Des troubles endocriniens
La conviction, fréquente chez beaucoup d’obèses, que la cause de l’obésité est d’origine endocrinienne est presque toujours fausse. Au cours de l’obésité sévère, on ne rencontre pratiquement jamais de dysfonctionnement thyroïdien ou surrénalien.
Les troubles ovariens sont par contre fréquents, mais divers et non systématisables.
Au cours de la grossesse, la prise de poids dépasse la somme du poids de l’embryon et de ses enveloppes, car il y a aussi un engraissement gravidique. Lorsque l’anamnèse a mis en évidence, chez une patiente ou chez sa mère, une prise de poids définitive pendant une grossesse, il sera nécessaire, lors des grossesses ultérieures, de surveiller le poids et de contrôler la prise pondérale par un régime équilibré mais restrictif dès le 3e mois.
Obésité iatrogène
De fréquentes séquences de régimes restrictifs, ainsi que la prise de médicaments « amaigrissants », suivies de périodes d’alimentation libre, suffisent chez l’homme à induire une obésité.
- Au total, il est utile de préciser :
— si l’obésité est familiale et apparue au cours de la première enfance ou de l’adolescence ;
— si l’obésité est accompagnée d’hyperphagie ou d’autres troubles du comportement alimentaire ;
— s’il y a des anomalies biologiques, en particulier une dysli- poprotéinémie ou une dysinsulinémie.
Critères de diagnostic
Chez tout sujet consultant pour obésité il faut vérifier :
— qu’il y a bien surpoids : en fonction du sexe, de la taille, de la morphologie ; il y a surpoids quand le sujet sort des fourchettes du poids souhaitable (telles qu’appréciées par l’IMC) ;
— que le surpoids est lié à une augmentation de la masse du tissu adipeux : en vérifiant que les plis cutanés sont plus épais que la moyenne.
Des formules de régression permettent de calculer le pourcentage du tissu adipeux par rapport au poids total en fonction des mesures des plis cutanés, mais cela n’est pas indispensable en pratique.
Types d’obésité
Il est important de définir la répartition masculine (androide) ou féminine (gynoïde) de la masse grasse. Celle-ci est prédominante au niveau du cou et du tronc dans la forme androide, et au niveau des hanches et des cuisses dans la forme gynoïde. Cette répartition est corrélée avec la fréquence des perturbations métaboliques (diabète, hypertension, hyperlipidémie). Elle est exprimée par le Rapport Abdomino-Pelvien (RAP) : la limite supérieure est de 0,8 chez la femme et I chez l’homme.
Bio-impédancemétrie
Elle permet, par la simple pose d’une électrode sur le poignet et sur la cheville, de mesurer les quantités d’eau intra et extracellulaire et d’en déduire l’importance des masses grasse et maigre, de mesurer les dépenses énergétiques de repos, de fixer une fourchette pondérale de stabilisation raisonnable, et de vérifier que la part de masse grasse diminue au cours de l’amaigrissement.
Le diagnostic établi, il faudra procéder à un bilan clinique, biologique et psychologique comprenant :
– L’appréciation des fonctions circulatoire, respiratoire, articulaire :
– Circulatoire : les risques de maladie coronarienne, d’accident vasculaire cérébral seront, ainsi que l’hypertension, considérablement réduits par la perte pondérale.
– Respiratoire : il en est de même pour les insuffisances respiratoires. L’amaigrissement reste la base du traitement des apnées du sommeil, des désaturations nocturnes en oxygène et du syndrome de Pickwick.
– Articulaire : coxarthrose, gonarthrose ou nécrose ischémique de la tête fémorale imposent une réduction de la masse grasse.
– Le dépistage des complications métaboliques, très fréquentes dans l’obésité.
On demandera, avant que le sujet n’ait modifié ses habitudes alimentaires, le dosage à jeun :
– des triglycérides, et s’il est élevé, une électrophorèse des lipoprotéines. 25 % des patients obèses sont hypertriglycéridémiques et, le plus souvent, le taux se normalise au cours d’un amaigrissement, même modeste ;
– du cholestérol et ses formes de transports, ainsi que les apolipoprotéi- nes Al et B. Le taux de cholestérol total est fréquemment élevé, alors que le taux de cholestérol HDL, facteur de risque négatif est, en moyenne, abaissé ;
– de l’acide urique ;
– une épreuve d’hyperglycémie provoquée, s’il y a des antécédents de diabète.
– Sur le plan psychologique, on appréciera :
– l’cventail des comportements hédoniques non alimentaires ; plus large est un tel éventail, plus probable sera l’acceptation de la frustration alimentaire ;
– les espérances lices à l’amaigrissement : parfois la demande d’amaigrissement masque des insatisfactions non reliées au poids.
Vidéo : Des troubles endocriniens
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