Et les compléments alimentaires ?
Treize vitamines, 15 minéraux et oligo-éléments, 8 acides aminés et 2 à 4 acides gras selon l’âge, telles sont les substances indispensables à votre cerveau. Ce qui correspond environ à une centaine d’aliments différents à consommer en une dizaine de jours. Difficile de ne pas faire de ratés. Faut-il prendre des compléments alimentaires pour y remédier ? Le débat est toujours d’actualité.
Et pourtant… De nombreuses études, pas toutes récentes d’ailleurs, ont montré que les élèves du primaire qui recevaient des suppléments multivitaminiques obtenaient des résultats nettement supérieurs aux tests de QI. Des recherches analogues portant sur des adultes de tous âges allaient dans le même sens, soulignant le rôle des suppléments pour améliorer l’humeur, la capacité d’apprentissage, la mémoire, l’attention, les temps de réaction. Et ce, même chez les personnes ne montrant aucun signe de déficience. En particulier en ce qui concerne les vitamines antioxydantes et celles du groupe B. Est-ce surprenant ? Pas vraiment. Les sujets dont les taux sanguins de vitamines et d’antioxydants sont élevés ont de meilleures facultés intellectuelles, tout en étant moins déprimés et moins susceptibles de souffrir de dégénérescence en vieillissant.
Le plus étonnant lors de ces études fut que les effets des vitamines sur les facultés mentales sont encore plus manifestes chez les femmes, avec une amélioration de la fonction cognitive directement liée à l’augmentation des vitamines ingérées (et en particulier de vitamine B6). Elles traitaient l’information plus rapidement et leur temps de réaction était plus véloce. Les chercheurs s’interrogent sur un tel résultat : signifie-t-il que les femmes sont plus carencées, ou bien existe-t-il un lien entre vitamines B et hormones, les œstrogènes en particulier ? La question reste posée. Même si ce qui nous intéresse finalement est de savoir que les femmes ne devraient pas hésiter à prendre au quotidien un complexe multivitaminé.
Alors ? Une fois de plus, on viendra nous expliquer que nous ne souffrons pas, ni vous ni moi, de carences graves et prolongées. Donc que notre cerveau est à l’abri du besoin. C’est certain, ce dernier reçoit à peu près ce qu’il faut pour fonctionner de manière normale (surtout si vous suivez les recommandations précédentes). Mais fonctionne-t-il de manière optimale ? Ne subit-il pas certains déficits de notre alimentation, déficits que l’on constate de plus en plus, même dans notre monde dit développé et en principe (trop) bien nourri ?…
En cas de carence, on le sait, le cerveau est un organe très bien protégé, même le plus protégé de tous : si l’un ou l’autre des nutriments vient à manquer, il est prioritaire sur les autres tissus, même si ceux-ci doivent en souffrir. En outre, les conséquences d’un déficit sont variables. Un manque de fer chez l’adulte provoquera, par exemple, une fatigue réversible, tandis qu’une déficience en iode du fœtus pendant la vie intra-utérine pourra causer un crétinisme, terme médical qui décrit une altération irréversible du développement cérébral. De même, un bébé carencé en Oméga 3 pendant les deux premières années de sa vie risque, plus tard, d’avoir un coefficient intellectuel inférieur à celui qu’il aurait dû présenter.
Pratiquement toutes les semaines, de nouvelles recherches plus passionnantes les unes que les autres montrent que certains nutriments favorisent ainsi le fonctionnement du cerveau ou limitent son déclin. Nous allons donc les étudier les uns à la suite des autres, et voir s’il est éventuellement nécessaire de se supplémenter.