L'installation de la lactation
Les raisons pour continuer
Pourquoi poursuivre ? Parce qu’il n’y a pas alimentation mieux adaptée pour votre enfant. Après les difficultés de la mise en place vient le plaisir de la fluidité.
L’installation de la lactation
Le processus de la lactation est lent à se mettre en route, et il faudra presque trois mois pour arriver à la vitesse de croisière. Le premier mois est la période la plus difficile ; vous venez de la terminer, sans doute par une poussée de croissance qui fait partie du déroulement de la lactation et permet la mise en place d’un débit lacté correspondant aux besoins de l’enfant grandissant. Durant les premiers mois, il se produit encore des variations importantes du volume de vos seins dans la journée. Celles-ci vont en s’estompant, parallèlement au nombre de tétées quotidiennes, qui se régularise comme se stabilisent l’intervalle entre deux tétées et leur durée.
Rythme mère/enfant
De même que vous prenez confiance en vos qualités de mère, vous prenez de l’assurance en vos qualités de nourrice, et votre lactation se fait alors avec moins d’à-coups, elle est plus fluide. Peut-être serez-vous étonnée de voir votre poitrine moins volumineuse mais tout aussi fructueuse.
Quel dommage de sevrer bébé alors que la lactation vient de se mettre en place ! Dommage d’avoir traversé toutes les difficultés de l’allaitement sans en avoir encore vécu
Jurant tout le temps de l’allaitement, il va accompagner la mère de toute son affection, de son aide matérielle aux soins du bébé, mais aussi de son impatience, de sa difficulté à vivre ce prolongement de la relation exclusive qu’elle a élaborée durant la grossesse. Aussi, bien souvent, il se contentera d’une attitude patiente.
Allaiter un garçon, allaiter une fille
Il peut paraître surprenant d’établir une différence entre l’allaitement d’un garçon et celui d’une fille. Fille ou garçon, elle ou lui n’en sont pas moins un bébé.
Mais la « guerre » des sexes, en ce qui concerne l’allaitement (et bien d’autres domaines), peut démarrer dès le berceau, et même avant la naissance ! Certaines préfèrent allaiter un garçon, d’autres une fille.
Nous avons essayé de comprendre les raisons qui pouvaient motiver ces préférences. Il est évident que nous ne pouvons pas toutes les parcourir, car beaucoup de facteurs, bien souvent inconscients, entrent en jeu.
À certaines, allaiter un garçon semble plus facile ; ce sentiment est induit par l’attirance du sexe opposé, où se mêlent aussi séduction, dévouement et admiration pour le sexe « fort ». Car, malgré la vague houleuse du féminisme, le sentiment d’être plus révélée et reconnue par la naissance d’un garçon siège encore dans l’inconscient de certaines femmes. Le vécu personnel et familial de la mère joue aussi son rôle dans cette préférence.
Il est parfois plus facile d’aimer « l’autre », le « différent », celui que l’on aurait peut-être aimé être… alors qu’allaiter une petite fille peut renvoyer à soi-même, à cette petite fille pas assez valorisée dans son identité sexuelle. Nous avons remarqué que certaines mères faisaient moins d’efforts pour persévérer dans l’allaitement de leur fille alors qu’elles avaient plus longtemps allaité leur garçon. Comme si allaiter une fille avait moins d’importance…
Cette différence d’attitude est souvent fondée sur des raisons profondément enfouies dans l’inconscient. Il ressort parfois des réflexions de ces mères que, de toute façon, leur fille f-devra s’habituer très tôt à des conditions de vie plus exigeantes ; alors, autant le faire tout de suite… N’est-ce pas aussi plus difficile de se dévouer pour ce l’on n’a pas reçu soi-même ?
Si une femme n’a pas été initiée par sa mère au féminin maternel, il peut lui paraître inquiétant de vivre cet échange charnel avec sa fille.
Mais d’autres mères préfèrent d’emblée allaiter une fille. Elles savent où elles vont et se sentent en terrain connu. Certaines prennent conscience qu’elles doivent transmettre une connaissance féminine pour nourrir et enrichir la chaîne de mère en fille, tandis que d’autres pressentent la possibilité de restaurer en elles, et peut-être plus facilement, la chaîne des malentendus et des malheurs qui les ont marquées quand elles étaient bébés. Certaines vivent l’allaitement comme une histoire de femme, dans laquelle ce petit homme n’a pas vraiment de place et d’autres, dans la crainte de l’œdipe futur, peuvent ressentir un « mal-aise » en s’abandonnant à la relation charnelle de l’allaitement du petit garçon.
En tenant compte de ces quelques considérations, une attirance de l’allaitement envers un sexe peut appeler à se questionner : fille ou garçon éveillent toujours un écho en chaque mère qui parcourt le chemin de la maternité au travers de ses préférences et de ses réticences.
Vidéo : L’installation de la lactation
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