Gonflette et body-building
Le tronc, c’est le palais du muscle. C’est là que se situe le plus grand nombre d’entre eux : plus de 200 ! Ils constituent le moteur des fonctions les plus vitales et commandent notamment la circulation et la respiration. Ce sont eux, aussi, qui protègent et meuvent cet axe primordial de notre corps, le rachis, la colonne vertébrale. Bref, ils sont les gardiens de notre « coffre-fort ». D’où l’importance de les entretenir à bon escient, grâce à la musculation, à condition toutefois que cette culture physique soit adaptée aux différents âges de 1.1 vie. La musculation n’agit pas de la même manière chez un adolescent en plein développement, chez un sportif de compétition qui cherche à améliorer ses performances, chez un adulte qui combat les effets de la sédentarité en entretenant sa « forme » ou chez une personne âgée qui lutte contre l’atrophie qui menace son indépendance physique, sans parler des méthodes visant la rééducation des muscles lésés par un handicap.
Dans tous les cas, la règle d’or de la musculation repose sur son caractère progressif. Tout effort brutal risque de casser la machine en détériorant le squelette et les articulations. Cette progression, c’est ce que l’on appelle tout simplement l’entraînement. Il a le plus souvent pour but d’améliorer les qualités du muscle en fonction de plusieurs critères : la force, l’endurance, la vitesse. Mais parfois la musculation n’a pas d’autre objectif que de développer le muscle lui-même, non pour accroître ses performances, mais dans un souci purement « esthétique » autrement dit la « gonflette ».
Au gré de la mode, plusieurs techniques se disputent cet objectif sous des appellations diverses : culturisme, « bodybuilding » (construction du corps), « fitness » (mise en forme). La plupart d’entre elles ont en commun l’utilisation d’un matériel à base d’haltères, de barres à disques permettant de « faire de la fonte », c’est-à-dire de soulever des poids variables. Les gymnases sont de plus en plus souvent équipés de « gym-machines ». Mises au point aux États-Unis pour rééduquer les blessés de la guerre du Viêt-nam, elles sont maintenant employées pour la musculation spécifique de certains groupes de muscles. Résultats garantis : il suffit pour s’en convaincre de contempler les corps admirablement sculptés des adeptes de la « gonfle », qu’il s’agisse d’hommes ou de femmes. Car ces dames ne sont pas les dernières à exhiber fièrement leurs impressionnants pectoraux.
Mais attention, il s’agit d’un vrai sport exigeant parfois six heures d’entraînement par jour pour soulever des charges île plusieurs dizaines de kilos. Première précaution : pratiquer ces techniques en salles spécialisées pour bénéficier des conseils de professionnels compétents. En effet l’entraînement doit être aussi progressif que possible et recourir à un matériel adapté pour éviter les accidents. Ce n’est pas tout. Il est aussi vivement recommandé de pratiquer le body-building sous surveillance médicale régulière. Ceci afin d’établir le bilan des bénéfices et des risques de la méthode.
Au chapitre des résultats positifs, le culturisme permet de développer le volume musculaire et par conséquent d’effacer les complexes des personnes initialement chétives. Comme l’exprime un adepte : «On apprend à se construire soi-même et à vaincre ses sentiments d’infériorité. » Mais la médaille a son revers. La musculation n’est pas sans inconvénients. Pour reprendre l’expression d’un spécialiste de la médecine physique : « Le body-building développe la carrosserie, mais pas le moteur. » Autrement dit, ce n’est pas parce que l’on a des gros muscles que l’on devient plus fort. Il est donc vivement conseillé de pratiquer des sports complémentaires, en particulier la natation. Les femmes en quête d’esthétique risquent aussi d’être cruellement déçues par une conséquence inattendue du body-building qui tend à rapetisser les seins ! En outre, il faut prendre garde à la pratique des haltères en respiration bloquée, qui provoque des troubles cardiovasculaires. Enfin, la musculation tire sur les tendons et sur les articulations. Il est donc recommandé de se livrer au préalable à des exercices d’échauffement et d’assouplissement. Mais surtout, il faut savoir résister à la tentation du dopage qui est censé accélérer la gonflette par l’absorption de produits anabolisants et autres hormones de croissance. C’est dangereux et rigoureusement interdit par les lois et les règlements qui régissent la compétition sportive.