La grossesse extra utérine GEU
Définition
La grossesse extra-utérine ou nidation ectopique est une grossesse qui se passe anormalement en dehors de l’utérus. Ainsi, l’œuf s’établit dans la lumière de la trompe ou bien dans la cavité abdominale ou sur un ovaire ou encore dans le col de l’utérus. C’est un état qui met parfois en jeu le pronostic vital.
Sa fréquence en France atteint 2,2% des naissances soit 14000 cas /an et 1,7% des grossesses. Cette croissance est en rapport avec l’augmentation des MST et de leurs séquelles tubaires, le recul de l’âge de la première grossesse laissant le temps de l’installation d’une pathologie tubaire.
Le diagnostic de la grossesse extra utérine
Le diagnostic d’une GEU doit se faire le plus tôt possible car il comporte des risques qui peuvent parfois engager le pronostic vital de la mère. Ces risques seront abordés plus loin. En règle générale, chaque fois que le début d’une grossesse paraît anormal il convient systématiquement d’éliminer ce diagnostic en premier lieu. Du point de vue de la mère, le traitement sera d’autant plus conservateur que le diagnostic sera précoce. En règle générale la GEU se manifeste par des douleurs abdominales accompagnées quelquefois de saignements plus ou moins importants et le diagnostic se fait généralement par échographie et l’enjeu à ce niveau c’est de penser à la GEU devant un tableau de douleurs abdominale surtout si la mère ignore qu’elle est enceinte !
Les causes de la grossesse extra utérine
- Les maladies sexuellement transmissibles : les salpingites (Inflammation aiguë ou chronique d’une des trompes utérines (ou trompes de Fallope), due le plus souvent à une métrite (inflammation de l’utérus)) multiplient par 5 le risque de grossesse extra-utérine
- La procréation médicalement assistée : c’est-à-dire la fécondation in vitro, multiplie le risque de grossesse extra-utérine
- La micropilule : pilule contraceptive dosée faiblement
- Les antécédents de grossesses extra–utérines
- Le stérilet : multiplie le nombre de grossesses extra–utérines par 3 ou 4. Quand le stérilet contient de la progestérone, le nombre passe à 6 ou 7 fois. Si le stérilet est ôté, le risque diminue en conséquence
- L’âge de la mère
- Le tabac : quelques études ont montré que le tabac semble représenter un facteur de risque de grossesse extra-utérine. Il semble que 1/5 des grossesses extra–utérines soit directement en relation avec la consommation de tabac
Les types de la grossesse extra utérine
Selon l’emplacement anormal au niveau duquel l’œuf s’implante, on distingue plusieurs types de grossesses extra–utérines. Le schéma suivant représente l’utérus pour pouvoir distinguer ces différents emplacements.
grossesse tubaire
L’implantation de l’œuf se fait à l’intérieur d’une trompe de Fallope (trompe utérine sur le schéma) juste à la jonction avec l’utérus. La souplesse de la trompe de Fallope et sa paroi épaisse permet une croissance presque normale de l’œuf fécondé. Toutefois, vers le 3ème-4ème mois de grossesse, la trompe se rompt. L’exploration de ce type de grossesse montre, en faisant une échographie, que l’intérieur de l’utérus est vide (on parle de vacuité utérine). On constate, d’autre part, que l’implantation de l’œuf est située à l’extérieur de ce lieu normal que constitue la muqueuse de l’utérus.
La grossesse ampullaire :
La nidation se fait à l’intérieur de l’ampoule de la trompe de Fallope. Ce type de GEU fait partie des grossesses tubaires et comporte les mêmes risques
La grossesse cervicale :
Se caractérise par une augmentation de volume du col de l’utérus, celui-ci sert à fermer et à isoler cet organe de l’extérieur. On constate généralement l’apparition d’un avortement spontané durant le deuxième ou troisième mois.
La grossesse ovarienne :
C’est le développement de l’œuf fécondé au niveau d’un ovaire, de plus en plus fréquent en particulier chez les femmes qui portent un stérilet.
La grossesse péritonéale :
Également appelée grossesse abdominale, c’est l’implantation de l’œuf dans la cavité abdominale dans la plupart des cas suite à une grossesse tubaire. Le développement de l’œuf pour ce type de GEU se au niveau du péritoine (une fine membrane, appelée séreuse, qui tapisse la cavité abdominale et l’extérieur des viscères contenus par cette cavité. Le péritoine est la membrane de recouvrement qui protège les viscères contenus dans l’abdomen). Ce type de grossesse extra-utérine est le plus difficile à diagnostiquer elle est suspectée généralement chez une femme qui présente une grossesse depuis plusieurs semaines et dont l’utérus a gardé le même volume.
Traitement des GEU
Certaine grossesses extra uterine régressent spontanément mais, dans la plupart des cas, une intervention chirurgicale s’impose afin de prévenir une complication qui pourrait en danger la vie de la mère. La prise en charge commence par une surveillance de la Grossesse extra uterine , si celle-ci ne régresse pas, on peut recourir à un traitement chirurgical radical avec parfois l’ablation de la trompe. Ce traitement chirurgical est qualifié de conservateur s’il préserve la trompe.
Les interventions sous le contrôle de l’endoscopie, la cœlio-chirurgie, permettent d’intervenir sans avoir à pratiquer de grandes ouvertures abdominales.
En cas d’hémorragie grave (rupture de trompe par exemple), l’ouverture de l’abdomen est indiquée on pratique ce que l’on appelle une laparotomie d’urgence. Le chirurgien va donc visualiser directement en intervenant à l’intérieur de l’abdomen, en ces cas d’extrême urgence, cette intervention sera à la fois exploratrice (confirmation du diagnostic) et réparatrice. La patiente doit être transfusée abondamment. Les difficultés opératoires de ce genre d’intervention sont particulièrement importantes essentiellement quand la grossesse est avancée.
En ce qui concerne les grossesses cervicales, en cas d’avortement précoce, le traitement nécessite un curetage (nettoyage) d’emblée. Si les saignements ne sont pas réductibles c’est-à-dire si on ne peut pas les arrêter il est nécessaire de procéder à une hystérectomie c’est-à-dire à une ablation de l’utérus.