La notion de terrain ou l'énergie de défense
Les traités d’acupuncture accordent aux facteurs climatiques une grande importance dans le déclenchement de la plupart des maladies.
Ces facteurs climatiques sont : le froid, la chaleur, l’humidité, la sécheresse et le vent. Lorsqu’un de ces facteurs climatiques devient trop important pour la saison on l’appelle « énergie perverse ».
Le terme « énergie » correspond au dynamisme des facteurs climatiques qui apparaissent puis disparaissent et qui peuvent pénétrer le corps.
Le terme « pervers » correspond à la malignité de ces facteurs devenus trop puissants et ainsi dangereux pour l’être humain.
Il est certain que les facteurs climatiques favorisent ou sont directement responsables de l’apparition de toute une série de maladies.
Voici quelques exemples pour chacun de ces facteurs :
Le froid : affections des voies respiratoires supérieures, pneumonies, etc.
La chaleur : coups de chaleur, certaines déshydratations (deux conditions parfois mortelles dans les pays chauds), etc.
L’humidité : certains rhumatismes, certaines névralgies cervico-brachiales (douleurs du cou associées à des douleurs du bras), etc.
La sécheresse : certaines pathologies des voies respiratoires (air conditionné) etc.
Le vent : aggravations de certains troubles nerveux (mistral, tramontane, etc.)
L’importance de ces facteurs climatiques a cependant été exagérée par les Anciens Chinois, du moins en apparence.
Toutefois, et cela est valable pour toutes les théories chinoises, il est parfois difficile de savoir jusqu’où ces lois de la physiologie chinoise sont exactes.
Ainsi, au moment d’écrire ces lignes, je lis le British Médical Journal du 20 novembre 1982. A la page 1459, un article étonnant conclut à l’importance du froid dans l’apparition des torsions du testicule !
L’énergie de défense
Du point de vue traditionnel
Comme son nom l’indique, cette énergie défend l’organisme contre les facteurs de maladies que sont les énergies perverses.
Ces énergies perverses vont essayer de pénétrer le corps par la peau ou par les voies respiratoires et digestives. (Les microbes empruntent le plus souvent le même chemin que les énergies perverses pour pénétrer le corps).
L’énergie de défense, qui circule comme toutes les énergies partout dans le corps, vient à la rencontre de l’énergie perverse qu’elle va tenter de bouter littéralement dehors !
Encore faut-il que notre patient ait une énergie de défense de bonne qualité et en quantité suffisante. Sinon, l’énergie perverse ne trouvant rien qui l’arrête va pénétrer plus ou moins profondément l’organisme. La gravité de la maladie va dépendre du degré de pénétration de l’énergie perverse dans l’infortuné patient.
L’énergie de défense peut être de bonne qualité mais, face à une énergie perverse vraiment trop importante, la maladie risque de se déclencher quand même.
C’est ainsi qu’on peut résumer les lois complexes qui régissent les rapports entre l’énergie de défense et les énergies perverses.
Commentaire
Cette façon imagée et dynamique de décrire l’origine des maladies, correspond en fait à la notion de terrain et donc à la réalité du système immunitaire.
Un exemple simple aidera à comprendre la notion de terrain : soit un groupe d’infirmières travaillant dans un sanatorium, au contact de patients tuberculeux. Malgré une grande promiscuité, seules certaines infirmières contracteront elles-mêmes une tuberculose (un très faible pourcentage). De quoi dépendra la contagion ou la non-contagion ?
1. Du terrain
- physique
- psychique
2. Du nombre et de la virulence des bacilles tuberculeux : Ainsi, si l’infirmière présente une constitution physique ou psychique altérée, des bacilles même en quantité normale dans l’air (du moins pour un sanatorium) pourront la contaminer.
Par ailleurs, même si le terrain est bon, une trop grande virulence des bacilles ou un trop grand nombre d’entre eux pourront vaincre les défenses immunitaires du sujet.
Le terrain, c’est en fait la qualité du système immunitaire qui est un système dynamique, en perpétuel mouvement, toujours prêt à se porter au-devant des microbes et même au-devant des cellules cancéreuses (4) tout comme le fait l’énergie de défense.