Faites le point avant de commencer un régime
Avez-vous besoin de maigrir ?
Ne faites pas de régime inutilement. Souvent, des femmes rondes ou obèses regrettent, 10 ou 20 ans plus tard, d’avoir fait leur premier régime, jugé, avec le recul, pas nécessaire. Ainsi, souvent un mal-être ou un mal à être, un désir d’être plus maigre que mince, amène à entreprendre des régimes abusifs, souvent accompagnés de traitements non justifiés. On risque alors d’entraîner une véritable prise de poids secondaire du fait du phénomène de rebond. On reprend du poids, un nouveau régime induit le même processus, d’où le phénomène de yo-yo ascendant.
Ainsi, avant de commencer un régime, demandez-vous si celui-ci est nécessaire.
Et si vous avez à perdre 2 à 5 kg, ne faites pas un régime trop dur, apprenez à modeler votre silhouette, équilibrez vos repas et faites une activité physique régulière.
Quelle est votre motivation ?
Vous voulez maigrir. Pour qui, pourquoi ?
La motivation est ce qui détermine l’assiduité et la réussite d’un régime. C’est le nerf de la guerre. Et la volonté manque souvent pour son régime. C’est pourquoi un soutien est nécessaire.
La motivation détermine le vouloir
Faire le régime pour soi
N’entreprenez pas un régime pour votre conjoint ni pour les autres, faites-le pour vous. Ainsi, le régime n’est pas rattaché à l’angoisse liée au rapport avec les autres. Ne soyez pas dépendant du regard des autres. L’important n’est pas ce que l’on pèse, c’est ce que l’on est.
Faites le régime pour vous retrouver, vous plaire. Prenez votre temps, et vivez sereinement ce chemin vers une transformation harmonieuse. Ainsi vous abandonnerez tout rapport de force avec votre corps et vous accepterez qu’un régime soit plus ou moins long. Occupez-vous de vous progressivement.
Apprenez à vous aimer
Apprendre à s’aimer, bouger, aimer son corps en mouvement, voici les clefs du succès. Ne laissez pas les émotions négatives envahir votre détermination. Donnez-vous du temps et consacrez du temps à votre rééducation hygiéno-diététique, faites-vous de la cuisine, apprenez à vous coiffer, à vous habiller. Maigrissez doucement, affinez-vous, prenez conscience des modifications de votre silhouette, apprenez à vous aimez et à aimer votre corps. Prenez plaisir aussi à le mobiliser lors d’activités physiques. Sortez de cette situation paradoxale, qui fait que l’on veut s’occuper de soi sans s’en donner ni le temps, ni les moyens véritables.
Une vraie motivation vous fera suivre le régime en invitant chez vous, ou lors des sorties au restaurant ou chez les autres.
La volonté de vouloir
Il faut vouloir et surtout, il faut la volonté de vouloir maigrir. C’est une double résolution.
Le vouloir seul n’est souvent pas assez fort pour commencer cette minirévolution, représentée par le suivi du régime. On dit alors: il faudrait que je maigrisse… je voudrais bien maigrir… Et on fait régulièrement la démarche de consulter un spécialiste, mais les conseils donnés ne sont pas suivis. On peut donc vouloir commencer un régime et laisser les belles résolutions au niveau de projet.
La volonté de vouloir implique une dimension plus active, le plus qui fait que l’on se mobilise. Il y a toute une différence entre le «je veux » (en fait on peut vouloir beaucoup de choses) et «j’ai la volonté de mettre en action mon vouloir».
La volonté de vouloir implique de se mobiliser. C’est être dans l’action par rapport à soi-même, c’est se donner les moyens de modifier, progressivement, les mauvaise habitudes. C’est avoir suffisamment de ténacité pour ne pas écouter les sirènes vantant le dernier régime à la mode et ses effets miracles. La volonté permet de suivre son régime, même si, quelquefois, on s’écarte un peu de la voie.
