Drogues et dépendance
Substance naturelle ou de synthèse dont les effets psychotropes suscitent des sensations apparentées au plaisir, incitant à un usage répétitif qui conduit à instaurer la permanence de cet effet et à prévenir les troubles psychiques (dépendance psychique), voire même physiques (dépendance physique), survenant à l’arrêt de cette consommation qui, de ce fait, s’est transformée en besoin. A un certain degré de ce besoin correspond un asservissement (une addiction)à la substance ; le drogué ou toxicomane concentre alors sur elle ses préoccupations, en négligeant les conséquences sanitaires et sociales de sa consommation compulsive. En aucun cas le mot drogue ne doit être utilisé au sens de médicament ou de substance pharmaco- logiquement active.
Le terme « drogue » recouvre essentiellement deux aspects :
- La nature des effets biologiques que la drogue induit d’une part
- Le type de rapport entretenu entre la personne et la drogue
Un système de régulation de la production, du commerce et de la consommation des drogues a été mis en place au cours du XXe siècle. Les règles édictées par les États tiennent compte des implications politiques, sociales et sanitaires de la consommation de drogues et déterminent la réglementation de leur usage ou leur interdiction. Une politique de prohibition plus ou moins généralisée a également été mise en place pour les produits stupéfiants. La législation mise en place permet donc elle aussi de préciser la notion de drogue
Drogue licite :
Une drogue licite est une drogue dont la consommation et la vente sont autorisé par la loi d’un pays.
Drogue Illicite :
Une drogue illicite est une drogue dont la consommation et la vente sont interdites par la loi d’un pays Parce que les consommations de drogues illicites, d’alcool et de tabac sont avant tout le reflet d’une société, de ses rituels ou de ses maux, les comportements en matière de toxicomanie ne cessent d’évoluer.
Les différents types de drogues :
Les hallucinogènes :
Les champignons hallucinogènes :
(Amanite tue-mouches, Psilocybe). Ensemble de végétaux utilisés à l’origine dans des pratiques rituelles pour obtenir des modifications de la perception essentiellement visuelles et auditives. Les alcaloïdes responsables de ces hallucinations, comme la muscarine extraite de l’amanite tue-mouches ou la psilocybine extraite du psilocybe, peuvent également provoquer des états de confusion mentale ou de dégradation de la personnalité proches des psychoses.
La mescaline :
Extraite d’une plante grasse mexicaine, le peyotl, provoque à peu près les mêmes effets que les champignons hallucinogènes.
L’acide lysergique (LSD) :
Substance chimique synthétisée à partir d’un champignon parasite (l’ergot du seigle) et responsable d’effets hallucinogènes puissants très variables selon les individus. Le sens du réel disparaît, des comportements inadaptés et incontrôlés se manifestent, souvent accompagnés de délire. La durée des perturbations peut atteindre les 12 heures et le retour à la réalité peut être très difficile et obtenu souvent au prix d’une angoisse, une panique, un délire, ou une phobie…. L’usage abusif de LSD peut aboutir à des troubles psychiatriques graves et irréversibles.
Le chanvre indien :
C’est le produit le plus utilisé surtout par les jeunes, Le chanvre indien ou cannabis est un arbrisseau originaire d’Asie utilisé pour ses vertus psychotropes. Cultivé dans de nombreux pays, le cannabis est consommé sous différentes formes (marijuana, haschisch, shit…) Sa concentration est très variable selon les préparations et la provenance du produit. Le principe actif de cette plante, le tétrahydrocannabinol (THC) procure un état de légère euphorie, un sentiment d’apaisement et une légère somnolence. La consommation abusive de ces produits peut entraîner des troubles organiques et psychiques non négligeables (baisse de l’efficience mentale, hallucinations, anxiété…).
Les stimulants :
Les amphétamines :
Ces produits de synthèse sont utilisés pour leurs propriétés psychostimulantes et anorexiques proches de celles de la cocaïne. Ils provoquent la libération immédiate de sérotonine et de dopamine, conduisant à l’épuisement des stocks de ces deux neurotransmetteurs. Les amphétamines stimulent l’activité cérébrale, diminuent le sommeil et la faim et donnent l’illusion de supprimer la fatigue. Elles peuvent entraîner en cas de prise massive une dégradation de l’état mental (dépression, paranoïa, angoisse, idées suicidaires…). L’ecstasy, dérivée des amphétamines présente les mêmes dangers aggravés par d’autres substances selon sa composition.
