Des pouvoirs originaux
L’utilisation des plantes médicinales a d’autres justifications que de servir de support à la recherche de nouveaux médicaments de synthèse. Dans les pays pauvres, les plantes médicinales peuvent constituer un recours thérapeutique d’importance : l’exemple de la Chine, qui n’a jamais abandonné sa phytothérapie millénaire, le montre. Les adversaires de la phytothérapie reprochent aux plantes d’avoir une moindre puissance thérapeutique que le ou les principes actifs isolés chimiquement. Ses défenseurs soulignent que les plantes contiennent plusieurs principes actifs qui combinent leurs effets entre eux et dont l’association naturelle leur confère des propriétés supplémentaires, originales, différentes de celles des composants pris isolément. Cet effet de synergie jouerait également souvent pour diminuer la toxicité éventuelle des composants.
Étroitement rattachée à la médecine traditionnelle occidentale, laquelle a très largement puisé dans ses ressources pour se pourvoir en médicaments chimiques, la phytothérapie oscille aujourd’hui entre plusieurs courants. Elle s’est taillée de vastes succès populaires avec une profusion de livres de recettes perpétuant une vieille tradition d’automédication et résultant de compilations de qualité très variable où le moins bon côtoie le meilleur.
Elle continue d’être transmise sous une forme très traditionnelle dans les pays occidentaux par des guérisseurs à leurs nombreux patients ou par des profanes à leur entourage.
Des pays moins riches, africains notamment, renouent avec fierté depuis quelques années avec leurs richesses phytothérapiques. Tout un courant scientifique de chercheurs et de médecins s’est enfin développé pour préciser les effets des plantes médicinales et définir les meilleures conditions de leur utilisation.