Asthme : Les médicaments du futur
Ce futur est très proche puisque certaines des molécules sont déjà testées ou commercialisées de par le monde, et notamment en France.
Nous citerons le nom de l’une d’entre elles, le bambutérol, qui est un G2-mimétique en prise orale. Ce médicament est inactif en lui-même, Quand il est absorbé, il va de l’intestin au poumon, sans être actif. Il serai donc parfaitement toléré sur le plan général. Parvenu au poumon, il devient efficace, car le poumon est le seul organe capable de transformer ce produit inactif en un médicament actif. Le principal avantage de ce produit est que, comme pour les sprays, les poumons sont les seuls organes traités. Cela évite les effets généraux des 82-mimétiques. Depuis la première édition de ce livre, ce produit a trouvé sa place dans le traitement de l’asthme.
Les médicaments qui ne seront pris qu’une fois par jour forment une catégorie de produits vers laquelle nous devons tendre. Car il est vrai que rien n’est plus fastidieux que de prendre deux, trois à quatre fois par jour son traitement. Ces médicaments sont ce vers quoi l’industrie pharmaceu tique s’oriente, mais leur réalisation n’est pas aussi simple qu’il y paraît.
Une autre catégorie de médicaments prometteurs est celle des inhibi teurs de la 5-lipoxygénase, enzyme clé de la formation des leucotriènes. Comme cette enzyme gouverne la formation de ces leucotriènes, très impliqués dans les réactions asthmatiques, leur blocage pourra apporter une diminution de la réaction asthmatique. À ce jour, certains de ces médicaments sont commercialisés, mais dans des indications très partial lières, ce qui traduit le manque de puissance dans leur action. Cela les cantonne dans la gamme des produits d’appoint.
La recherche actuelle a permis de développer une autre classe de médicaments, les « antithromboxane A2 ». Ces médicaments ont un nom compliqué, qui traduit une chose simple. Ils s’opposent à l’action du thromboxane A2. Encore plus simple, le thromboxane A2 est une prosta glandine, dont on a vu la définition au chapitre des messagers. En ‘opposant à l’action du thromboxane A2, nous pouvons espérer que l’asthme soit amélioré. Ceci est déduit des considérations expérimentales, alors que les études humaines semblent commencer.
les théophyllines semblent promises à une nouvelle jeunesse, car elles peuvent être plus spécifiques dans leur action. Nous savons que les théo-phyllines empêchent la destruction de l’AMPc en bloquant l’action d’enzymes, appelées les phosphodiestérases. Or, toutes ces enzymes qui peuvent détruire l’AMPc n’interviennent pas au niveau des bronches.
Seule la phosphodiestérase de type 4 y joue un rôle. Les trois autres ne sont pas intéressantes au niveau des poumons. Les bloquer ne sert à rien, et phylline,contraire peut induire des effets secondaires gênants. Donc, la théophylline, qui sera capable de bloquer cette seule phosphodiestérase de type 4, sera très intéressante. Ce produit existe et est en cours d’évaluation liez l’homme en Europe. Affaire prometteuse à suivre !
On peut espérer que ces nouveaux médicaments seront commercialisés pour l’usage quotidien d’ici cinq ans environ, si tout va bien.
Que penser du « sérum de tortue » ?
Rien. On ne doit rien penser de ce produit qui n’a pas été testé selon des critères rigoureux. Il faut se méfier des associations sauvages, avec de la cortisone, qui tendraient à faire croire que le « sérum de tortue » est efficace. Les personnes qui reçoivent ce type de « traitement » auront alors tous les inconvénients de la cortisone qui dépasseront les effets bénéfiques, car hi cortisone associée le sera en quantité trop grande, trop forte, inutile el dangereuse à la longue.
C’est l’association, frauduleuse, à la cortisone, qui permet de faire croire au miracle. En effet, ce qui va agir ne sera pas le « sérum de tortue », mais la cortisone, qui, de plus, aura été injectée à très forte dose. La répétition de ces injections amènera aux accidents les plus graves.
Par contre, il ne faut pas comprendre de ce qui vient d’être dit que la cortisone est dangereuse et toxique pour les asthmatiques. Ce n’est que son emploi sauvage et irrégulier qui entraîne ces effets. Je donne – comme tous mes confrères – de la cortisone à mes patients quand il le faut, selon des modalités qui n’entraînent pas d’effets néfastes. De plus, notre surveillance nous permet de dépister, pour mieux les prévenir, les effets néfastes de ce type de médicaments. Dans notre pratique, ces effets néfastes sont exceptionnels.