Alimentation du nourrisson
Particularités des besoins alimentaires du nourrisson
A la différence de l’adulte, l’alimentation de l’enfant doit permettre la croissance de l’organisme : le poids du corps double en cinq mois, celui cerveau triple en un an. Pour que ce développement soit harmonieux, l’apport calorique, protéique, lipidique, minéral et vitaminique doit être respecté.
1. Apport calorique : Il est schématiquement le double de celui de l’adulte et s’accompagne d’une augmentation des besoins hydriques mais bien sûr en fonction des activités physiques et de la température ante.
2. Besoins protéiques : 2 à 3 g/kg. — Neuf acides aminés sont «impensables au nourrisson et sont en proportion correcte dans le lait «Kernel. En effet, comme l’adulte, le nourrisson est incapable de synthétiser les acides aminés essentiels, constituants indispensables de la charpente cellulaire. En plus, chez le nourrisson la synthèse de l’histidine est impossible : enfin celle de la cystine et celle de la taurine sont insuffisantes pendunl le premier mois de la vie. Les besoins quotidiens sont très différents entre l’adulte et le nourris son.
3. Besoins glucidiques : 10 à 15 g/kg. — Il n’existe pas de sucre indispensable, mais le lactose hydrolysé en glucose et surtout en galactose immédiatement assimilés ont une grande importance. Le galactose glycuroconjugué par le lait intervient dans la synthèse des galacto-cérébrosides du cerveau.
4. Besoins lipidiques : 2 à 3 g/kg. — Hautement énergétiques, les graisses permettent l’absorption des vitamines liposolubles (A, D, E, K). I ’acide linoléique précurseur de l’acide arachidonique et l’acide linolé- nique sont les acides gras indispensables. l es triglycérides à chaîne moyenne directement absorbés sans l’inter- u’iition de la lipase pancréatique sont souvent utilisés dans l’alimentation du prématuré dont le pancréas exocrine est immature.
5. Besoins en sels minéraux : Le calcium et le phosphore sont indispensables à la croissance squelettique. Le fer est un problème d’actualité car sa carence est fréquente entre (i mois et 1 an et les mécanismes d’absorption digestive n’agissent qu’avec lenteur On insiste depuis peu sur les carences en cuivre (retard psychomoteur, hypothermie, anémie) et en zinc (nanisme, hépatosplénomégalie, anémie, lésions cutanées des extrémités).
6. Besoins en vitamines : Le rachitisme carentiel a longtemps été une des préoccupations majeures du pédiatre. Actuellement, le risque de surdosage (D et A) avec ses conséquences immédiates et lointaines (HTA) est plus d’actualité. Les doses de 1 200 U/j de vitamine D utilisées en Europe sont tnS supérieures aux besoins liminaires. Les carences en vitamines A, Bi, PP, ne se rencontrent que dans Iri pays atteints de malnutrition chronique.
- On attribue à la vitamine A des propriétés immunologiques (protêt tion contre les infections pulmonaires et les complications de la rougeole)
alimentation du nourrisson normal
1 . Laits : Constituants essentiels de l’alimentation au cours de lu première année, ils ont subi de nombreux perfectionnements pour so rapprocher du lait maternel.
Lait maternel : Parfaitement adapté à la physiologie du nourrisson, il est irremplaçable pendant les 4 premiers mois :
- Il contient les apports protéiques, glucidiques, lipidiques, ionique* et vitaminiquesnécessaires et suffisants à la croissance. Il se modifie en fonction des besoins du nourrisson (selon l’âge notamment )
- Il constitue surtout un apport immunitaire protégeant contre les Infections respiratoires, et intestinales mais aussi contre la survenue d’accidents allergiques, grâce aux IgA sécrétoires qu’il contient en grande quantité, en particulier dans le colostrum; elles ont une activité bactéricide et opsonisante.
Les IgA sécrétoires s’adaptent à l’environnement infectieux de l’en- lunt, puisqu’une mère infectée (par une salmonelle par exemple) sécrète en quelques jours des IgA sécrétoires anti-salmonelles qui protégeront l’enfant au sein .
Il existe, en plus, dans le lait de mère des cellules immunologiquement activités polynucléaires, lymphocytes et macrophages qui viennent renforcer l’action des IgA sécrétoires et sont peut-être responsables de l’effet allergisant à long terme du lait de femme. Le lait maternel facilite la du BCG et augmente les séro-conversions du vaccin haemophilus B.
Lait de vache : A l’état pur, il n’est pas adapté à l’enfant. Il ent en effet :
- deux fois plus de protéines,
- quatre fois plus de calcium et de sodium,
- six fois plus de phosphore,
- enfin, sa pauvreté en fer conduit souvent à une carence martiale.
Avec l’ère pasteurierme, le lait de vache frais a été traité par ébull pasteurisation, stérilisation pour lutter contre la pollution microbi. Ensuite l’évaporation a permis, ainsi que le sucrage, une stabilisation lipides. Enfin l’acidification et l’écrèmage partiel en ont améliore digestibilité.
■ Laits maternisés 1er âge — Leur but est d’être adaptés et suffisants au nourrisson de 0 à 4 mois, en se rapprochant le possible du lait maternel.
En pratique leur composition assure :
- un rapport caséine/protéines totales proche de 1 avec une ré tion d’acides aminés essentiels identique au lait maternel,
- un enrichissement en lactose,
- un appauvrissement en sodium, potassium, calcium et phos
- un enrichissement en fer.
