Asthme : Les maladies fréquemment associées
Les polypes du nez
Avoir des polypes dans le nez ou dans les sinus est ce qu’on appelle une polypose naso-sinusienne. Ces polypes ne sont jamais cancéreux. Par contre, ils sont à prendre en compte chez l’asthmatique, car leur présence dans le nez et les sinus gêne le passage de l’air. Cela a deux conséquences. D’une part, cette gêne à respirer vient s’ajouter à celle dont souffre l’asthmatique, et il n’a pas besoin d’une difficulté respiratoire de plus, lors de sa crise. D’autre part, cet obstacle favorise l’infection microbienne. On sait que les microbes peuvent entretenir l’hyper-réactivité bronchique et favoriser l’infection des bronches. Enfin, une conséquence est la perte de l’odorat, ce qui paraît « négligeable» pour ceux qui n’en souffrent pas, mais est en réalité un réel handicap.
Toutes ces complications sont des arguments en faveur de l’ablation chirurgicale de ces polypes. L’idéal serait de prévenir la récidive de ces polypes. Rien n’est bien convaincant, sinon peut-être la cortisone à doses lortes. Dans ce cas, cette solution n’est pas durable, car les inconvénients de la cortisone au long cours sont largement plus sérieux que cette maladie, qui, aussi gênante soit-elle, apparaît comme plutôt bénigne.
La rhinite
La rhinite saisonnière
C’est le classique rhume des foins, reconnu en Angleterre au siècle dernier. C’est cette maladie qui a permis à Richet et Porter, chercheurs Français, de découvrir la notion d’anaphylaxie. Cette découverte leur valut le prix Nobel. Les signes de cette maladie associent une sensation de nez bouché, un nez qui laisse couler un liquide translucide abondant, des éternuements en salve, des démangeaisons du nez, de la gorge, une atteinte des yeux, et plus rarement une perte de l’odorat et du goût. Cette atteinte des deux yeux est faite d’une rougeur, de démangeaisons, d’œdème avec larmes faciles. Il faut insister sur la perte de l’odorat qui persiste volontiers, quand elle est présente, après la disparition des autres signes. Ces signes apparaissent en fonction du calendrier des pollens de La région dans laquelle on est, et en fonction de la sensibilité de l’allergique.
La rhinite non saisonnière
Quand les signes décrits ci-dessus ne sont pas rythmés par une saison, nous parlons de rhinite apériodique, qui peut être soit allergique, soit non allergique.
La rhinite allergique .
Dans ce cas, il faut rechercher une allergie aux acariens, plus rarement à certains médicaments, ou alors un foyer infectieux. Nous nous trouvons pleinement dans le processus allergique, dont nous avons vu la démarche diagnostique.
La rhinite non allergique
C’est la rhinite vasomotrice primitive. Les signes sont voisins de ceux qui précèdent et associent une sensation de nez bouché, l’écoulement clair du nez et les éternuements. Fait particulier, la perte de l’odorat est quasi systématique, contrairement à ce que l’on observe dans les rhinites allergiques. Les signes au niveau des yeux sont quasiment exceptionnels.
Il n’y a pas par définition ici de facteurs allergiques. Mais il existe des facteurs favorisants, tels que le froid, la fumée de tabac, les poussières, l’hygrométrie, le stress, l’anxiété, le ralentissement de la circulation du sang à l’occasion de la position couchée. Il faut insister sur le rôle néfaste île certains médicaments dits vasoconstricteurs, c’est-à-dire qui diminuent le calibre des vaisseaux et donc l’écoulement du nez et parfois la sensation de nez bouché. En effet, leur usage est suivi d’un effet rebond, l’intensification des signes après la fin d’action du médicament. Cet effet rebond amène le malade à reprendre abusivement de ce médicament, entrant dans un cercle vicieux de consommation excessive.
Le reflux de l’estomac vers l’œsophage
le reflux gastro-œsophagien est le passage anormal du liquide de l’estomac vers l’œsophage, dans le sens inverse de la progression des aliments. Cela permet au liquide de l’estomac, qui est acide, d’aller au contact de l’œsophage, ce qui ne doit normalement pas se passer. Certaines études suggèrent que ce reflux gastro-œsophagien peut intervenir dans l’asthme. Cela permet de mettre en place des études irevaluation de la responsabilité réelle du reflux gastro-œsophagien dans l’apparition de l’hyper-réactivité bronchique. Nous avons pu montrer une relation très forte entre le reflux et la réactivité bronchique.
De nombreuses observations de patients traités avec succès de leur reflux gastro-œsophagien ont permis de montrer une amélioration secondaire de l’asthme.
comme en lui-même, le reflux gastro-œsophagien est dangereux pour l’oesophage, il vaut mieux le traiter. Si en plus, cela améliore l’asthme, c’est aussi bien.