Une origine des échecs : les fausses motivations
Le poids n’est pas à l’origine de tous vos problèmes. Ne croyez pas qu’un amai- grissement les résoudra comme par magie.
Faire un régime parce que l’on espère régler ses problèmes, pour être mieux avec soi-même et les autres, c’est courir à l’échec. L’être intérieur, l’être émotionnel, l’harmonie d’une existence n’a rien à voir avec le poids et l’apparence extérieure, Le beau n’est pas obligatoirement le vrai, comme nous l’a enseigné Platon.
Solitude, manque de confiance en soi, pauvreté de la vie et des relations, difficultés dans le travail et la vie conjugale, le poids est accusé de tous les maux. L’obèse, ou celui qui se croit trop gros considère que la société peut être partager en deux groupes bien distincts. D’une part, les minces à qui tout réussit, d’autre part, les gros qui, de toute façon, ne peuvent pas avoir accès au bonheur, C’es: leur surcharge de poids qui est responsable de tous leurs malheurs. Le fait d’avoir du poids les paralyse dans leur action et l’idée d’échec n’est jamais loin. Dans ce cas, trop souvent, la perte de poids est assimilée à l’espoir de changer de vie, et c’est la déconvenue à chaque régime. En effet, à quoi bon continuer un effort de régime, si rien ne change, si on se sent toujours aussi mal dans sa peau, si les rapports avec l’entourage sont aussi difficiles.
Si vous êtes dans ce cas-là, ne faites aucun régime restrictif. Ne vous infligez pas des régimes punitions trop stricts, qui vous privent de la consolation du malêtre que l’on trouve dans la nourriture, c’est l’échec assuré.
Faites un travail personnel, type relaxation, thérapie, pour acquérir une meilleure confiance en soi et une meilleure harmonie. La perte de poids sera plus facile et plus durable.
Quand la santé motive la perte de poids
On peut aussi être amené à faire un régime à la demande de son médecin: pour alléger le poids et limiter ainsi la portance sur les articulations; pour endiguer les troubles métaboliques ou cardio-vasculaires. Cet impératif santé, imposé par un intervenant extérieur, devance le peu de motivation de la part du sujet. Dans ce cas-là, il faut se prendre en charge, développer la volonté de vouloir et le respect de son corps. Ne laissez pas évoluer les maladies sans rien faire, jusqu’à la limite de la catastrophe somatique.
Est-ce le moment de maigrir ?
Non, en cas de dépression grave
La contrainte du régime ne ferait que l’aggraver et renforcer le sentiment négatif que l’on a de soi lorsque l’on est dépressif. L’aliment est une sorte de soupape, un rempart contre une dépression plus profonde. Les troubles du comportement alimentaire sont donc à respecter, d’autant plus qu’ils sont souvent un obstacle à la réalisation d’un régime. Par la suite, lorsque la dépression sera traitée, un régime simple pourra être entrepris mais il ne devra pas être frustrant et la perte de poids devra être progressive.
Non, si vous venez d’accoucher
Dans les mois qui suivent l’accouchement, l’organisme va spontanément approcher de son poids de forme à condition de ne pas manger n’importe quoi, et de respecter la règle des trois repas réguliers et structurés, associés à une éventuelle collation dans l’après-midi. Faites une activité physique, de la marche par exemple. Elle permet un amincissement plus rapide.
Il faut en moyenne quelques mois pour retrouver sa silhouette, un peu plus en cas de grossesses multiples. Si vous persistez à faire un régime amaigrissant dans les deux mois qui suivent l’accouchement, gare à la fatigue, à la déprime qui ne peut que se répercuter dans la relation avec le bébé.
Par contre, si vous avez tendance à prendre du poids dans les mois qui suivent l’accouchement, consultez rapidement.
Si les kilos n’ont pas disparu après six à neuf mois, faites vérifier votre système hormonal, en particulier thyroïdien, et posez-vous la question d’une éventuelle dépression masquée. Commencez un régime, sous couvert de surveillance médicale et d’un traitement associant fer-magnésium-polyvitamines.
