Affronter les bouleversements alimentaires : Vieillir en bonne santé
Finalement, il revient au consommateur de gérer lui-même u mieux sa santé par l’alimentation, ce qui nécessite qu’il ait reçu une information claire et qu’il adapte son comportement en conséquence. Compte tenu de la complexité des régulations physiologiques, des influences socioéconomiques et culturelles, des spécificités des représentations mentales, l’adoption de bonnes pratiques, compatibles avec une gestion optimale de la nutrition préventive, peut sembler difficile et nécessite d’acquérir très tôt e bonnes bases.
L’allongement de l’espérance de vie est souvent mis en avant n faveur de l’efficacité de notre système alimentaire. Cette problématique est fort complexe. En toute rigueur, les centenaires cruels n’ont connu ce qui est appelé « la transition nutrition- elle » (un terme bien édulcoré) que dans la seconde moitié de leur vie alors que les fondements de leur santé, leurs habitudes alimentaires étaient déjà bien établis. Réciproquement, il est difficile de parier que la génération des jeunes, les plus accros aux Coca-Cola, fast-foods et calories vides », améliorera son espérance de vie. Par contre, pour une bonne majorité de la population, il est possible de trouver dans l’offre alimentaire actuelle, par es choix éclairés, une alimentation favorable au bien vivre et au on vieillissement. Cependant il n’est pas toujours facile de approvisionner, par exemple, en fruits et légumes ou en d’autres denrées de bonne valeur nutritionnelle. La mise en place d’une bonne gestion de la santé par l’alimentation devrait donc concerner tous les acteurs de la production alimentaire, d’où la nécessité ‘une sensibilisation nouvelle sur ce sujet. De même, il est important de faciliter la perception du consommateur et surtout de ne as brouiller les messages, de ne pas opposer naïvement, comme nous l’avons précédemment montré, qualité organoleptique (qu’il est possible de manipuler par des arômes, du sucre, du gras, du A ou d’autres artifices) et qualité nutritionnelle (liée à l’équilibre de la composition en nutriments et micronutriments). Il n’en reste pas moins que le consommateur doit ajuster son propre comportement à sa physiologie, à ses spécificités digestives et métaboliques qui font de chacun d’entre nous un être unique.
L’argument majeur montrant que l’approche nutritionnelle préventive n’est pas actuellement satisfaisante (et bien peu soutenue par une politique de santé publique) concerne l’importance des pathologies qui se déroulent à un âge tardif. La maladie est tellement prégnante dans nos sociétés que l’on a oublié qu’il est possible de vieillir sans pathologies graves, la vieillesse est un devenir, et les maladies qui l’accompagnent ne sont pas une fatalité. Il est probable que la science mettra en évidence l’essentiel des mécanismes de prévention et des conditions nécessaires au bon vieillissement. L’homme saura-t-il mettre à profit ces connaissances pour construire un environnement favorable à son bien- être et à sa santé ?