La cocaïne :
Substance alcaloïde toxique extraite des feuilles du cocaïer, la cocaïne est un puissant stimulateur du système nerveux central. Elle augmente la quantité de dopamine dans le système limbique en empêchant sa recapture au niveau des synapses. Elle provoque de façon quasi immédiate une sensation d’euphorie, de puissance, de désinhibition et un état d’excitation généralisée de courte durée, faisant rapidement place à l’anxiété et à un état dépressif. A long terme, l’usage de cocaïne peut provoquer l’installation de troubles graves du comportement (délire, angoisse, panique, paranoïa…) et une grande fragilité psychologique. Le crack est un dérivé extrêmement dangereux de la cocaïne.
Les narcotiques :
Les opiacés (Opium, Pavot, Morphine, Héroïne) :
L’opium est extrait d’une substance naturelle (le latex) contenue dans les feuilles du pavot. La morphine est un dérivé de l’opium utilisé en médecine comme antalgique (pour combattre la douleur). L’héroïne, dérivée de la morphine et trois fois plus puissante, est un des stupéfiants les plus dangereux pour l’organisme. Les effets recherchés peuvent traduire un mal-être psychique, une souffrance, un besoin d’oubli. Ces substances narcotiques, dites opiacées, agissent sur le système nerveux et présentent des vertus analgésiques et sédatives puissantes, mais aussi anxiolytiques et antidépressives. L’effet immédiat de l’héroïne est de type « orgasmique ». C’est le « flash ». La consommation prolongée de ces substances présente un réel danger pour l’ensemble de l’organisme et entraîne une dépendance et une dégradation rapide des comportements. La dépendance à l’héroïne entraîne des risques sociaux importants. Elle enclenche un processus de marginalisation chez certains usagers .
L’alcool :
( vin , bière, rhum et alcools distillés, vodka et whisky). L’alcool produit des effets sédatifs et anxiolytiques analogues à ceux des tranquillisants. Il passe directement dans le sang et atteint très vite les structures nerveuses. Il agit sur les récepteurs sensibles au neurotransmetteur GABA et accroît la libération de dopamine. Il provoque un effet quasi immédiat de désinhibition dose dépendante (perturbation des réflexes, ivresse). La prise massive et fréquente d’alcool peut entraîner une rigidification de la membrane cellulaire du neurone, et donc une mauvaise transmission synaptique, cause de nombreux troubles du fonctionnement cérébral et du comportement A long terme l’atteinte hépatique a type d hépatite ou de cirrhose alcoolique très grave constituent un tournant dans la vie d un alcoolique. Sans oublier bien sure le nombre d accident routier dont l alcool est la principale cause.
Mécanisme d’action des drogues dans le cerveau :
Cocaïne, ecstasy, tabac, alcool, héroïne, médicaments psycho actifs… Tous les produits qui peuvent déclencher une dépendance chez l’homme ont en commun une propriété : Ils augmentent la quantité de dopamine disponible dans une zone du cerveau, le circuit de récompense . Une substance psycho active dont la structure moléculaire ressemble à celle d’une substance produite naturellement par l’organisme peut se fixer à la place de celle-ci sur les récepteurs spécifiques (agoniste compétitif). Trois modes d’action sur le neuromédiateur selon les substances :
- Certaines imitent les neuromédiateurs naturels et donc se substituent à eux dans les récepteurs : la morphine, par exemple, s’installe dans les récepteurs à endorphine, et la nicotine, dans les récepteurs à acétylcholine ;
- Certaines augmentent la sécrétion d’un neuromédiateur naturel : la cocaïne, par exemple, augmente la présence de dopamine dans la synapse, et l’ecstasy, celle de la sérotonine et de la dopamine ;
- Certaines bloquent un neuromédiateur naturel : par exemple, l’alcool bloque les récepteurs nommés NMDA.
