Études non randomisées
Les auteurs du Centre de recherches rhumatologiques d’Aix-les-Bains, dans une étude d efficacité d’une cure thermale sur la lombalgie chronique [17], ont souhaité s’adresser à une population de curistes pour se place en situation de vraie grandeur. Après une première tentative, ils ont dû renoncer à la randomisation [13]. Les deux séries ont été constituées par la date de la cure, comme dans les travaux français randomisés, mais les patients étaient libres de la décision de cette date en fonction de leurs disponibilités familiales ou professionnelles. Il a été recruté 38 lombalgies par des rhumatologues de la région Rhône-Alpes dans les conditions normales de leur exercice. Les sujets ont suivi leur cure qui était la première de leur vie, à l’insu de tous les acteurs de la station. L’examinateur a été un médecin neutre qui s’est rendu deux fois au domicile des patients, sans savoir à quelle série ils appartenaient : une fois à leur entrée dans l’étude, et l’autre 5 mois plus tard. Le critère principal de jugement a été le score monofonctionnel de Money. Parmi les 38 patients, 23 qui avaient choisi la première partie de l’année ont constitué la série traitée tandis que les 15 autres, curistes plus tardifs, ont formé les témoins. La comparaison intergroupes à 5 mois montre une amélioration significative dans la série traitée pour le score monofonctionnel de Moyen .
Une autre méthode a été utilisée par des auteurs toulousains [18] qui ont étudié 1 efficacité de la cure à Amélie-les-Bains sur la pathologie calligraphiquement de 1 épaule. Ils ont constitué par appariement les deux séries de leur étude parmi deux populations, l’une de curistes, et l’autre de patients de même pathologie soignés dans le centre de rééducation du CHU de Montpellier. Ont été appariés deux groupes de 19 patients aux caractéristiques d entrée identiques selon les réponses à un questionnaire d évaluation élaboré par le centre hospitalier, à quatre dimensions en plus de la douleur : mobilité, fonction, force, stabilité. Les médecins thermaux ont été les examinateurs de l’étude pour les curistes. Ils avaient été formés à I examen de 1 épaule et à l’emploi du questionnaire par les praticiens de Montpellier. Les résultats ne font pas apparaître de différence significative entre les deux sous-groupes malgré une tendance à une meilleure efficacité de la cure sur la douleur et la mobilité, alors que le gain de force
Thermalisme : du bénéfice risque à l’utilité 43 cl lu l’onction articulaire est la même dans les deux cas. L’étude se révèle mile lois très en faveur du thermalisme pour des raisons économiques. Le curiste de journée est 4 à 5 fois plus élevé dans le centre de rééducation que il.ni’, la station thermale, selon que les patients y sont hospitalisés ou traités en ambulatoire.
Maladie artérielles
Il il clé sélectionné, à Royat [11], 183 patients avec artériopathie des nu nombres inférieurs au stade II de Leriche et Fontaine pour constituer deux s’il nombres, l’un de 140 curistes et l’autre de 43 patients de la région qui ont via de témoins. Les curistes ont été observés au début et à la fin de deux i mes II terminales consécutives au cours desquelles ils ont été traités . earbogazeux et par des injections sous-cutanées de gaz thermal. Les h moins ont été observés également à 3 semaines intervalle . Les critères ont été les réactions à une épreuve de marche sur lmpris roulant : distance de claudication (première gêne ressentie) et péri de marche (douleur intolérable). A également été noté l’index < I* pression systolique (rapport pression distale pression humérale) , il ont fait apparaître une augmentation significative du périmètre à la fin de chaque cure corrélée à une augmentation significative il« index de pression systolique cheville humérale et un raccourcissement il temps de récupération. Le bénéfice acquis est maintenu en moyenne il une année sur l’autre.
ORL
Les autours nancéiens ont appliqué la méthode du recrutement sur place I»>m évaluer les effets de la cure thermale d’Eugénie-les-Bains [2| sur la mil .île chronique. Les patients ont été répartis par tirage au sort en deux excipes, un groupe cure (n = 20) et un groupe témoin (n = 22). Dans les .Le croupes, les patients ont poursuivi leur traitement médicamenteux si nécessaire (antibiotiques, anti-inflammatoires, antalgiques et cillements locaux). Dans le groupe cure, les patients ont bénéficié en plus . une de me thermale, composée de six soins quotidiens, pendant 18 jours 11 minimales. Les effets de la cure ont été évalués, à 3 semaines et à 6 mois, pin la mesure de critères fonctionnels (algies sinusiennes, rhinorrhée, nasale) au moyen d’échelles visuelles analogiques, de critères . Uniques, de critères radiologiques, et de consommation médicamenteuse. A semaines, les critères fonctionnels et les critères cliniques sont améliores dans le groupe cure comparé au groupe témoin; de plus la « Minima-lion médicamenteuse est significativement diminuée dans le cure. A 6 mois, les critères fonctionnels sont encore significative-ni alléguées dans le groupe cure. En revanche, l’amélioration clinique s’il plus significative et la consommation médicamenteuse du groupe cure est de nouveau équivalente à celle du groupe témoin.
