Cancer de l'ovaire : Diagnostic
Circonstances de découverte
– Découverte d’une masse pelvienne lors d’un examen systématique.
– Devant des signes fonctionnels.
- Gynécologiques.
- Troubles des règles : dysménorrhées, oligoménorrhées, aménorrhées, ménomé- trorragies. Des hémorragies génitales peuvent être présentes non seulement dans les tumeurs endocrines mais aussi dans les tumeurs non endocrines.
- Pesanteurs ou douleurs pelviennes (80 % des cas).
- Rarement un syndrome endocrinien (tumeur de Brenner) avec soit :
- Hyperœstrogénie : métrorragies après la ménopause.
- Virilisation : hirsutisme, alopécie, acné, séborrhée, hyperclitoridie, modification de la voix, aménorrhée et spotting.
- Extragynécologiques (signes souvent tardifs).
- Altération de l’état général.
- Augmentation du volume de l’abdomen témoignant d’une masse ou d’une ascite.
- Compression vésicale (dysurie, pollakiurie), rectale (constipation), neurologique (cruralgie, névralgie obturatrice), vasculaire (œdème), urétérale (hydronéphrose).
- Métastase.
- À l’occasion d’une torsion aiguë ou sur un mode chronique.
- Hémorragie d’origine tumorale entraînant parfois un hémopéritoine aigu avec état de choc.
- Infection de la tumeur.
– Découverte laparoscopique, cœlioscopique ou à l’histologie d’une masse d’origine inconnue.
– Découverte orientée par une recherche systématique chez une patiente à risque (forme familiale, mutation sur le gène P53…).
– A part, le syndrome de Démons Meig, associant ascite et pleurésie à une tumeur solide de l’ovaire (fibrothécome) sans signe histologique de malignité.
– À part, la tumeur de Krükenberg — localisation ovarienne souvent bilatérale d’une tumeur digestive (gastrique ou colique).
Interrogatoire
– Antécédents familiaux (en particulier de cancer du même type).
– Antécédents médicaux, chirurgicaux, obstétricaux, gynécologiques.
– Âge.
– Type et ancienneté des troubles.
– Date des dernières règles ou de la ménopause, trouble du cycle.
– Notion de contraception passée ou actuelle.
– Notion d’induction de l’ovulation.
– Notion d’une échographie antérieure.
Examen clinique
– Recherche d’un syndrome de virilisation ou d’un climat d’hyperœstrogénie (aspect de la vulve… -► QS).
– La palpation abdominale et pelvienne recherche une masse, une ascite, une hépato- mégalie, d’un contact lombaire.
– Le toucher vaginal recherche une masse latéro-utérine, séparée de celui-ci par un sillon et mobilisable de façon indépendante ; cette masse peut être sensible voire douloureuse et parfois bilatérale, enchâssée dans le pelvis, déjà adhérente avec les organes de voisinage ou la paroi.
<> <>L’examen du col (indispensable) peut apprécier l’état du col et permet d’effectuer un frottis de dépistage si nécessaire.
<> <>Le reste de l’examen clinique général est indispensable, en particulier l’examen des seins.
<> <>Examens complémentaires
<>Échographie
<>Tumeurs malignes : l’échographie n’affirme jamais la malignité et ne peut non plus totalement rassurer même si des études récentes ont étudié par échographie doppler couleur les différents types de vascularisation du stroma ovarien pour tenter d’en apprécier le potentiel malin. Nous en resterons aux aspects classiques.
<> <>L’aspect le plus fréquent est celui d’un kyste séreux contenant des végétations sessiles ou pédiculées, parfois groupées en amas. On essaiera de visualiser des végétations exokystiques visibles en cas d’ascite (carcinose péritonéale).
<> <>Parfois, l’aspect est celui d’une tumeur solide au diagnostic différentiel difficile (fibrome…) ; une hyperplasie de l’endomètre peut orienter vers une tumeur maligne œstrogéno-sécrétante (surtout si la patiente est ménopausée). On recherche aussi une ascite et des métastases hépatiques, une dilatation des voies urinaires.
<>La sensibilité de l’échographie pelvienne est bonne : 80 à 90 % ; la spécificité est moins bonne.
<>Scanner
<>C’est un bon élément d’orientation diagnostique et il participe au bilan d’extension (extension pelvienne, péritonéale, hépatique, aires ganglionnaires lombo-aortiques).
<>Donc il est plus utile pour juger de l’extension de lésions, mais il est incapable de révéler l’existence de métastases ganglionnaires microscopiques et de micro-nodules péritonéaux dont la taille est inférieure à 2 cm.
<>IRM
<>Elle permet une meilleure appréciation des rapports entre la masse, la vessie, le rectum et les parois latérales pelviennes.
<>Examen histologique
<>En fait, seul l’examen histologique permet d’affirmer le diagnostic. On rappelle cependant que l’examen extemporané est peu fiable dans ce type de pathologie.
<> <>Diagnostics différentiels
<>Classiquement, c’est celui d’une masse latéro-utérine, bien souvent c’est celui d’une masse abdominale avec ou sans ascite et altération de l’état général.