La chirurgie : les reins et les voies urinaire
Le rein est, on le sait, l’organe important le plus fréquemment greffé. Ce fut aussi le premier. Le rein est un organe essentiel, mais qui existe en deux exemplaires. On peut vivre avec un seul rein : si l’un des deux est détruit par une infection ou un traumatisme, l’autre accroît son activité et son volume augmente en conséquence.
Le rein a deux grandes fonctions. D’une part, il filtre un certain nombre de déchets et de substances dissoutes ou transportées dans le sang. D’autre part, il élimine ces substances dans de l’eau, avec du sodium : ce sont les urines. Le rein régule aussi le contenu en eau de l’organisme.
En dehors de la transplantation rénale, dont nous reparlerons plus loin, le chirurgien urologue est amené à intervenir sur le rein dans trois situations principales : les malformations du rein, les tumeurs bénignes et malignes, les obstacles à l’évacuation des urines dus à des calculs urinaires importants.
Les malformations rénales (rein double, rein en «fer à cheval» — les deux reins sont reliés par leur pôle inférieur, ou reins avec deux uretères) sont en général asymptomatiques. Parfois, une implantation anormale de l’uretère dans la vessie favorise le reflux d’urine de la vessie au rein. Or, il arrive fréquemment (surtout chez la petite fille et la femme) que des germes infectent la vessie. Un reflux entre vessie et uretère peut donc s’accompagner d’une infection récidivante — avec fièvre, douleurs lombaires, vomissements — ou chronique : le rein est alors détruit peu à peu sans aucun signe. Devant ce type de manifestations, si le rein est encore en état de fonctionnement, il est nécessaire d’intervenir sur ce reflux. La technique ancienne consistait à réimplanter l’uretère ailleurs dans la paroi de la vessie. Aujourd’hui, il est très fréquent, surtout chez l’enfant, que l’on ait recours à l’endoscopie plutôt qu’à la chirurgie.
Grâce à un cystoscope (endoscope de vessie), on peut très bien voir l’orifice de l’uretère dans la vessie. Certaines techniques, consistant à injecter du Téflon dans la paroi vésicale. près de l’abouchement de l’uretère, évitent une intervention sanglante, toujours difficile et mal ressentie, en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants.
Les tumeurs rénales ne nécessitent une intervention chirurgicale que lorsqu’elles sont malignes, c’est-à-dire presque constantes ; les tumeurs bénignes étant plus rares. Les kystes (qui sont des poches contenant du liquide)
n’ont pas de caractère de gravité s’il s’agit de kystes simples, isolés, peu volumineux et non évolutifs. Dans le cas d’une polykystose rénale, maladie héréditaire, les kystes sont nombreux, leur volume augmente et ils détruisent peu à peu le parenchyme (tissu actif) du rein. Lorsque les reins sont trop volumineux, il faut en pratiquer l’ablation, mais le traitement passe par l’hémodialyse ou la transplantation.
Les cancers du rein sont la grande indication chirurgicale. Le type le plus fréquent, l’adénocarcinome rénal, touche plus souvent l’homme que la femme, en général après 40 ans. Il se manifeste en général par du sang dans les urines (hématurie), une fièvre, un amaigrissement. Il arrive que certains patients présentent de volumineux calculs, faits de dépôts de calcium et de protéines, qui obturent les voies urinaires hautes et peuvent favoriser des infections ou une destruction de l’organe (calculs des bassinets rénaux, ou calculs coralliformes). La chirurgie de ces calculs a récemment été révolutionnée par une technique toute nouvelle : la lithotripsie. Il s’agit d’une technique de fragmentation des calculs par ultrasons ou ondes de choc.
On distingue deux procédés. La lithotripsie percutanée consiste à pratiquer une incision de la peau en regard du rein, et à introduire un néphroscope (endoscope muni d’une optique et d’un puissant éclairage) dans les cavités rénales. Par cet endoscope, une sonde à ultrasons est appliquée au contact des gros calculs, et les ultrasons les fragmentent. Les fragments sont ensuite aspirés par l’endoscope. La lithotripsie extracorporelle consiste à envoyer des ondes de choc en direction des calculs (en général des calculs de l’uretère de plus petite taille) à partir d’un appareillage externe. Les calculs sont réduits en très petits fragments. Après la séance de lithotripsie, on conseille au patient de boire beaucoup d’eau, ce qui permet d’éliminer les fragments par voie naturelle et prévient (si le patient maintient son habitude de boire abondamment) la réapparition des calculs. La lithotripsie est en général réalisée sous anesthésie péridurale (voir plus loin).
Au sommet des reins sont situées les glandes surrénales. Ces glandes endocrines sécrètent des hormones indispensables au métabolisme (ensemble des réactions chimiques de l’organisme). La partie externe de la glande, ou corticosurrénale, sécrète l’aldostérone (hormone qui régule la quantité de sel — sodium — dans le corps), l’hydrocortisone (qui régule le métabolisme des graisses, du sucre et des protéines, stimule l’organisme en cas de stress et diminue les réactions inflammatoires du système immunitaire) et des androgènes (hormones masculines).
La partie interne des surrénales sécrète l’adrénaline et la noradrénaline, neuro-hormones très importantes en cas de stress : elles accélèrent le rythme cardiaque, contractent les vaisseaux de l’intestin, des reins et du foie, et dilatent ceux des muscles du squelette. Ceux-ci reçoivent ainsi une meilleure oxygénation sanguine et permettent à l’individu de faire face aux agressions extérieures ou à un effort physique important. Un hyper- fonctionnement (syndrome de Cushing) ou une tumeur (rare) des surrénales peut nécessiter une intervention chirurgicale.
Une réponse pour "La chirurgie : les reins et les voies urinaire"
Bonsoir,
Je suis une femme de 54ans et je dois subir une ablation du rein à cause d’un syndrome de jonction sachant que j ‘ai déjà un cancer du sein.
Lors d’une annalyse du sang on n a trouvé que le marqueur ACE et CA 19.9 ont augmenté
je veux savoir SVP si ce rein détruit pourrait $etre bien la cause
je vous remercie d’avance