L’âge caché ou avoué
Comme mes joyeuses « arrière », je pense qu’à partir d’un certain âge la coquetterie ne consiste plus, pour une femme, à cacher son âge, mais au contraire à le proclamer haut et fort pour s’attirer des compliments sur son look tellement moins daté que son état-civil.
Je fais moi-même partie de ces septuagénaires qui mentent en se vieillissant un peu pour tenter de susciter une remarque étonnée qui me remonte le moral à défaut de me lifter le cou ! Ainsi, au lieu d’énoncer, à partir de la fin 2009, mes 79 ans, j’ai décidé d’annoncer verbalement mon entrée dans ma quatre-vingtième année. Je préfère jouer ouvertement mon personnage de vieille dame plutôt que de m’agripper désespérément à mes quelques « beaux restes ».
Je ne comprends pas la mentalité de certaines quadras qui avouent éternellement 39 ans et dont on finit par se demander quel âge elles peuvent VRAIMENT avoir. Ou celles, encore plus stupides, qui ne veulent jamais préciser l’année de leur naissance le jour de leur anniversaire, ce qui les fait automatiquement passer dans l’esprit de tous comme plus vieilles qu’elles ne voudraient qu’on les considère et souvent qu’elles ne sont.
D’ailleurs, les menteuses finissent presque toujours par se trahir en faisant référence, dans une conversation, à un événement de leur enfance qui date avec précision le fait qu’elles étaient « déjà » là quand Kennedy a été assassiné, ou qu’elles se souviennent d’avoir séché le lycée en mai 68 !