Les substances psycho actives à risque de dépendance agissent sur un circuit du cerveau dont la fonction est de favoriser les fonctions vitales (système de récompense). Il est impliqué dans la récompense (plaisir cérébral) des comportements liés à la nutrition et à la reproduction de l’espèce. Il participe ainsi à la satisfaction de vivre. Les substances psycho actives sollicitent anormalement ce circuit naturel et engendrent à terme la possibilité de son déséquilibre permanent
Effets et dangers des drogues :
Légales ou illicites, les drogues ont une action plus ou moins dangereuse sur l’organisme et peuvent entraîner un état de dépendance ou d’accoutumance difficile à maîtriser
Dangers du cannabis :
Les effets de la consommation de cannabis sont variables : légère euphorie, accompagnée d’un sentiment d’apaisement et d’une envie spontanée de rire, légère somnolence. Les usagers de tous âges consomment généralement pour le plaisir et la détente. Des doses fortes entraînent rapidement des difficultés à accomplir une tâche, perturbent la perception du temps, la perception visuelle et la mémoire immédiate. Ces effets peuvent être dangereux si l’on conduit une voiture, si l’on utilise certaines machines. Les principaux effets physiques du cannabis peuvent provoquer, selon la personne, la quantité consommée et la composition du produit :
- une tachycardie : une augmentation du rythme cardiaque (palpitations);
- une xérostomie : une diminution de la salivation (bouche sèche);
- une turgescence des vaisseaux sanguins (yeux rouges);
parfois une sensation de nausée. Même si les effets nocifs du cannabis sur la santé sont, à certains égards, moins importants que ceux d’autres substances psycho actives, l’appareil respiratoire est exposé aux risques du tabac (nicotine et goudrons toxiques), car le joint est composé d’un mélange de tabac et de cannabis. Les risques respiratoires sont amplifiés dans certaines conditions d’inhalation (pipes à eau, « douilles »). Certains effets, souvent mal perçus par la population et les consommateurs, ont des conséquences importantes :
- difficultés de concentration, difficultés scolaires…
- dépendance psychique parfois constatée lors d’une consommation régulière et fréquente : préoccupations centrées sur l’obtention du produit;
- risques sociaux pour l’usager et son entourage liés aux contacts avec des circuits illicites pour se procurer le produit;
- chez certaines personnes plus vulnérables, le cannabis peut déclencher des hallucinations ou des modifications de perception et de prise de conscience d’elles-mêmes :
dédoublement de la personnalité, sentiment de persécution. Ces effets peuvent se traduire par une forte anxiété. Une dépendance psychique est parfois constatée lors d’une consommation régulière et fréquente : les préoccupations sont centrées sur l’obtention du produit.
Dangers de la cocaïne :
- une contraction de la plupart des vaisseaux sanguins. Les tissus, insuffisamment irrigués, s’appauvrissent et, par conséquent, se nécrosent.
- des troubles du rythme cardiaque.Ils peuvent être à l’origine d’accidents cardiaques, notamment chez des personnes fragiles et/ou qui consomment de fortes quantités de tabac.
D’autant que la consommation de tabac, comme celle de l’alcool, est souvent augmentée lors des prises de cocaïne;
- Chez les personnes plus sensibles, l’usage de cocaïne peut provoquer des troubles psychiques, une grande instabilité d’humeur, des délires paranoïdes (notamment au bruit) ou des attaques de panique.
Une augmentation de l’activité psychique et, par conséquent, des insomnies, des amnésies et des phases d’excitation.
- Une autre caractéristique de la cocaïne est de lever les inhibitions, ce qui peut conduire à commettre des actes de violence, des agressions sexuelles, des dépenses compulsives, etc.
La sensation de puissance entraînée par la cocaïne en fait un produit qui risque d’engendrer des passages à l’acte.
- Par ailleurs, les matériaux utilisés pour « sniffer » peuvent transmettre les virus des hépatites A, B et C, s’ils sont partagés entre plusieurs usagers.
- En cas d’injection, le matériel partagé peut transmettre le virus du sida
La surdose ou overdose de l’héroïne peut provoquer une insuffisance respiratoire entraînant une perte de connaissance et éventuellement la mort
PRISE EN CHARGE :
Gestes d’urgence : tenir éveillée la personne encore consciente en attendant les secours du Samu ou des pompiers. En cas d’inconscience, pratiquer les gestes de secourisme (position latérale de sécurité PLS, réanimation cardio-pulmonaire éventuellement/massage cardiaque externe ) L’héroïnomane qui le souhaite peut bénéficier d’une prise en charge qui comprends : sevrage, suivi psychosocial, traitement de substitution. Les traitements à la méthadone ou au Subutex(r) sont administrés par voie orale. Ils sont prescrits soit dans des centres spécialisés en toxicomanie, soit par un médecin de ville. Ces traitements de substitution ont pour objectif de stabiliser la dépendance de manière médicale et légale. Les résultats montrent une amélioration notable de l’état de santé des personnes, qui favorise leur stabilisation sociale et leur insertion professionnelle.