Ejaculer souvent préserve-t-il du cancer de la prostate ?
La prostate est chez l’homme, après les poumons, l’organe le plus menacé par les risques de cancer. Quelque 10000 Français en meurent chaque année. Or, la prostate étant un organe reproducteur fondamental, elle a donc à voir avec la sexualité. Conjointement aux vésicules séminales, elle fabrique ce fameux liquide dans lequel baignent les spermatozoïdes. Les scientifiques se sont logiquement demandé s’il existait un rapport entre la fonction et le cancer; autrement dit s’il y avait une corrélation entre sexualité et cancer de la prostate.
Or, une étude épidémiologique publiée en 2003 par des chercheurs australiens a démontré que celle-ci était avérée : la fréquence de l’éjaculation protégerait l’homme du cancer. Un questionnaire sur leurs pratiques sexuelles a ainsi été adressé à 1079 malades et à 1 259 hommes sains. Plus précisément entre 20 et 50 ans, et en particulier entre 20 et 25 ans, plus l’homme éjacule moins il est susceptible de développer une forme de cancer de la prostate. La bonne moyenne serait de cinq jets hebdomadaires: cette fréquence permettrait de diviser par trois tout risque cancéreux.
D’autres études ayant démontré que le nombre de partenaires sexuel(le)s multiplie le risque de contracter une forme agressive de cancer de la prostate, il a été possible d’affiner ce résultat. En effet, les partenaires sexuel(le)s peuvent transmettre des infections qui, survenant à une fréquence accrue, favorisent l’apparition de ce type de cancer. On peut en conclure que l’éjaculation répétée ne serait protectrice qu’à la condition detre pratiquée en solitaire…
Une autre étude épidémiologique, américaine celle-ci, publiée en 2004, est néanmoins venue nuancer cette affirmation. Un important échantillon de population masculine regroupant 300000 individus a ainsi été suivi médicalement durant huit années. Tous les deux ans, ces personnes devaient répondre à un questionnaire sur leurs pratiques sexuelles. Dans les conclusions de ce travail mené à une échelle gigantesque, on apprend que les hommes qui éjaculent, de quelque manière que ce soit, plus de 21 fois par mois ont trois fois moins de risques de développer un cancer de la prostate que ceux qui ne le font que de 4 à 7 fois.
Qu’on se le dise: augmenter sa fréquence hebdomadaire de trois éjaculations entraînerait une diminution du risque cancéreux de 15 %! Le seuil serait à 12 fois: au- dessus, le décroissement du risque commencerait à être évident; en dessous, il ne le serait pas. Bref, messieurs, pour conserver une bonne santé, vous savez ce qu’il vous reste à faire… Mais gardez à l’esprit que cela ne vous évitera pas pour autant le cancer de la prostate: cette affection, hélas, ne cesse d’augmenter, frappant des hommes de plus en plus jeunes. La pollution chimique est sans doute en partie responsable de cet état de fait.