Maladies psychosomatiques
La cure de Divonne a été évaluée [5] sur un groupe de 109 patients présentant un syndrome dépressif majeur selon les critères du DSM III-R, recrutés par des médecins correspondants qui ont eux-mêmes constitué les deux groupes : un groupe chimiothérapie + cure à Divonne (juin-novembre 1992) de 102 patients, et un groupe chimiothérapie seule de 31 patients traités à leui domicile (fin 1992) avant une cure prescrite pour la seconde partie de 1993 Parmi les curistes, 24 sont sortis d’étude, dont 13 perdus de vue. Les critères de jugement ont été le score MADRS (Montgomery and Asberg Dépréssion Rating Scale), et la consommation d’antidépresseurs et de benzodiazépines, mesurée par le médecin de cure et/ou le médecin traitant, à Jl, J10, J2I, 3 mois et 6 mois pour les curistes, à Jl, 1 mois, 3 mois, et 6 mois pour les témoins. À 6 mois, le score MADRS se réduit de façon très significative chez les curistes par rapport aux témoins. De même, la consommation médicamenteuse diminue de 50,54 à 43,74 équivalents comprimés d’Anafranil 100 chez les curistes tandis qu’elle augmente de 51,98 à 74,79 chez les témoins. Il apparaît que les curistes sont nettement améliorés à 6 mois par rapport aux témoins restés chez eux en attente de cure pour tous les critères retenus.
Maladies métaboliques et néphrologie
L’action de la cure à Aulus sur la cholestérolémie [3] a été évaluée chez, 115 sujets dont la cholestérolémie se situait entre 2,20 et 3,40 g/L. Ces sujets avaient été répartis en deux groupes, un groupe de 65 curistes et un groupe témoin de 50 patients suivis en consultation hospitalière (26) ou en cabinet de ville (24). Une cure de boisson a été effectuée avec l’eau d’Aulus pour les curistes, et avec l’eau de la ville de Toulouse pour les témoins (3 verres de 200 cL le matin et en fin d’après-midi en accordani 20 minutes à chaque verre). Les dosages du cholestérol total, HDL, des triglycérides, de Apo Al, et de la glycémie, ont été réalisés à J0 et J2I avec prise en compte du poids qui ne devait pas avoir varié de plus de 3 kg. Les résultats sont en faveur d’une amélioration significative du groupe cure par rapport au groupe témoin, à la fois sur le poids (- 1,6 kg à Aulus versus – 0,1 chez les témoins), sur le cholestérol total (- 0,27 ± 0,04 versus – 0,18 ± 0,06 chez les témoins), le cholestérol HDL, la glycémie cl les triglycérides. Tous ces résultats sont significatifs.
Dans une étude de Vittel [29], les effets de la cure ont été évalués chez des patients porteurs de lithiase oxalique. Le tirage au sort a réparti deux groupes : le groupe traitement bénéficiant d’une cure et le groupe témoin sans cure. Leurs résultats évoquent une diminution des rechutes de lithiase dans le groupe traitement comparé au groupe témoin.
Maladies des voies digestives
Pour évaluer l’utilité et l’efficacité de la cure thermale de Châtel-Guyon sur la qualité de vie des colopathes fonctionnels 1 et 6 moins après la cure,
il a été comparé 200 colopathes curistes à Châtel-Guyon à 200 colopathes recrutés par téléphone par les médecins prescripteurs dans les mêmes régions et en même temps que les colopathes curistes [4, 23]. Deux questionnaires de qualité de vie ont été soumis à l’entrée dans l’étude et à 6 mois : un questionnaire générique, le SF 36, en 9 dimensions regroupées en 2 scores d’activité physique et mentale, et un spécifique, validé en France, sur la symptomatologie digestive, en 53 questions regroupées en 8 dimensions. Les curistes ont été interrogés également à 1 mois. De plus, un groupe de 200 sujets non colopathes a été apparié dans la population pour vérifier l’étalonnement du questionnaire dans les conditions de l’étude. Le taux de réponse a été de 95 %. A 6 mois, les deux groupes se sont améliorés significativement, le groupe curistes plus que l’autre. La comparaison intergroupes n’est pas significative. L’amélioration à 1 mois, chez les curistes, est plus marquée qu’à 6 mois.
Enquête de la CNAM-TS
Le service national du contrôle médical de la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés a réalisé une étude prospective [10] portant sur 3 ans destinée à évaluer l’influence de la crénothérapie sur l’état de santé et la consommation de soins de patients atteints de maladies des voies respiratoires et ORL, des voies urinaires, et des artères. L’étude a porté sur 3 683 patients qui ont obtenu en 1983 leur prise en charge pour une première cure thermale. Au terme des 3 années de l’enquête, 2 738 patients, soit 74,3 % de l’effectif initial, étaient toujours suivis et avaient fait l’objet de la part d’un médecin conseil d’un examen clinique annuel et d’un bilan des prestations servies. Tous les patients n’ont pas effectué leurs trois cures thermales : pour 100 cures accordées en 1983, 86 ont effectivement été suivies, 67 ont été renouvelées en 1984, et 53 en 1985. Les résultats sur l’état de santé sont favorables dans les trois orientations et l’économie de dépenses de santé est manifeste dans l’orientation ORL. Le reproche fait à cette étude est d’avoir été présentée comme comparative alors qu’elle n’était pas construite comme une étude contrôlée. Ont été considérés a posteriori comme témoins les patients qui n’avaient pas fait les cures prescrites, ce qui a pu introduire un biais inacceptable. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une étude remarquable par le nombre de sujets, par la durée de l’observation, et par l’objectivité des observateurs. Une autre approche statistique prenant en compte la répétition des mesures dans une cohorte plutôt que la comparaison entre deux séries aurait sans doute réussi à établir de façon formelle l’utilité du thermalisme au moins dans l’indication ORL où un véritable «effet dose» a été rapporté : respectivement 71 %, 73% et 76% de sujets classés «améliorés» après 1, 2, et 3 cures thermales consécutives.