Alimentation et santé
les problèmes de santé de la planète ne sont pas comparables aux préoccupations de santé d’un pays comme la France. L’inégalité des populations en termes économiques se manifeste également en termes de soins. Si l’on devait établir une hiérarchie de gravité des maladies, le palmarès surprendrait sans doute.
Sait-on, ainsi, que chaque année l’OMS recense 5 millions de nouveaux cas de lèpre dans le monde ? Que le paludisme tue chaque année un million de nourrissons en Afrique ? Que la rougeole est une des causes principales de mortalité infantile dans les pays du tiers-monde ?
Autant dire que les enjeux de santé dans le monde ne sont pas les mêmes que les enjeux en France. Il n’en reste pas moins que ce que nous considérons comme acquis ne l’est pas toujours réellement. Les problèmes de santé des populations favorisées sont étroitement liés à ceux des pays en voie de développement, car nous naviguons tous en interdépendance sur la planète.
L’alimentation est le tout premier facteur de bonne santé. Une alimentation carencée en protéines, en vitamines et en lipides essentiels empêche le bon développement des fonctions vitales et la croissance harmonieuse du corps.
Dans les pays en voie de développement, la carence en vitamine A expose des milliers d’enfants aux maladies respiratoires, aux diarrhées chroniques et autres maladies infectieuses (rougeole, en particulier). De nombreuses études ont montré que l’apport de vitamine A dans ces populations diviserait par deux les chiffres de mortalité infantile.
A l’inverse, les habitudes alimentaires des pays développés exposent à une surcharge en vitamine A. Nombreuses sont, en effet, les spécialités d’automédication contenant de la vitamine A. Par la forte image positive dont elles sont investies, les vitamines sont parmi les premières au hit-parade des produits de «dopage» de monsieur Tout-le-Monde. Mais un excès de vitamine A entraîne des maux de tête, la chute des cet exemple est là pour nous rappeler qu’en matière de santé, l’excès peut être aussi nocif que le manque. La vitamine A contenue dans l’alimentation n’est pas un médicament, mais elle contribue au maintien d’un état de bonne santé. Prise sous la forme d’un médicament (à doses infiniment supérieures aux apports quotidiens physiologiques), elle devient dangereuse. Cet exemple est représentatif du gouffre qui sépare certains pays en matière de santé.