L'art-médecin
L’utilisation de l’art à des fins thérapeutiques est aussi vieille que l’humanité. Les danses rituelles auxquelles se livraient chamans ou sorciers, voire des communautés entières, pour expulser les démons fauteurs de maladies ou pour consolider l’appartenance sociale donc l’équilibre psychique de ses membres, n’en procèdent-t-elle pas déjà ? La fameuse vertu cathartique du théâtre antique considéré comme mise en scène et en même temps mise à distance du mal qui menace individus et groupes sociaux, en est un autre exemple. L’une des thérapies par l’art les plus développées actuellement est sans doute la musicothérapie. Celle- ci a pénétré le monde médical institutionnel dès la fin du siècle dernier et a pris un essor important au cours des deux dernières décennies. La musicothérapie réceptive individuelle repose sur l’écoute par le patient de trois morceaux successifs, choisis pour favoriser le passage de l’humeur à combattre à une humeur plus constructive. Réceptive encore, la musicothérapie peut s’adresser à des groupes, offrant alors à chacun une occasion de communication, voire de resocialisation. Les théories psychanalytiques, qui ont fortement influencé la musicothérapie dans son ensemble, se trouvent en première ligne dans la technique d’écoute musicale analytique, où la musique sert de moyen d’ouverture à l’inconscient.