« Il est bon de suivre des conseils d’apports équilibrés de lipides même en cas de bilan lipidique normal »
De nombreux travaux ont montré le bénéfice d’une alimentation pauvre en cholestérol et en graisses saturées, avec apport en graisses mono- insaturées et poly-insaturées. Dans nos pays, l’apport en graisses est trop élevé (43 % au lieu des 30 % conseillés) et l’excès porte sur l’apport excessif du couple graisse saturée-cholestérol à l’origine des maladies cardio-vasculaires. Les rééquilibrages de l’alimentation permettent d’apporter en quantité égale tous les acides gras, car ils ont chacun un rôle important à jouer dans notre organisme. Les 30 % de lipides seront donc constitués par 10 % de graisses saturées, 10 % de mono-saturées, 10 % de poly-insaturées. Lorsque l’apport de graisses saturées est trop important (par exemple environ 17 %), la mortalité cardio-vasculaire est multipliée par 5. Par un équilibre d’apport en graisses, on baisse la fréquence des maladies cardio-vasculaires. Encore une fois, la nature nous enseigne de manger de tout un peu, et de peu assez.
« Il faut manger du poisson gras, le poisson gras n’est pas nocif »
OUI. Les esquimaux du Groenland ont peu de maladies cardio-vasculaires. Les poissons gras, qui constituent l’essentiel de leur alimentation, sont riches en acides gras poly-insaturés et en vitamine E. Une consommation régulière de poisson prévient l’athérosclérose coronarienne et a une action anti-agrégante plaquettaire ; elle participe aussi à la baisse des triglycérides. Si vous êtes porteur d’une dyslipidémie, consommez du poisson gras deux à trois fois par semaine : thon, saumon, sardine, hareng, maquereau, truite de mer, flétan et mulet. Mais veillez à faire une cuisson diététique, sans graisse saturée.
« Le café donne du cholestérol »
OUI. Mais si vous en consommez au moins six tasses par jour et s’il est bouilli, ce qui n’arrive, en principe, jamais !
« l’ail et l’oignon sont bons pour les artères »
OUI. Los études ont mis en évidence leur rôle anti-agrégant par action sur li>s pl.iquettes sanguines (le sang est plus fluide). Même si le repas est gras, la consommation d’oignon cru diminue l’agrégation plaquettaire et allonge le temps de saignement. Encore une explication des vertus du régime méditerranéen.
« Le stress peut augmenter le taux de cholestérol sanguin »
OUI. C’est pourquoi on conseille la pratique de la relaxation, du yoga, de la sophrologie. Détendez-vous, adoptez des rythmes de vie calmes et un sommeil de qualité. Prenez l’habitude de vous réveiller toujours à la même heure. Garder une harmonie dans les biorythmes de la journée, c’est un stress en moins.
« Le sport est bon, en cas d’augmentation des lipides sanguins »
L’activité sportive régulière participe à la perte de poids, fait baisser les triglycérides et monter le bon cholestérol (HDL). La pratique du sport améliore la circulation sanguine, aide à réduire le stress et participe à une meilleure qualité de vie.
« Les pommes font baisser le cholestérol »
OUI. Effectivement la pectine, contenue dans la peau des pommes (mais aussi des coings, des baies rouges), permet une baisse du cholestérol, à condition d’en consommer au moins dix grammes par jour… soit 1 kg 5 de pommes ! Gare à l’excès de sucre et à la possibilité d’augmenter la glycémie et les triglycérides avec une telle quantité.
Une à deux pommes par jour, voilà le bon rythme.
« Les fruits oléagineux sont interdits en cas d’augmentation des lipides »
NON. Ils sont riches en acides gras mono-insaturés et sont dépourvus de cholestérol. Consommez-en mais de façon raisonnable : ils sont très caloriques.
« Les graisses végétales hydrogénées sont bonnes »
NON. Elles ont des effets négatifs. Les procédés industriels ont annihilé les propriétés intéressantes des graisses végétales et les ont transformées en graisses néfastes. Donc, pas de chips et de frites du commerce. Par contre, elles sont autorisées faites à la maison avec une huile de qualité, dans un bain de friture changé toutes les 8 à 10 utilisations. Après chaque utilisation, bien nettoyer le bain de friture des résidus.
« L’alcool fait baisser le cholestérol »
NON. Mais il a une action bénéfique en augmentant le taux de HDL dans sa fraction anti-athérogène et athérogène. Cette action semble limitée au vin rouge. Ainsi, une consommation régulière et raisonnable est « conseillée » : un verre de vin par repas pour les femmes et deux verres au maximum pour les hommes. En fait, boire une petite quantité d’alcool relâche les tensions, en particulier sur le système cardio-vasculaire. C’est ce qui explique en partie notre fameux paradoxe français. Nous mangeons bien, nous consommons du vin. Pourtant nous avons un des taux les plus bas d’accidents cardio-vasculaires dans le monde… et le taux le plus important d’alcoolisme…
« Les aliments riches en vitamine E sont conseillés »
OUI. Par son action antioxydante, la vitamine E protège les parois des vaisseaux. Mais, contenue dans les graisses animales, la limitation de la consommation des fromages, des viandes grasses, des charcuteries, peut induire une carence d’apport. C’est le paradoxe de nos campagnes de lutte contre le cholestérol. D’où l’importance de consommer du poisson gras et des huiles riches en acides gras polyinsaturés et en vitamine E comme l’huile de germe de blé et l’huile de tournesol.
« Les femmes ont moins de maladies cardio-vasculaires que les hommes »
OUI. À cholestérol égal, jusqu’à la ménopause. Il y aurait une protection des hormones féminines (les œstrogènes). Mais gare à celles qui associent pilule, cholestérol élevé, et tabac.
