L'alimentation en question
Les gens des pays développés savent qu’ils mourront le plus probablement soit d’une maladie cardiaque soit d’un cancer et ils sont donc tout à fait prêts à suivre les conseils qui préviendraient cette issue. Un jour, peut-être, ces maladies feront-elles partie du passé ou se raréfieront-elles, comme beaucoup d’autres qui ont touché nos parents et nos grands-parents.
En attendant ce jour heureux, le mieux que nous ayons à faire est de prendre en considération les conseils de ceux qui prônent des mesures de prévention, lesquelles nous demandent généralement de modifier notre style de vie : arrêter de fumer, faire de l’exercice tous les jours et manger plus raisonnablement. Pour beaucoup d’entre nous, la leçon la plus facile à suivre est le changement d’alimentation. Il existe de nombreux nutritionnistes très désireux de donner de bons conseils tels que la perte de poids si vous êtes en sur poids, et la consommation de plus de fruits et de légumes, le nombre recommandé étant de cinq par jour (pommes de terre non comprises).
Peut-on vraiment retarder le passage de la Grande Faucheuse en apportant des modifications à notre régime alimentaire ? Apparemment, la réponse est oui, et dans ce chapitre, nous nous intéresserons à trois éléments de notre alimentation qui ont fait l’objet de nombreuses campagnes publicitaires ces dernières années : les graisses, dont on nous conseille de réduire la consommation, la vitamine C qui doit être plus présent dans notre alimentation, et les nitrates qu’il nous faut absolument éviter.
Nous les considérerons essentiellement du point de vue du chimiste car, quoiqu’on dise au sujet de ces ingrédients dans notre alimentation, ce sont tous des produits chimiques. La plupart des gens ont retenu ces messages simples : les graisses, et particulièrement les graisses saturées et les graisses trans, provoquent des maladies cardio-vasculaires ; la vitamine C est un antioxydant et peut protéger contre le cancer (peut-être même le guérir) ; les nitrates de l’eau potable peuvent provoquer un cancer. Ces messages simples peuvent néanmoins se révéler en partie faux…
Une meilleure connaissance de notre alimentation a conduit à une amélioration de la santé de l’Homme ; en effet, la première moitié du vingtième siècle a été le théâtre de nombreuses découvertes sur notre alimentation, notamment le besoin de diverses vitamines. Dans la seconde moitié de ce même siècle, il y eut d’autres découvertes mais bien moins approfondies. Ainsi, certains ouvrages prônaient des régimes riches en zinc, magnésium, sélénium, germanium, acides aminés et en fibres omniprésentes. D’autres ouvrages mettaient en garde contre les éléments dangereux de notre alimentation : graisses insaturées, sucre, sel, glutamate de mono sodium, résidus de pesticides et cholestérol. Certains de ces conseils sont bons à suivre mais d’autres sont sans fondement.
Les générations précédentes vivaient au rythme des saisons avec une nourriture abondante en automne (après la moisson), et des pénuries au printemps. Leur régime a peut-être été « naturel » ou « bio », mais les restes humains de cette époque indiquent qu’ils n’étaient pas toujours en bonne santé. Ils ont bien sûr souffert de carences, notamment en vitamine C (provoquant le scorbut) et vitamine D (à l’origine de rachitisme). Les progrès réalisés en bromatologie durant le vingtième siècle ont mis fin à ce type de malnutrition bien que, selon les diététiciens concernés, certains cas de rachitisme existent encore, même dans les sociétés occidentales.
Le corps humain est en fait une usine de traitement de produits chimiques qui emmagasine des matières premières et les transforme en milliers de produits, stocke les matériaux dont elle n’a pas l’usage immédiat mais qui pourraient servir en cas de pénurie, se débarrasse des produits dont elle n’a pas besoin ainsi que des autres déchets.
Notre corps est une usine dont les besoins en matières premières essentielles sont les hydrates de carbone (glucides), les graisses et les protéines, mais elles ne se suffisent pas à elles-mêmes ; l’usine a aussi besoin de quelques métaux en quantité modérée, tels que le sodium, le potassium et le calcium et d’autres métaux en petites quantités tels que le fer, le zinc et le magnésium. Ces matériaux sont encore insuffisants car nous avons aussi besoin d’un certain nombre de vitamines et d’oligoéléments. Finalement, pour assurer le bon fonctionnement de nos intestins, nous avons besoin de beaucoup d’eau et de fibres qui se composent d’un matériau végétal indigestible tel que la cellulose.
Il est absurde de modifier quoi que ce soit dans votre régime si vous ne comprenez pas ce qui arrive ; c’est un peu comme essayer de faire un puzzle dans le noir. Pourtant, la chimie est la clé d’un régime couronné de succès, et rien ne peut mieux illustrer cela que l’énergie.
L’énergie n’est pas un nutriment en tant que tel, mais notre corps a besoin de l’énergie apportée par l’alimentation pour rester à la bonne température, pour bouger et pour penser. Cette énergie est libérée par l’aliment dont les constituants réagissent avec l’oxygène et nous libérons la même quantité d’énergie à l’intérieur de notre corps que si nous brûlions cet aliment. Les constituants qui peuvent libérer de l’énergie de cette manière sont : les glucides (qui libèrent 4 calories par gramme), les protéines (qui libèrent aussi 4 calories par gramme), l’alcool (qui libère 7 calories par gramme) et les huiles et graisses (qui libèrent 9 calories par gramme) La cellulose qui est contenue dans les fibres est aussi un hydrate de carbone chimiquement analogue au papier ou au coton qui libère aussi une énergie de 4 calories par gramme si on le brûle ; mais notre corps ne peut pas libérer cette énergie car il ne dispose pas des enzymes capables de le briser en molécules de glucose qui le constituent.
Une réponse pour "L'alimentation en question"
Effectivement, c’est pour cette raison qu’il faut manger une bonne alimentation.