Les laits maternisés sont supplémentés en vitamines A, E, C, Bl. B12, PP, acide folique, mais ne contiennent pas de vitamines D crainte de surdosage (sauf laits à visée pharmaceutique).
Bien que leur composition en soit assez éloignée, ils constitue ‘t meilleur substitut du lait maternel :
- en prévenant l’anémie par carence martiale et les hypovitami
- en évitant la surcharge pondérale si fréquente avec les antérieurs,
- en évitant la constipation retrouvée chez l’enfant nourri au lail vache non modifié.
Mais :
- leur parfaite digestibilité peut déclencher une faim précoce,
- chez certains les régurgitations seraient plus fréquentes,
- enfin l’intolérance aux protéines du lait de vache serait fréquente avec les laits maternisés.
Pour ces raisons, les laits diététiques 1er âge sont encore utilisés.
Laits 2e âge (ou lait de suite) A par : 4e mois le nourrisson a des besoins plus importants :
- en acide lin-oléique,
- en fer et en calcium.
Enfin, une diversification des glucides est nécessaire.
Les laits de suite ont donc les avantages des laits maternise? respectant ces exigences.
Un apport de 500 cc par jour de lait de suite suffit de 5 mois à I pour les apports de base.
Laits hypo-aller géniques.
Ils limitent l’effet allergisant des protéines du lait de vache et conseillés chez les enfants à risque d’allergie (famille atopique).
Les protéines proviennent d’une hydrolyse enzymatique et them des protéines du lactosérum. Leur valeur biologique est proche de cei.e lait maternel. Il persiste un faible pourcentage de protéines de poids culaire supérieur à 3 500 D ce qui interdit ces laits dans les authent intolérances aux protéines du lait de vache.
Ils sont des compléments suffisants d’un allaitement maternel dans les lemiers mois de la vie. Le taux des minéraux est proche de celui du lait maternel.
2. Viandes, poissons et œufs : Riches en protides, ils sont un apport indispensable pour la croissance de l’enfant. On peut admettre qui :
- 50 g de viande = 50 g de poisson = 1 œuf
Par contre, le jus de viande n’a aucune valeur nutritive. On peut commencer à introduire ces produits animaux vers 3 mois Bas dépasser 30 g/j : en fait depuis les laits maternisés, ils ne sont lement utiles qu’au début du 6e mois.
Sont plus digestes entre 3 et 6 mois : le poulet, le veau, le foie, le. poissons blancs.
3. Farineux : C’est la transition idéale entre la nourriture liquide cl solide.
Ils apportent :
- des calories supplémentaires,
- mais peu de protéines,
- des vitamines du groupe B,
- des sels minéraux et du fer.
On insiste beaucoup sur les risques de suralimentation par les farines il est conseillé de n’introduire 1 cuillère à café de farine instantanée dans le biberon du soir qu’à la fin du 2e mois.
4. Légumes et fruits : Légumes et fruits sont peu caloriques mais apportent 1 p. 100 de cellulose qui intervient dans la régularisation du transit intestinal.
Les épinards et les poireaux peuvent avoir un effet laxatif. Les pommes de terre, riches en amidon provoquent une fermentation intestinale avant trois mois.
En pratique : à partir du 3e mois une compote de fruits, puis um- purée de légumes doivent faire partie du menu quotidien (en général sous forme de petits pots).
5. Corps gras: Sous forme de beurre, d’huile ou de crème fraîche, ils sont introduits vers 4 mois avec la première purée de légumes.
Il s’agit là d’une coutume qui n’a pas de justification physiologique depuis l’utilisation des laits maternisés.
6. Groupe des sucres: Désignés sous le terme d’aliments déséquili brés car ils n’apportent que des calories glucidiques. Cependant, consommés en petites quantités, ils complètent la ration calorique du nourrisson.
Leur abus constitue la première cause de l’obésité infantile.
Situations pathologiques fréquentes
1. Vomissements: Extrêmement banaux, notamment en cas de 1 suralimentation; lorsqu’ils sont abondants, répétés et entraînent une perte 1 de poids, il faut rechercher : une sténose du pylore (à 1 mois), une I maladie infectieuse (otite, insuffisance urinaire, gastro-entérite), et surtout I un reflux gastro-œsophagien.
S’il n’y a pas de cause infectieuse ou chirurgicale, le traitement consiste I en ;
Epaississement :
- gel O pectose : 1 cuillère à café/100 ml de lait;
- gumilk : 1 à 3 mesures/100 ml de lait.
Orthostatisme :
de 2 à 3 h après le biberon.
En cas de reflux gastro-œsophagien :
- nocturne : Prépulsid
- diurne : Primpéran, Vogalène, Péridys.
- La fragmentation des repas est souvent utile.
2. Diarrhée aiguë : Très fréquente, elle peut provenir le plus souvent il une infection intestinale (virale ou bactérienne) ou d’une infection extra-digestive. Son traitement est dominé par la prévention de la déshydratation c’est-à-dire une augmentation des apports hydriques et électrolytiques.
Supprimer le lait et ses dérivés est la première règle
- Régimes anti-diarrhéiques: Ils sont à base de calottes, de riz, de coca-cola dégazéifié, de solution OMS.
- Problème de la soupe de carottes : La préparation de la soupe de i irottes expose à une intoxication par les nitrites (méthémoglobinémie) cl par le sel. On lui préfère les produits industriels (Elonac, Caril, t urogil : 2 à 5 mesures dans 100 ml d’eau).