« L’huile de tournesol est légère »
NON. Aucune huile n’est plus légère qu’une autre. L’apport de calories est le même pour toutes les huiles. La publicité a voulu différencier l’huile de tournesol de l’huile d’arachide, plus riche en acides gras saturés et moins riche en acides gras poly-insaturés. Mais les calories sont là : 100 % de matières grasses pour toutes les huiles, soit 900 calories pour 100 g. Prenez l’habitude de compter les cuillères à soupe d’huile lorsque vous les utilisez, n’ayez pas la main lourde… (I cuillère à soupe comptabilise 100 calories, quelle que soit l’huile choisie).
« L’acroléine est toxique pour la santé »
OUI. Mais celle-ci ne se produit que lors de cuissons dépassant 330 °. Une température qui n’est atteinte que pour des cuissons industrielles. Les cuissons ménagères ne dépassent pas les 180#. Vous pouvez donc chauffer les huiles jusqu’à 180 ° sans les dénaturer. Mais ces températures modifient les propriétés des acides gras de certaines huiles, ce qui diminue leur intérêt. Respectez donc bien les consignes de chauffage.
« L’huile de colza est toxique »
NON. C’est une huile intéressante qui a été débarrassée des acides gras toxiques (acide érucique) qui avaient fait sa mauvaise réputation. C’est une huile intéressante car riche en acide oléique comme l’huile d’olive, elle contient de plus de bonnes doses d’acide linoléique et c’est l’huile qui contient le plus d’acide alpha-linoléique, acide gras essentiel souvent déficient dans notre alimentation.
« L’huile de paraffine est une huile »
NON. Ce n’est pas un corps gras ; c’est un hydrocarbure non assimilé par le corps et normalement non absorbé par le tube digestif. Employée comme laxatif mécanique, utilisée comme substance graissante dans les régimes amaigrissants, elle est actuellement mise de côté car elle empêche l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K).
« On doit utiliser exclusivement de l’huile d’olive »
NON. Si elle est la plus riche en acide oléique et en vitamine E, elle est pauvre en acide alpha-linoléique, qu’il faut apporter par une autre huile comme l’huile de noix ou de colza.
« Certaines huiles sont fragiles »
OUI. Les huiles très riches en acides gras poly-insaturés comme l’huile de noix, très appréciées pour leurs qualités gustatives sont très fragiles, elles vieillissent mal. Elles s’oxydent au chauffage lors de la cuisson, ou au contact de la lumière. Il faut donc les acheter en petit conditionnement (250 ml), en bouteille opaque ou métallique et éviter de les entreposer trop longtemps. Après utilisation, rebouchez-les bien et conservez-les à l’abri de la lumière, si possible au réfrigérateur.
« La margarine est moins calorique que le beurre »
NON. Elle compte autant de calories, mais apporte moins de cholestérol et de graisses saturées. Les margarines de tournesol et de maïs, elles, sont plus riches en acides gras poly-insaturés. Par ailleurs, la margarine supporte mieux les hautes températures que le beurre.
« Un régime trop strict peut déprimer »
OUI. Si la vie devient trop morose, sans les petits riens qui ponctuent une journée. La qualité de vie, dans un régime, est primordiale. Alors, en petite quantité, sur un fond d’alimentation saine, ne vous privez pas du carré de chocolat avec le café, du croissant le dimanche. Ces petits riens aideront à mieux accepter les règles hygiéno-diététiques. Attention à ne pas dériver vers de gros écarts.
« Il ne faut pas consommer de graisses en cas d’élévation des triglycérides »
NON. Les graisses alimentaires n’interviennent pas dans la synthèse des triglycérides. On conseille même une consommation bihebdomadaire de poissons gras et semi-gras, qui contiennent des acides gras oméga 3 qui font baisser les triglycérides. Mais ne consommez pas des graisses en excès, sinon gare à l’augmentation conjointe du cholestérol.
« On peut faire réduire la plaque d’athérome »
OUI. On a montré que les régimes végétariens, ou à tendance végétarienne, ont un pouvoir réducteur de la plaque d’athérome, au bout d’un an. Ils doivent donc être poursuivis très longtemps.
« Les sandwichs sont interdits »
Non. À condition de les composer avec les aliments autorisés. Par exemple : pain, margarine végétale, poulet ou viande blanche, et crudités.
« Le régime agit rapidement sur le taux sanguin des lipides »
OUI et NON. Les triglycérides sont très diétosensibles et baissent sur plusieurs jours. Par contre, comptez quatre à six mois pour juger du plein effet des mesures hygiéno-diététiques sur les chiffres du cholestérol total, de l’HDL et du LDL cholestérol.
« Les femmes n’ont pas de maladies cardio-vasculaires »
NON. Avant la ménopause, les femmes présentent 8 fois moins de maladies cardio-vasculaires que les hommes. Après 60 ans, en cas d’augmentation du cholestérol sanguin, ou en cas de terrain familial prédisposant, les risques sont identiques, la ménopause augmentant le cholestérol total, surtout la fraction LDL, néfaste pour le système cardio-vasculaire. C’est pourquoi on préconise un traitement hormonal substitutif de la ménopause, de manière à corriger le déséquilibre hormonal, qui met la femme au même niveau que l’homme pour la prévalence des maladies cardio-vasculaires, en période ménopausique.
Vidéo : « Il est bon de suivre des conseils d’apports équilibrés de lipides même en cas de bilan lipidique normal »
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : « Il est bon de suivre des conseils d’apports équilibrés de lipides même en cas de bilan lipidique normal »
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