Non, si vous êtes porteur d’une maladie responsable d’une prise de poids
Par exemple, en cas d’hypothyroïdie, il faut dans un premier temps équilibrer les hormones thyroïdiennes par un traitement adapté. Et c’est seulement deux ou trois mois après l’équilibre sanguin du taux des hormones, que l’organisme va commencer à acquérir un fonctionnement cellulaire normal. Si vous persistez à faire un régime avant ce stade, son inefficacité ne peut que conduire au découragement et à la fatigue. Et ceci est valable pour toute maladie induisant une prise de poids. En cas de troubles du fonctionnement de la surrénale, demandez l’avis de votre endocrinologue.
Oui, en cas de prise de traitement hormonal en vue d’une contraception ou pour un traitement périménopausique
Si vous êtes mince, et si vous avez déjà présenté une prise de poids ou s’il y a des cas de surcharge pondérale dans la famille, contrôlez votre poids les deux premiers mois de la prise de ces traitements. Un véritable régime n’est pas nécessaire, mais suivez une alimentation équilibrée et structurée.
Oui, en cas d’arrêt du tabac
Équilibrez votre alimentation, en trois repas réguliers et structurés, ne sautez pas de repas. En cas de faim entre les repas, consommez les aliments permis à volonté, conseillés dans les régimes amaigrissants.
Avez-vous besoin d’un soutien ?
Faites-vous accompagner dans votre régime
En moyenne, 60 % des candidats aux régimes peuvent le suivre seul. Les 40% restants ont besoin d’un soutien, soit parce qu’il leur faut une véritable révolution nutritionnelle avec éducation, soit parce que leur manque de volonté exige d’avoir une aide.
S’il était facile de suivre un régime, il n’y aurait pas besoin de médecins nutritionnistes, de diététiciennes, pas plus que de tous ces articles. Tout le monde serait mince. Accepter d’avoir besoin d’un soutien régulier, c’est déjà à moitié gagné, on écoute les conseils. Comme pour le dépressif ou l’alcoolique, c’est l’acceptation de la maladie par l’intéressé qui permet de le soigner, sinon c’est l’échec. N’ayez pas peur du regard du médecin, celui-ci ne vous juge pas. Il connaît vos difficultés et est là pour vous aider à les surmonter. Consultez en cas de reprise de poids.
A quoi servent les consultations ?
À faire le point
À chaque consultation, on évalue la perte en poids et en volume, et progressivement on atteint le but fixé.
Aucune méthode ne permet de faire un grand saut et de passer, par exemple, de 80 à 60 kg. Il faut faire le chemin progressivement, et bien le faire. Acceptez ce cheminement, qui permet progressivement de décrocher kilo après kilo. Vivez votre régime comme le cheminement à travers un labyrinthe. On veut aller directement au centre, ce qui est impossible, et on se désespère car le chemin semble obscur. Or il suffit d’avancer un pas l’un devant l’autre jusqu’à la stabilisation.
À prendre confiance en son régime et en son comportement
Grâce au soutien, vous apprenez à lutter contre un sentiment d’échec, par rapport au régime. Vous vous remotivez, car le découragement n’est jamais loin.
À prendre conscience du chemin parcouru
Lors des consultations, on aborde le nombre de kilos perdus, les erreurs, l’évolution dans le changement du mode de vie ou de l’état d’esprit, les événements, qui ont été à l’origine des écarts.
Bien souvent, je vois arriver une patiente mécontente, découragée parce que soi-disant, elle n’a pas maigri. Cependant, la pesée montre une perte de 1,5 à 2kg
en un mois, ce qui est une bonne moyenne. Mais pour elle, ce n’est rien et elle est tentée d’arrêter. Pourtant, à ce rythme, on obtient une perte de 15 kg à la fin de l’année ! Comment ne pas se décourager quand les régimes kamikazes donnent une perte idéale de 6 à 8 kg par mois ! 2 kg, qu’est-ce que c’est ! Une perte de poids, très rapide et durable, est impossible. Cette patiente se met donc dans une situation paradoxale, qui peut l’empêcher de réussir son régime.
