme chez un asthmatique en plongée. La crise peut être provoquée car la plongée est un effort physique et que l’air respiré est déshydraté, mécanismes déclenchant bien connus.
Une fois en crise, le réflexe serait de sortir à l’air libre pour mieux respirer. Dans ce cas, ce serait une double erreur, qui pourrait être fatale.
D’une part, remonter vite à la surface expose aux accidents de décompression : c’est l’effet « ouverture de la bouteille d’eau gazeuse », avec formation de bulles d’air dans le sang. Si vous avez une bouteille d’eau gazeuse non encore ouverte sous la main, faites le test : ouvrez-la ! Vous voyez alors des bulles se former dans le liquide pour venir remonter à la surface du liquide. Eh bien, c’est ce qui se passe lorsque l’on remonte trop vite à la surface, après une plongée sous-marine. Les bulles sont dans le sang, ce qui n’est franchement pas bon pour la santé. D’où l’intérêt, en situation habituelle, de faire des paliers pour éviter le danger de ces bulles.
Revenons alors à notre asthmatique, qui serait sous l’eau en crise. Essayons de l’imaginer cherchant de l’air, mais s’arrêtant à trois mètres sous l’eau pour son palier. Improbable, non ? Une autre solution serait de prendre ses sprays au palier. Mais comment prendre ses sprays sous l’eau, par la bouche, sans respirer une grande bouffée d’eau ?
Remonter vite peut faire exploser les poumons. La loi de Mariotte nous dit que lors de la remontée à la surface, l’air se dilatera. Comme il y a bouchon bronchique du fait de la crise d’asthme, le seul tissu qui pourra se dilater sera constitué des alvéoles. Elles se distendront jusqu’à rupture, ce qui risquera de détruire les poumons.
Cette alternative nous fait mieux comprendre que la plongée sous-marine est contre-indiquée aux asthmatiques.