IVG ou interruption volontaire de la grossesse
Définition :
L’interruption volontaire de la grossesse (IVG) est « l’expulsion avant terme, provoquée, de l’embryon ou du fœtus ». Dans le langage courant, le mot « avortement » est plus utilisé. Il faut faire la différence avec l’expression « fausse couche » qui désigne un avortement spontané. La pratique de l’IVG est restée longtemps clandestine, mais à l’heure actuelle, presque partout dans le monde, des lois ont été votées pour la réglementer.
- Voir aussi►la pratique de l’IVG SELON la loi française
Les sujets pouvant bénéficier d’une IVG :
Pour qu’une femme puisse bénéficier d’une IVG en France, elle doit déjà pouvoir être considérée en situation de détresse et aussi remplir certaines conditions qui sont :
- grossesse de moins de 10 semaines (les nouvelles lois doivent dorénavant allonger ce délai à 12 semaines de grossesse)
- avoir la nationalité française ou être résidente en France depuis au moins 3 mois
- être majeure sinon elle doit avoir l’autorisation écrite de l’un des deux parents. La nouvelle loi prévoit maintenant une dérogation aux mineures s’il y a impossibilité d’obtention de l’autorisation parentale. L’accompagnement de ces jeunes filles dans leur démarche sera alors fait par une personne majeure de leur choix
- effectuer une première consultation auprès d’un médecin pour demander l’IVG et fournir un certificat médical de cette consultation
- effectuer après cette première consultation, un entretien social (dans un service social ou un centre de planification familial avec une assistante sociale ou un psychologue) et fournir un justificatif (certificat d’entretien social)
- après un délai de réflexion de 7 jours minimum (qui doit être respecté), une 2ème consultation médicale devra être faite et au cours de laquelle la demande d’IVG sera renouvelée par écrit. Ce délai de réflexion peut être réduit à 2 jours si le terme de la grossesse ne permet pas d’attendre la semaine obligatoire.
Place du médecin selon la loi Fraçaise :
Textes tirés du site officiel de la Faculté de Médecine de Grenoble :
- L’IVG ne peut être pratiquée que par un médecin
- « Un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une IVG, mais il doit informer au plus tard lors de la 1ère visite l’intéressée de son refus et de communiquer immédiatement à la patiente le nom de médecins susceptibles de pratiquer cette intervention afin de ne pas priver la femme de son droit d’accès à l’IVG, dans les meilleurs délais. (mais il est tenu de signer le certificat initial et la feuille de sécurité sociale pour une consultation ordinaire). » (2)
- Mais « Dans les établissements publics de santé, les responsables des services auxquels incombe l’activité d’IVG, sont tenus d’organiser cette activité au sein de leur service, dès lors que, conformément à la loi hospitalière, l’établissement leur a confié la mission. Les établissements publics qui disposent de lits ou de places en gynécologie-obstétrique ou en chirurgie ne peuvent refuser de pratiquer des IVG (décret N° 2002-797 du 3 mai 2002). »
Les techniques d’IVG :
La technique de l’aspiration :
C’est la technique la plus courante (81 % des interventions en 1997). C’est une technique très fiable (un taux de succès très élevé, de l’ordre de 99,7 %). Elle se fait sous anesthésie locale ou courte anesthésie générale. L’intervention dure environ 20 à 30 minutes. Par la suite un traitement complémentaire de quelques jours sera prescrit afin d’éliminer les caillots et d’en prévenir la formation.
Le curetage :
Consiste en l’évacuation de l’utérus grâce à une curette, un instrument ressemblant à une cuillère. Elle n’est pratiquement plus utilisée.
L’IVG médicamenteuse :
C’est une technique qui connait un véritable essor (en France 20 % des avortements en 1998, contre 14 % 8 ans auparavant). Elle ne peut être pratiquée que pour des grossesses de moins de 7 semaines (7 semaines à dater du début des dernières règles ou 5 semaines après la fécondation = ovulation théorique). La pilule abortive RU 486 ou Mifégyne (mifépristone) est administrée à la femme qui s’apprête à bénéficier de l’IVG. 36 à 48 heures plus tard, on lui administre une faible dose de prostaglandines qui doit compléter l’effet de la première prise de Mifégyne. L’expulsion complète de l’embryon dans les heures qui suivent se fait dans 95% des cas, pour le reste, le recours à l’aspiration sera nécessaire. Cette technique est sans effet secondaire marquant et sans intervention chirurgicale avec un risque de complications sérieuses minime. En France, où la méthode est appliquée depuis plus de 10 ans, 85% des femmes environ se décident pour cette méthode si elles ont le choix.
Contraception d’urgence :
La grossesse, contrairement aux idées reçues, ne se confirme que 5 jours après la fécondation de l’ovocyte par le spermatozoïde et à condition que celle-ci aboutisse à l’implantation de l’ovule ainsi formé dans la cavité utérine, lieu final de la nidation et du développement, et c’est le non accomplissement de cette condition qui explique les rapports sexuels non protégés qui n’aboutissent pas à une grossesse. En effet, parfois l’ovule ne peut pas s’implanter et ne peut donc pas donner une grossesse. Ce qui laisse place à la pratique de la contragestion, qui vise à empêcher cette nidation. Les méthodes ne sont pas que médicamenteuses on peut utiliser le stérilet au cuivre (Gyne-T380) jusqu’au 19ème jour du cycle en cours (ou jusqu’au 5ème jour après l’ovulation calculée) et ce quel que soit le nombre de rapports sexuels qu’ils soient protégés ou non. Le RU 486 (mifépristone) peut être utilisé jusqu’à 5 jours après le rapport non protégé avec une efficacité de l’ordre de 100% sauf qu’en France Le RU 486 ne dispose toujours pas de l’AMM dans ce cadre et n’est donc pas actuellement prescrit pour cette indication. A l’heure actuelle le lévonorgestrel (Norlévo®) appelé aussi « la pilule du lendemain » est vendu sans ordonnance et a fait ses preuves.
- Voir aussi
►Les moyens de contraception
► PMA ou procréation médicalement assistée
Les complication possibles :
Complication de l’aspiration :
- Les hémorragies qui sont rares
- La perforation utérine, elle est très rare
- Rétention de débris (1% des cas)
- Les infections, rares aussi et se manifestent par des douleurs associées à de la fièvre et de saignements anormaux durant les 10 premiers jours suivant l’intervention
- Stérilité : très rare aussi
- Fausses couches à répétition très rare aussi dans les conditions habituelles
Complication des méthodes médicamenteuses :
- Les hémorragies sont rares
- L’échec peut survenir dans moins de 5% des cas et impose alors le recours à l’aspiration
- La rétention, un risque minime qui se complique d’infection si on le néglige
Approche psycho-sociale :
Plusieurs psychologues et sociologues affirment que le traumatisme psychologique post IVG est une réalité indiscutable. Certaines femmes ayant bénéficié d’IVG développent des dépressions masquées, des névroses d’angoisse, des culpabilités morbides, des problèmes sexuels et des troubles psychosomatiques. Elles commencent à avoir une envie et un besoin de reprendre leurs vies autrement et certaines se demandent comment elles pourraient réparer l’interruption de la vie de l’enfant qu’elles portaient en elles. Les traitements antidépressifs peuvent aider ces femmes mais dans la plupart des cas cela s’avère être insuffisant. Un accompagnement psychologique systématique après l’IVG serait une décision sage pour la prévention de ces troubles ou leurs prise en charge précoce si toutefois ils se confirment.