La mémoire qui flanche? Remue-méninges
Nous ne nous intéressons vraiment à notre mémoire que lorsqu’elle commence à défaillir. Il est alors souvent trop tard C’est quand elle fonctionne bien qu’il nous faut l’entretciili avec le plus grand soin. L’esprit, en occurrence, n’a pas molnr. d’exigences que le corps. D’ailleurs, où est la différence ?
La mémoire dispose d’un support biologique : le cerveau, ou, plus exactement, la région temporale profonde, en relu tion avec le « cortex », autrement dit l’écorce du cerveau Pour autant, on ne peut pas vraiment parler d’un « centre de la mémoire, mais plutôt d’un système de connexions net veuses qui permet de fixer les informations. La comparaison avec la mémoire de l’ordinateur est évidemment tentanl«- mais approximative. L’ordinateur n’est encore qu’une pair copie de notre mémoire cérébrale.
Le stockage des informations constituant la mémoire refait en deux temps. La phase de court terme correspond à la « mémoire primaire » et à une conservation extrêmement brève. Les événements passagers de la vie quotidienne son! vite évacués. Seules persistent les informations répétées, organisées, codées par notre cerveau qui en assure la conseï vation définitive dans le stock à long terme. Il s’agit dont d’un processus actif. La mémorisation ne résulte pas d’uni’ attitude passive. Le cerveau ne s’imprégne pas de souvenirs comme le ferait une éponge. Mais son fonctionnemenl es! encore bien mystérieux. Ce dont on est sûr, c’est que la mémoire ne s’use que si l’on ne s’en sert pas. Il faut donc la faire travailler, voire même la soumettre à une gymnastique
Tout d’abord en soignant l’hygiène cérébrale : oxygénei les cellules nerveuses et donc favoriser la circulation san guine grâce à une respiration active. En d’autres termes, le sport ne stimule pas que les muscles, mais aussi le cerveau, d’où l’intérêt de la marche et du jogging. Pour les mêmes ral sons, éviter les toxiques, en particulier l’abus d’alcool, vraiment désastreux. D’une manière générale, surveiller votre alimentation (voir ci-dessus les conseils de diététique du cerveau). Les carences en vitamine B1 peuvent provoquer une détérioration massive de la mémoire à court terme. De même le manque de vitamine B12 est souvent associé à des troubles de mémoire observés chez des personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer.
Chez l’enfant, la capacité de mémorisation est mobilisée par l’apprentissage. Mais au fil des années, cette faculté va peu à peu s’émousser. Les tests montrent que les scores de mémoire diminuent dès l’âge de 30 à 35 ans, d’où la nécessité de compenser cette détérioration par une permanente gymnastique intellectuelle, aussi variée que possible afin de mettre en oeuvre le maximum de circuits cérébraux. L’activité professionnelle, trop souvent spécialisée, est loin d’exploiter toutes les possibilités de l’esprit qui finit par s’engourdir, comme si l’intelligence « rouillait ». Aussi ne faut-il jamais négliger la culture dite « générale » qui est le fruit de notre curiosité. Là encore, il importe d’être « actif ». Se méfier des lectures passives. Habituez-vous à prendre des notes, à rédiger des fiches. Écoutez des disques, c’est bien, apprendre à jouer d’un instrument, c’est mieux. Initiez-vous à des jeux comme les échecs. Apprenez des poèmes par cœur : vous éblouirez votre entourage, et vous stimulerez vos neurones. Voyagez, prenez des initiatives, astreignez-vous à assimiler une ou plusieurs langues étrangères… Bref, remuez-vous les méninges, telle est la meilleure prévention contre le vieillissement cérébral, et tout spécialement contre les redoutables trous de mémoire. Enfin, ne jamais oublier que le plaisir et la passion sont les meilleurs stimulants de la mémoire. La mémorisation sera d’autant plus forte qu’elle s’accompagnera d’une émotion, pour une raison qui n’est pas seulement sentimentale mais aussi biologique : c’est le même circuit cérébral qui commande la prise de conscience des émotions et l’intégration des souvenirs. Voilà ce qui, heureusement, distinguera pour longtemps encore l’homme et l’ordinateur.