La phase de périménopause
La phase de péri-ménopause
Sur le plan médical, la ménopause est avant tout une période de bouleversements hormonaux. À une phase d’anarchie plus ou moins longue, appelée périménopause, succède une baisse définitive des sécrétions d’hormones sexuelles féminines. La ménopause n’est pas une maladie : c’est un événement inscrit dans l’ordre naturel des choses, qui marque la fin de la fécondité de la femme. Si elle est vécue par les unes comme une délivrance, d’autres la considèrent comme un signe de déclin, sur le plan à la fois affectif et social, comme une injustice par rapport à l’homme. L’un des rôles de la médecine moderne est d’en faire une simple transition entre deux périodes de la vie.
La périménopause est la période qui précède la ménopause. Selon les femmes, elle dure de dix-huit mois à six ans et s’accompagne de différents troubles et désagréments dus à des bouleversements hormonaux.
La périménopause survient généralement vers Fâge de 45 ans. Mais elle peut aussi se manifester plus tôt ou plus tard. Certaines femmes ne connaissent pas de périménopause et passent directement de la phase d’activité hormonale normale (cycles menstruels réguliers) à la ménopause. Dans ce cas, la ménopause apparaît et s’installe sur une courte période, généralement deux ou trois mois.
L’irrégularité du cycle menstruel
Les cycles menstruels deviennent anarchiques, irréguliers. Certains durent quinze à vingt jours^ d’autres plusieurs mois. Quand les règles apparaissent, elles sont souvent plus abondantes et plus longues, s’étalant sur dix, voire quinze jours. Le stress et l’angoisse accentuent ce phénomène d’irrégularité du cycle menstruel. Le fonctionnement des ovaires est plus que jamais influencé par des facteurs d’ordre endogène (provenant de l’intérieur du corps) ou exogène (provoqués par un phénomène extérieur : voyage, soucis…). Il n’est pas rare que, pendant plusieurs mois, les cycles se régularisent de nouveau et que les règles redeviennent comme avant, tant en durée qu’en abondance.
Mais, peu à peu, les irrégularités de cycles prennent le pas ; les règles surviennent de manière anarchique, des saignements apparaissent en cours de cycle… Tous ces désordres ne sont pas faciles à vivre ni à gérer. Ils peuvent entraîner une fragilité psychologique, surtout chez celles qui, consciemment ou non, considèrent le phénomène des règles et du cycle menstruel comme un symbole de féminité. Certaines femmes sont également perturbées par le fait de savoir qu’elles ne pourront plus avoir d’enfants, et se sentent comme « amputées » d’une part de leur identité de femme.
Les seins douloureux
Beaucoup de femmes, qu’elles aient souffert ou non de douleurs mammaires au moment de leurs règles ou dans les jours précédant celles-ci, connaissent, en période de périménopause, des douleurs dans les seins, souvent accompagnées d’une augmentation plus ou moins conséquente de volume.
Ces douleurs siègent généralement sur les côtés des seins ; parfois, elles envahissent le sein tout entier. Nombreuses sont les femmes qui, affolées, consultent leur médecin ou leur gynécologue en urgence, pensant au pire – le développement d’une tumeur maligne -, d’autant qu’il n’est pas rare que des boules apparaissent dans le sein, des kystes (boules emplies de liquide) par exemple. Une ponction peut être envisagée si le volume du ou des kystes est important.
Le phénomène de douleur et de gonflement est dû à la carence en progestérone ; cette hormone pacificatrice, auparavant sécrétée en quantité suffisante pour contrer l’effet des œstrogènes, est la première à faire défaut en cette période de périménopause. Si vous présentez une forte poitrine, il se peut que celle-ci se développe encore davantage. Certaines crèmes à la progestérone peuvent soulager plus ou moins efficacement cette tension mammaire, sans toutefois avoir d’action sur le volume. Si cette hypertrophie vous gêne beaucoup, le seul moyen d’y remédier est de procéder à une intervention chirurgicale afin de réduire le volume de vos seins.
La tension mammaire peut avoir un caractère récurrent durant cette période de périménopause. Ici encore, un traitement hormonal bien adapté atténuera fortement, voire enrayera, ce phénomène désagréable.