Une situation navrante, parce qu’à terme ii y aura découragement et donc abandon. Le lièvre ou la tortue?… L’important est d’arriver jusqu’au poteau. La consultation sert donc, avant tout, à remotiver, à redonner un nouveau souffle pour la suite, puisque la tendance naturelle, par rapport à un régime, est l’abandon.
A faire de l’éducation nutritionneile
On distille peu à peu les conseils nutritionnels et les règles d’hygiène. En fait, on sait où on veut amener le patient. Lui, il doute. Le spécialiste sait que le mot fin est possible, à condition d’avoir abordé et ordonné tous les morceaux du puzzle.
Ainsi on peut :
— Développer la confiance en l’aliment et non la terreur liée à son impact sur le poids. Maigrir, c’est orienter ses choix vers des aliments peu grossissants.
— Faire connaître les aliments et leurs vertus, en dehors de leur emploi pour l’amaigrissement, leur différence, leur richesse en fibres, en vitamines, minéraux, oligo-éléments.
— Donner des idées, des recettes, encourager le début du suivi d’une activité sportive.
— Aider à sortir de la solitude, et du schéma métro-boulot-dodo. On induit alors l’idée de sortie, la nécessité des contacts avec les autres, on évoque le manque de confiance en soi, l’impact d’une mère trop anxieuse ou trop négativante.
— Et, selon, on peut être amené à proposer le suivi d’une psychothérapie, d’une psychanalyse, de séances de tai-chi ou yoga ou toute autre méthode nécessaire à l’épanouissement de l’individu.
À dépister les troubles liés au régime et qui peuvent être à l’origine d’abandon, surtout les intolérances et les états dépressifs
Les consultations permettent de pallier les phénomènes de fatigue rapportés souvent, à tort, à l’amaigrissement; de corriger une constipation, par un apport approprié en légumes cuits ou des vertiges et des crampes, par la prescription de magnésium, bref, de contrecarrer toutes perturbations qui auront tendance à entraîner l’abandon du régime.
Chez certaines personnes, le soutien permettra de ne pas se décourager lors de la prise de poids, en cas de médication nécessaire de cortisone, anti-inflamma- toires, ou autres traitements qui auront tendance à induire une prise de poids ou à freiner un amaigrissement.
À réaliser un soutien psychologique
Peuvent intervenir des stress intercurrents, qui peuvent interférer sur le régime, comme un licenciement, un divorce, un problème familial, une maladie. Les consultations permettent de passer le cap et de limiter l’impact sur la courbe de poids et le comportement alimentaire.
Déterminez un objectif de poids raisonnable
Vouloir à tout prix peser un poids trop bas, c’est s’imposer des régimes permanents, frustrants, à la limite de la dénutrition, des privations continues et des traitements aberrants. Si vous avez toujours été ronde, commencez donc à atteindre un objectif raisonnable et stabilisez-vous. Par la suite, peut-être à force d’activité physique, de détente intérieure, votre poids pourra descendre progressivement. Même avec une alimentation équilibrée, les chiens ne font pas des chats.
— Si vous appartenez à une famille plutôt forte, ne comptez pas ressembler à une sylphide.
Par exemple, si vous avez toujours pesé 60 kg pour 1,65 m et que vous en faites 90, il y a peu de chance pour que vous atteigniez 55 kg. Ayez, comme objectif, plutôt 60 à 70 kg, pour pouvoir mieux vous stabiliser.
— Par contre, si vous avez été toujours mince et que votre famille l’est aussi, vous devriez pouvoir, avec le suivi d’un régime, obtenir un poids relativement mince.
Pensez au regard que vous portez sur vous-même. Si vous pesez 50 kg pour 1,65 et que vous vous trouvez trop grosse, interrogez-vous sur vos complexes, votre manque de confiance et essayez de vous aimer.