Asthme : Les messagers
On les appelle également les médiateurs. Ce sont des substances que les cellules produisent et secrètent pour agir. Lors de la réaction allergique, ces médiateurs servent a alerter, recruter et faire réagir les autres cellules pour aider a se débarrasser de I’intrus. Le but de ces messagers est, pendant la réaction allergique, d’amplifier la réponse et d’améliorer la qualité de la réponse, bien que, parfois, cette réponse soit excessive. Ces messagers agissent sur d’autres cellules, par l‘intermédiaire de récepteurs.
Il faut insister sur une notion récente, qui est le « priming», ou « conditionnement cellulaire». Supposons qu’une cellule ne soit pas stimulée par une très faible dose d’un compose X, c’est-a-dire qu’une petit dose du produit X mis en présence de la cellule étudiée ne produise aucun un effet. Cet effet sera apprécie sur le médiateur Z. Considérons un autre produit Y dont on sait qu’il n’agit pas sur la cellule étudiée et sa production de Z.
Il y aura conditionnement cellulaire, ou priming, des lors que le prétraitement de la cellule par l’agent X entrainera sous l’action de la dose de Y, jusque-la inefficace, une production deZ.
En d’autres termes, l’action de X sur la cellule lui a permis d’acquérir la capacité a produire Z. Cette production est mise en couvre par la présence de Y qui, avant l’action de X, était inopérant. Cette capacité de la cellule a acquérir la faculte de produire une substance est importante a deux niveaux. Dans un premier temps, on comprend aisément pourquoi la réaction .allergique peut être amplifiée. Tout médiateur, même a dose jusque-la supposée inactive, peut entrainer une transformation des cellules contactées et donc leur faire acquérir une nouvelle fonction.
Dans un deuxième temps, il faut prendre en compte ce phénomène pour la description des maladies et de leur mécanisme. Nous sommes, avec cette notion de priming, a l’aube d’une nouvelle interprétation des phénomenes. Ce que I’on a appelé maturation des cellules n’est peut-être que la traduction de ce priming.
Ces messagers peuvent être de plusieurs sortes, protéines et lipides essentiellement.
Les messagers peptidiques
Ce sont des protéines, de même nature que l‘albumine. Il faut y distinguer les interleukines, molécules de communication entre les globules blancs ou leucocytes (inter = entre ; leukine = leucocyte), en abréviation IL-n°. II y en a une dizaine environ fin 1990, une vingtaine courant 1998. Ce nombre est bien sur susceptible d’augmenter, car les recherches sont Ires actives dans ce domaine. Certaines interleukines décrites il y a un certain temps portent des noms différents, en raison de la manière dont elles ont été découvertes. Les j noms n’ont été systématisés que récemment.
Ces interleukines sont plus impliquées dans la mémoire immunitaire que les réactions allergiques. Les mastocytes peuvent, après stimulation par les IgE, produire de l’IL-1, j de l’IL-3, de l’IL-4, de l’IL-5 et de l’IL-6, en plus du TNF (Tumor Necrosis Factor), du GM-CSF (Granulocyte Macrophage-Colony Stimulating Factor) et de l’IFN (Interféron).
Les macrophages produisent surtout de l’IL-1. Or, cette IL-1 est un élément essentiel de la régulation de la production d’IgE. On insiste beaucoup, fin 1990, sur l’IL-5, qui entraîne l’appel puis la différenciation des éosinophiles sur le lieu de la réaction allergique. Cette IL-5 est plus particulièrement sécrétée par les lymphocytes CD4 + chez la souris. L’IL-4 est sécrétée par les lymphocytes et les basophiles/mastocytes. Elle stimule la production des IgE des lymphocytes B. Il apparaît clairement que ces notions dépassent largement le cadre de l’allergie qui n’est qu’une infime fraction d’une réponse inflammatoire. L’endothéline est une substance qui fait contracter les vaisseaux et également les bronches. On vient de la retrouver au niveau des bronches des sujets asthmatiques en quantité largement supérieure à celle de sujets normaux. Quel est son rôle ? Il reste encore inconnu et cette question fait tout l’intérêt de la recherche.
L’AMPc
Une variété particulière de médiateurs est faite des messagers intra-cellulaires, dont un exemple est l’AMPc. C’est « l’acide adénosine- mono-phosphorique cyclique ».
Cette substance est créée à partir d’un autre composé, lorsqu’un récepteur membranaire est activé à la surface de la cellule. Ce récepteur mcmbranaire est activé lorsqu’il reçoit un message de l’extérieur de la cellule. Le rôle de ce récepteur est de transmettre l’information a I inte- ticur de la cellule. L’AMPc est ce qui transmet cette information : c’est un deuxième messager dans la cellule.
Le rôle de ce second messager dans l’asthme n’est pas parfaitement « ompris, bien que l’on sache que la théophylline empêche la destruction de l’AMPc. La théophylline bloque l’ensemble des enzymes détruisant l’AMPc, les phosphodiestérases. Nous savons qu’il existe au moins quatre espèces en fonction de l’organe considéré. Comme la théophylline est active dans le traitement de l’asthme, il est logique de penser que l’AMPc intervient dans cette maladie.
Ce n’est pas si simple. Il a été observé que les macrophages alvéolaires de sujets asthmatiques produisaient moins d’AMPc que les macrophages de sujets indemnes. Ceci est un autre argument en faveur du ro e de l’AMPc dans l’asthme, même si d’autres arguments, plus complexes, dépassant le cadre de ce livre, peuvent faire penser que son rôle est modeste. Ainsi, lorsqu’un patient est traité par une théophylline, nous savons que son taux d’AMPc intracellulaire est plus élevé qu’en I absence de traitement par théophylline.