La reprise du travail : un nouvel élan pour la nouvelle mére
Se préparer à la séparation
La mère va apprendre à s’engager dans le monde extérieur tout en entretenant le fil qui soutiendra l’enfant dans sa vie en dehors du sein maternel.
Le lien à l’enfant a une force d’inscription dans la chair. Lui aussi est à mettre en place et à enrichir. Ce rythme de séparations/retrouvailles, qu’impose tout d’un coup la reprise du travail, est inquiétant et difficile à établir dans un climat de confiance réciproque. La phase d’adaptation est délicate, car ce rythme de séparations/retrouvailles, pulsation profonde de la vie, nous ne l’avons pas toujours intégré en nous-mêmes. C’est là l’occasion, pour favoriser l’équilibre de l’enfant, d’apprivoiser nos peurs anciennes, de les démystifier.
La reprise du travail pour la mère qui allaite
Une mère qui a choisi d’allaiter son enfant va, classiquement, associer la reprise du travail au sevrage. La société actuelle ne lui laisse pas beaucoup d’espace pour vivre cette étape autrement. Peut-être se sent-elle prête à envisager ce sevrage : elle n’a pas envie de conjuguer la dynamique intériorisante de l’allaitement à la dynamique extériorisante du travail. Elle avait choisi d’allaiter son enfant deux mois, elle lira alors avec profit notre chapitre sur le sevrage entre un et trois mois.
D’autres femmes ne se sentent pas mûres, à ce stade, pour envisager le sevrage. Pourtant, reculer la reprise du travail est tout aussi inenvisageable. Pour celles-ci, le sevrage, qui semble imposé par le monde extérieur, imposé par la société, va être très difficile à vivre. C’est une étape familiale très délicate, et il est important que la mère la vive dans une grande conscience, dans une clarté de vue sur elle-même, en se posant bien, en couple, toutes les questions que cela soulève. En refusant d’exprimer ses inquiétudes et ses angoisses, à elle-même et à son enfant, elle va enfouir frustration et culpabilité. Son enfant en sera le révélateur en manifestant une instabilité soudaine ou des crises de larmes nocturnes, ou encore un attachement accru… Toutes ces manifestations l’angoisseront d’autant plus que la séparation approche. D’autres enfants, et notamment les plus jeunes, sembleront s’adapter parfaitement (extérieurement) au changement, mais leur corps peut s’exprimer en déclenchant, par exemple, un problème ORL. Les maladies infectieuses de l’enfance les aident aussi à grandir, à replonger pour reprendre racine en eux-mêmes.
Sans chercher à brosser un tableau trop inquiétant, il nous semble important de prendre conscience de ce qui se joue aussi du côté de l’enfant. Car il s’agit d’apprendre à mettre en mots ces inquiétudes avant qu’elles ne se transforment en « maux ». Quelle que soit la façon dont vous envisagez cette étape, si vous la vivez en plein accord avec vous-même, votre enfant s’adaptera.
Allaiter tout en travaillant : un choix possible
Reprise du travail n’est pas nécessairement synonyme de sevrage. Pour certaines mères, il sera important d’envisager de poursuivre l’allaitement après la reprise du travail1. Alors, quels sont les aspects pratiques de l’allaitement lorsqu’on travaille ?
À deux mois et demi, l’enfant ne peut assimiler un autre aliment que le lait. Souvenez- vous aussi que téter favorise la lactation. Donc, pour entretenir la lactation et éviter les « trop-pleins », la mère n’aura d’autre solution que d’extraire son lait sur son lieu de travail. Cela durera jusqu’à ce que l’enfant ait environ quatre mois : à ce stade, la lactation est bien instaurée, et l’enfant peut assimiler un début d’alimentation variée.
À quatre mois de la naissance, au rythme de deux à quatre tétées par jour (au moins), la mère produira suffisamment de lait pour l’enfant au moment de la tétée et souffrira moins de variations du volume des seins.
Il vous faudra aussi trouver un mode de garde où l’on accepte de donner le lait maternel à la demande du bébé.
Pour certaines, ce mode de vie sera facile à mettre en place ; pour d’autres, il le sera moins. Nous pensons qu’il faut investir cette dynamique avec un tempérament de pionnière, en souhaitant créer des possibilités plus établies pour les suivantes.
Nous reviendrons plus loin sur la mise en place sur le lieu de travail.
Des modalités à inventer
Pour extraire le lait sur votre lieu de travail, il vous faut : un espace calme où vous isoler ; un tire-lait si vous ne désirez pas extraire votre lait manuellement ; de quoi stériliser le tire-lait et les contenants pour le lait ; un endroit pour mettre ce lait au frais (à défaut de réfrigérateur, vous pouvez utiliser une glacière ou un sac isotherme) ; vingt minutes à une demi-heure une ou deux fois par jour, selon l’âge de votre enfant.
Il est évident que, d’un travail à l’autre, les conditions seront plus ou moins favorables. Si l’enfant est en crèche sur les lieux de l’entreprise ou s’il est gardé à proximité du lieu de travail de la mère, il sera facile d’envisager de l’allaiter sur place une ou deux fois par jour. Si vous savez utiliser ce temps pour vous détendre et bien vous recontacter avec votre enfant, celui-ci s’adaptera aisément.
S’adapter
Revoyez vos priorités étape après étape. Ne partez pas avec un plan tout défini. Votre enfant a besoin de connaître vos capacités d’adaptation plus que de se confronter à votre rigidité. Alors, à nouveau, observez-vous. Comment le vivez-vous ?
Allaiter en travaillant est possible, mais ne doit pas devenir une épreuve de force. Quand l’enfant aura quatre mois, vous pourrez continuer d’allaiter sans qu’il y ait interaction directe avec votre travail. Une reprise professionnelle réussie favorisera aussi votre relation à votre enfant.
Vidéo : La reprise du travail : un nouvel élan pour la nouvelle mére
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