Cerveau et vieillissement
Les centenaires de l’île d’Okinawa ont pour la plupart une remarquable vivacité d’esprit, même les plus âgés. Ainsi, le taux de démence après 85 ans est relativement faible chez les Okinawais, deux fois moins important chez les Américains et les autres Japonais. Si l’on étudie la prévalence de démence sur l’ensemble de la population, là encore, les Okinawais ont le taux le plus bas, bien qu’ils aient plus de personnes âgées, de 6,7 %, alors que les Canadiens ont un taux de 7,8 % et les Italiens de 8,4 %. Environ 80 % des hommes et 60 % des femmes d’Okinawa de plus de 90 ans ont encore une fonction cognitive normale, alors que le taux n’est que de moins de 40 % en Europe et aux États-Unis. De plus, des Japonais vivant aux États-Unis, selon un mode de vie et une alimentation japonaise, ont une moindre incidence de maladie d’Alzheimer, ce régime semblant réduire les taux de cholestérol et d’homocystéine et augmenter le taux d’anti-oxydants, protégeant ainsi les artères cérébrales.
Ainsi, le taux de vitamine E chez les centenaires d’Okinawa est 30 % plus élevé que chez Américains, probablement du fait de leur engouement pour la patate douce, le poisson et certaines huiles riches en vitamine E. De plus, les Japonais sont très friands de noix de Gingko, connu en Europe pour son action protectrice des neurones cérébraux.
Les fonctions cérébrales sont coordonnées par quatre neurotransmetteurs différents, qui sont chacun produits dans un endroit spécifique du cerveau. Il s’agit de :
• la dopamine : substance chimique ayant une action proche des amphétamines,
• Pacétylcholine : qui permet d’augmenter la vitesse de l’influx nerveux
et donc d’accélérer la mémorisation et d’augmenter l’attention,
• le GABA (acide gamma-amino butyrique) : qui a un rôle inhibiteur et calmant sur le cerveau, ainsi qu’un rôle neurotrophique, c’est-à- dire qu’il favorise la croissance de certains neurones,
• la sérotonine (5-hydroxy-tryptamine (5-HT)), qui permet la régulation de certaines fonctions cérébrales : la thermorégulation, les comportements alimentaires et sexuels, le cycle veille-sommeil, la douleur, l’anxiété ou le contrôle moteur.
Pour lutter contre le vieillissement cérébral, il est important de conserver un certain équilibre entre ces différents neurotransmetteurs, dont les déficits ou excès peuvent être à l’origine de maladies physiques ou de troubles psychiques.
Avez-vous des difficultés de concentration ou de mémorisation depuis quelques temps ? Avez-vous l’impression de ne pas être aussi perspicace que d’habitude? Vous avez l’impression de ne plus être tout jeune et d’être de moins en moins réactif au fil des ans. Cette diminution d’agilité mentale apparaît généralement à partir de la cinquantaine et semble iné-vitable. Cela est en fait souvent lié à l’action des radicaux libres sur le cerveau, ceux-ci favorisant les syndromes inflammatoires, au niveau de l’hippocampe, le centre de la mémoire du cerveau, très vulnérable aux radicaux libres.