De quel « âge » parle-t-on ?
De quel « âge » parle-t-on ?
D’un autre côté, ne devrait-on pas perdre l’habitude d’employer le mot «jeunesse» à tout bout de champ puisqu’il s’agit par définition d’un état transitoire, dont la durée ne représente – entre 15 et 25 ans – qu’à peine un huitième de notre espérance de vie.
Qu’on le veuille ou non, il est déraisonnable et parfois même ridicule de se flatter d’être «jeune» physiquement au-delà de 50 ans. En revanche, on peut :
— être encore très bien… pour son âge
— paraître dix ans de moins… que son âge (50 – 10 = 40. Or que ça vous plaise ou non, 40 ans n’est pas l’âge de la «jeunesse» mais celui de la maturité triomphante) ;
— se sentir physiquement en bonne forme… pour son âge
— ne franchement pas paraître… son âge.
Toutes ces remarques positives font toujours
allusion à un « âge » qui sert de référence… mais duquel parle-t-on ? Quels souvenirs, quels modèles évoque-t-on quand on gratifie une femme actuelle d’un compliment au regard de son état-civil ? N’avons-nous pas tendance à prendre nos grands- mères – ou même nos mères – comme étalons ?
Les Européens d’aujourd’hui, et les femmes en particulier, ne ressemblent plus physiquement aux générations qui les ont précédés. Ils sont plus grands, souvent plus sportifs, plus soucieux de leur personne, mieux surveillés médicalement, plus propres ; hommes et femmes ont les dents, la peau et les cheveux mieux soignés, logiquement ils sont donc en majorité plus agréables à regarder. Ceci est plus vrai en Europe qu’aux États-Unis où l’obésité fait des ravages. Le vieux continent est menacé lui aussi, paraît-il, par cette épidémie de surpoids, mais peut-être pourrons-nous en limiter la contagion puisque nous en prenons conscience à temps pour tenter d’en protéger nos enfants.
Quand, aux alentours de la cinquantaine ou de la soixantaine, il arrivait que l’on me donne aimablement « dix ans de moins », je précisais presque toujours : « Dix ans de moins que les femmes du siècle dernier1, sans doute… Mais j’ai une apparence physique tout à fait conforme à la moyenne des femmes qui ont le même âge que moi, à l’époque actuelle. »
Mon précédent livre2 m’a donné l’occasion de le dédicacer à des centaines de grands-mères… et même à beaucoup d’arrière-grands-mères. Les unes et les autres m’ont très souvent épatée par leur étonnante « conservation ». D’ailleurs, la plupart des aïeules me regardaient en souriant en m’annonçant leur statut, elles s’attendaient à ma réaction :
— Vous, arrière-grand-mère ? Vous avez dû avoir vos enfants très jeune, votre fille a sans doute suivi votre exemple, et sa fille à son tour… »
Ces « arrière » contemporaines sont parfaitement conscientes de leur allure qui ne laisse à aucun moment deviner leur appartenance à une quatrième génération.
Vidéo: De quel « âge » parle-t-on ?
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