insomnie : avant tout somnifère, apprendre à dormir
Malheur à qui ne sait trouver le repos dans les bras de Morphée, fils mythologique d’Hypnos (le sommeil). L’insomniaque est un être tourmenté, souffrant d’une frustration de sommeil que subissent plus de 20 % des Français. La plupart d’entre eux ont des cycles nocturnes perturbés. Leurs rythmes activité-repos sont parfois décalés par les voyages ou par les horaires de travail, mais le plus souvent c’est leur horloge veille-sommeil qui est tout simplement déréglée. C’est-à-dire que leur alternance de veille et de sommeil est d’une durée supérieure au « cycle circadien », temps de rotation de la terre (24 heures). Conséquence, ils sont déphasés, toujours en retard par rapport à leur vie, comme le lapin d’Alice au pays des merveilles.
Telle est la caractéristique exacerbée du phénomène bien connu qui sépare les gens « du matin » et ceux « du soir », les uns étant très en forme dès le lever du soleil, les autres pouvant veiller, sans problème, jusqu’à une heure avancée de la nuit. Cette situation est compliquée car lorsque ces personnes sont insomniaques, elles ne peuvent être traitées par des somnifères. En effet, si l’une d’elles, programmée pour s’endormir à 3 heures du matin, absorbe à 10 heures du soir un médicament somnifère, elle va attendre en vain le sommeil jusqu’à l’heure fixée par sa pendule organique : 3 heures !
Dans ce cas d’insomnie, les seuls traitements consistent en une meilleure hygiène de vie, déjà évoquée plus haut. Celle-ci sera efficacement complétée par des méthodes comporte mentales pratiquées sous la direction de professionnels spécialisés dans ces disciplines : psychothérapie par relaxation, yoga, biofeedback, training autogène… (voir page 173). Le choix d’une de ces méthodes dépendra de la personnalité du patient et de la formation du thérapeute. Ces techniques ont un objectif commun : réduire le temps de présence du patient au lit, en imposant des horaires de lever très réguliers et en ne permettant le temps de sommeil que pendant les heures habituelles. Elles visent aussi à apprendre au sujet à éliminer lui-même toutes les entraves intellectuelles ou affectives qui l’empêchent de dormir. Bref, ces méthodes agissent en aidant l’insomniaque dans ses efforts contre les obsessions et les stress liés à la vie personnelle ou professionnelle.
Quant aux somnifères ou médicaments hypnotiques, ils ne doivent être indiqués que dans les cas d’insomnie occasionnelle et passagère. Il en existe plusieurs catégories : les plus employés sont des « benzodiazépines ».
Quel que soit le type de somnifère employé, il faut impérativement respecter deux règles élémentaires d’emploi :
- se conformer toujours scrupuleusement à la prescription du médecin ;
- ne jamais prolonger l’utilisation d’un hypnotique au- delà d’une durée d’un mois.