Gourmandise
Qu’on se le dise : la gourmandise n’est pas un vilain defaut! De fait, rien a voir avec l’envie de manger: la gourmandise, c’est la reconnaissance hypersensible du plaisir de saveur, qui permet a l’organisme de controler le comportement alimentaire. Ce controle est a la fois quantitatif (signal de la faim et de satiete) et qualitatif (intensite du plaisir, faim de tel ou tel aliment).
A la recherche d’un plaisir gustatif, le gourmand est pret a tout pour optimiser son bonheur alimentaire… y compris a attendre d avoir faim : cette sensation corporelle stimule les bourgeons du gout et la reconnaissance des saveurs sucrees, salees, ameres, acides et astringentes. Ces detecteurs de plaisir se ferment avec le rassasiement le sujet ne ressent plus de plaisir et arrete de manger, regulant ainsi ses apports a une calorie pres. Même devant un succulent dessert au chocolat, un gourmand ne peut manger s’il n’a pas faim : cela lui gache le plaisir ! II préfère en repousser la degustation a plus tard, quitte a le faire au petit-dejeuner. S’il a ete assez malin, il aura pense a se limiter pendant le repas, afin de garder « un peu de place » pour le dessert.
L’etre humain se regule par le plaisir. Celui-ci permet la recurrence de tous les comportements indispensables a la survie de l’homme et de I’espece. Cela vaut pour l’acte de manger comme pour l’acte sexuel, necessaire a la reproduction.
L’envie de manger, elle, correspond a un besoin « de tete » ou de compensation alimentaire, lie a un etat emotionnel negatif. Concretement, elle se traduit par un plaisir de manger, de mâcher et d’avoir quelque chose en bouche quel que soit le gout des aliments : on aime être a table pour combler un ennui et partager un moment, plus que pour l’aventure culinaire. Cette envie peut etre stimulee lors d’un evenement exceptionnel (manage, anniversaire), dont les mets et la convivialité sont uniques. Le besoin de memorisation gustative pousse alors l’organisme a consommer au-dela du rassasiement.