Asthme : Les systèmes nerveux
La motricité des bronches est sous la double dépendance du système nerveux sympathique et parasympathique. Ce système parasympathique provoque la libération d’acétylcholine, puis une bronchoconstriction et une sécrétion accrue des glandes bronchiques. Le rôle exact du système parasympathique est mal compris. Les médicaments s’opposant à son action sont cependant utiles dans le traitement de l’asthme.
Le système sympathique, plus exactement sa composante G-adrénergique, entraîne une ouverture des bronches. Chez l’asthmatique, il existe des anomalies situées en aval du récepteur G-adrénergique. Ces anomalies seraient couplées à celles de l’AMPc que nous avons déjà évoquées. Il a été aussi décrit des anticorps dirigés contre les récepteurs de son propre organisme, sans que le lien avec la maladie asthmatique ait été prouvé.
Les sujets qui bénéficient d’une greffe des deux poumons permettent d’évaluer le rôle précis des systèmes nerveux dans la réponse des bronches. La transplantation des deux poumons détruit les nerfs qui arrivent à l’organe transplanté pour pouvoir le greffer, et ces nerfs ne sont pas recréés chez le receveur. Ceci n’empêche pas les poumons de bien fonctionner. La dénervation des poumons ne modifie pas l’adaptation des poumons à l’effort, tout en modifiant le niveau de l’adaptation de celle-ci. Par contre, la réactivité des bronches à l’acétylcholine n’est pas modifiée. Ceci suggère que le rôle des systèmes nerveux dans la motricité des bronches est modesteLes interactions de ces éléments
L’ensemble de ces éléments forme un système cohérent fait pour défendre les poumons contre une agression.Les principes de cette défense sont simples : recrutement et proliféra-tion cellulaire. Ces deux actions ont pour but d’amplifier la réponse. Quelle que soit l’intensité de la réponse, les éléments mis en jeu sont les mêmes. L’allergie est simplement caractérisée par l’excès de ces deux actions.
Le recrutement cellulaire se fait par la production de messagers puissants et dirigés vers un certain type de cellule, fonction de la situation rencontrée. Les éosinophiles de la paroi des bronches ont un rôle néfaste chez les asthmatiques. L’IL-5 est l’agent qui les attire et les fait se différencier. L’IL-5 est elle-même produite par des macrophages stimulés par la présence de l’allergène. La suppression de l’allergène de l’environnement de l’asthmatique supprimera l’allergie au niveau des bronches.
Ceci revient alors à supprimer la production excessive d’IL-5 par les macrophages, en supprimant leur stimulation.
La prolifération cellulaire est secondaire à cette sécrétion d’interleu- kine, puisque ces interleukines sont très souvent également des facteurs de différenciation cellulaire. Cette prolifération cellulaire est logique dans le cadre d’une agression. Il vaut mieux être plusieurs pour se défendre que seul. Par contre, cette prolifération semble déréglée dans l’allergie.
Expliquer les séquences exactes de ces phénomènes de stimulation dépasse largement le cadre de ce livre. Mais il est important de déman-teler ces séquences, car cela peut déboucher sur l’isolement d’un mécanisme très prédominant. Si cela était le cas, ce mécanisme serait une cible idéale pour le traitement de la maladie étudiée. C’est ce qui s’est passé pour le PAF, dont on a cru au rôle capital dans les processus allergiques.