Les bouffées de chaleur
Elles commencent à apparaître durant la périménopause, tout en étant moins intenses et plus courtes que celles du début de la ménopause. On estime que 1 femme sur 3 présente des bouffées de chaleur dès la périménopause. Les moments où l’on ressent ces bouffées peuvent alterner avec de longues périodes « sans » ; puis ce phénomène se manifeste à nouveau pour disparaître encore… (voir p. 28).
L’aggravation du syndrome prémenstruel
Comme son nom l’indique, le syndrome prémenstruel apparaît durant la période qui précède les règles. Au cours de la périménopause, ce phénomène fort désagréable tend à s’accentuer chez celles qui y étaient déjà sujettes et peut affecter des femmes qui ne l’avaient jamais connu.
Outre ses manifestations physiques (sensation de gonflement du corps et du visage – paupières notamment -, prise de poids, fatigue, gros appétit…), ce syndrome s’accompagne généralement de troubles psychologiques plus ou moins intenses : irritabilité, susceptibilité, déprime, stress, crises de larmes, dépréciation de soi, manque d’allant…
La tendance à l’embonpoint
La plupart des femmes prennent du poids à cette période de leur vie. Cet embonpoint peut être dû à différents facteurs.
Les bouleversements hormonaux. La sécrétion des hormones féminines (les œstrogènes et la progestérone) subit des variations anarchiques qui sont susceptibles d’entraîner une prise de poids, une rétention d’eau et la formation de capitons graisseux infiltrés de cellulite.
Les insomnies, la fatigue, le vague-à-l’âme et le stress. Tous ces facteurs peuvent inciter à manger plus et mal (grignotage, consommation de sucreries…).
Le syndrome prémenstruel. Il est souvent plus intense et peut s’accompagner de fringales, notamment d’aliments sucrés. L’évolution du métabolisme de base. Avec 1 âge, le métabolisme de base devient moins gourmand, c’est-à-dire que le corps brûle moins d’énergie pour maintenir ses fonctions vitales (température du corps, digestion, respiration, etc.). Il dépense donc moins de calories « au naturel », ce qui peut entraîner une prise de poids.
Si vous suivez un traitement hormonal de substitution et constatez que vous continuez à prendre du poids, alors que vous pensiez vous stabiliser, voire perdre des kilos, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène :
– Vous vous alimentez davantage et mal. Le traitement hormonal de substitution aide à empêcher la prise de poids lorsque l’on fait attention, c’est-à-dire que Ton continue à mener une activité physique et que l’on surveille son alimentation. Mais ce n’est pas un remède miracle : en aucun cas il ne fait maigrir celles qui négligent l’aspect diététique et la combustion de l’énergie par le biais d’une activité sportive.
– Votre traitement hormonal de substitution est peut-être mal adapté : il correspond au traitement d’une femme ménopausée, alors que vous êtes seulement en période de périménopause. En cas de doute ou de prise de poids exagérée, n’hésitez pas à revoir votre médecin ou à prendre un avis auprès d’un autre praticien, en n’oubliant pas de lui apporter l’ordonnance sur laquelle sont indiquées vos prescriptions.
Les modifications hormonales à l’origine de ces symptômes
Le changement de comportement de l’hypophyse. Après l’âge de 40 ans, les ovaires deviennent paresseux. La sécrétion d’œstrogènes et de progestérone s’appauvrit. Pour pallier cette insuffisance, l’hypophyse envoie, par le biais d’une hormone spécifique, la FSH (hormone folliculostimulante), des ordres imposant aux ovaires de se « remettre au travail ».
La sécrétion accrue de FSH. Grâce à cette sécrétion augmentée de FSH, les ovaires se remettent au pas ; mais peu à peu, les cycles deviennent malgré tout irréguliers, avec des règles traînantes ou abondantes. Comme la sécrétion de FSH est plus importante, celle des œstrogènes l’est également. Résultat : les phénomènes de gonflement et de prise de poids sont inévitables à cette période de la vie.
Une sécrétion appauvrie de progestérone. Comme les ovaires sont moins productifs, l’ovulation devient de plus en plus difficile et la production de progestérone diminue, voire disparaît. Les ovaires ne synthétisent plus que des œstrogènes.