Les limites de l’alimentation
Des apports insuffisants
Une alimentation équilibrée reste bien sûr indis-pensable pour bien nourrir sa peau. Cependant, il est difficile d’obtenir que cette alimentation soit suffisante en apports de vitamines et minéraux.
Les recommandations de l’étude SUVIMAX sont difficiles à suivre. Il ne s’agit pas de manger une rondelle de banane et un quart de kiwi pour considérer que l’on a mangé 2 portions de fruits ! Même en consommant 5 portions de fruits et légumes par jour, certains considèrent qu’il est impossible d’atteindre les taux en vitamine E, en sélénium et zinc établis par cette étude. Les gélules absorbées par les patients de l’étude contenaient 6 mg de bêta-carotène, 120 mg de vitamine C, 30 mg de vitamine E, 20 mg de zinc et 100 g de sélénium. Les expérimentateurs de SUVIMAX tiennent à souligner que les gélules contenaient des antioxydants à dose nutritionnelle, c’est-à-dire que la totalité des éléments qu’elles contenaient aurait pu être apportée par une alimentation riche en fruits et légumes. Cela reste à démontrer !
Des difficultés pour ingérer les oligoéléments et les vitamines en quantité suffisante
Quelques exemples : pour obtenir la dose quotidienne de vitamine E suffisante, il faudrait manger 150 g de noisettes ou d’amandes ou 3 kg de fruits et légumes par jour. En ce qui concerne le taux de sélénium, ce sont 14 kg de fruits et légumes qui doivent être absorbés quotidiennement par l’organisme : la gélule s’impose ! Quant au zinc, seul celui des protéines animales est bien absorbé par l’organisme ; et attention à ne pas consommer de pain complet en même temps car cela diminue l’absorption du zinc !
La concentration en micronutriments de nos aliments varie en fonction de la fraîcheur des aliments et de leur mode de préparation. Les fruits et légumes sont riches en vitamines mais un séjour de plus de 4 jours dans le réfrigérateur diminue de 50 % leur teneur en vitamines, sans parler du séjour chez le primeur ! En revanche, les produits surgelés sont conditionnés très peu de temps après leur récolte et conservent donc une plus grande teneur en vitamines.
Des oméga-3
La tendance est aux aliments riches en oméga-3, le dernier nutriment « santé » à la mode. Il est censé tout traiter depuis la dépression jusqu’aux désordres cutanés. Comme on en trouve dans les poissons gras, admettons que nous allons tous manger du saumon. Ah oui ! Mais seulement du saumon sauvage, plus riche en oméga-3. Cela tombe bien, on en trouve aisément du surgelé. Oui, mais consommez-le vite car, après un séjour supérieur à 3 mois dans le congélateur, les oméga-3 sont moins concentrés.
En effet, les acides gras poly-insaturés sont très fragiles et leur dégradation est fonction de leur mode de conservation : outre un séjour prolongé dans le congélateur, le fumage altère les acides gras essentiels. En revanche, l’appertisation préserve les oméga-3 des sardines et des maquereaux.
Attention, vitamines fragiles !
Des modes de cuisson inappropriés majorent l’appauvrissement en vitamines. Préférez la cuisson à la vapeur et des légumes al dente pour qu’ils conservent leur teneur en vitamines et minéraux. Assaisonnez-les d’un filet d’huile, en changeant et mélangeant les huiles. Enfin, évitez le réchauffage qui aboutit à une disparition presque totale des vitamines, notamment les vitamines A et C car elles sont très sensibles à la chaleur.
Les modifications de notre façon de nous alimenter
Il existe tout d’abord une insuffisance globale des apports et de la densité nutritionnelle des repas ainsi que des erreurs dans les choix des repas et des aliments. Notre ration calorique a diminué de moitié en 100 ans ; celle des vitamines et des minéraux aussi. Les régimes restrictifs diminuent encore l’apport en micronutriments ; il en est de même avec certains régimes végétariens stricts. Les choix énergétiques se sont modifiés vers des aliments qui fournissent beaucoup d’énergie à l’organisme mais qui sont peu denses en micronutriments (fast-food, pizza, glace…). Par ailleurs, certaines catégories de populations, comme les fumeurs, ont des besoins accrus en vitamines et oligoéléments. Enfin, il y a beaucoup de différence entre la concentration en nutriments d’un aliment et la réelle utilisation possible de ce nutriment par l’organisme.
La biodisponibilité des aliments
Citons l’exemple du brocoli et du pois qui augmentent plus notre concentration en bêta-carotène dans le sang que l’absorption de feuilles d’épinard coupées, l’épinard étant pourtant 10 fois plus riche en bêta- carotène que les deux premiers légumes. C’est ce que l’on appelle « la biodisponibilité ». Elle traduit la capacité de notre organisme à plus ou moins bien absorber et utiliser les micronutriments qu’on lui donne. De la même façon, le lycopène et le bêta-carotène ont une meilleure biodisponibilité quand ils ont été chauffés : la sauce tomate ou le concentré de tomates apportent plus de lycopène que la tomate crue. Manger les bons aliments protecteurs de nos cellules ne suffit pas. Leur association aussi est importante. Si vous absorbez du maïs, du pain complet ou du soja en même temps que du zinc, ce dernier sera peu ingéré dans le sang : il y a compétition d’absorption. Par ailleurs, les antioxydants ne se répartissent pas de manière égale dans l’aliment. Prenons l’exemple de la pomme : épluchée, elle perd 25 % de son contenu en acide phénolique et 30 % de ses flavonoïdes par rapport à une pomme non épluchée. Souvent, la peau est plus riche en antioxydants que le reste de l’aliment. Outre les interactions entre les aliments qui peuvent modifier leur biodisponibilité, le vieillissement du tube digestif ou la prise de certains médicaments sont aussi des facteurs qui engendrent une moindre absorption des micronutriments.
Une concentration variable des aliments en vitamines et oligoéléments
La cueillette des fruits et des légumes avant mûrissement fait chuter leur richesse en minéraux et vitamines. Nous avons vu qu’un séjour prolongé sur l’étal du primeur et dans le réfrigérateur détériore encore la concentration en vitamines et micronutriments. Les aliments ont aussi changé en raison de l’abus des engrais et des pesticides. Enfin, la concentration des sols en sélénium est déterminante pour la concentration en sélénium des aliments. Or, nos sols en sont pauvres .
Des circonstances où notre organisme a des besoins accrus en oligoéléments et en vitamines
Enfin, certaines circonstances environnementales (la pollution, les pesticides, la consommation de sucres rapides, le tabac, le stress, les ultraviolets [UV], l’alcool…) augmentent la production de radicaux libres dans l’organisme et augmentent donc nos besoins en antioxydants.