L'ostéoporose : Incidence des principaux sites fracturaires
La fracture de l’extrémité supérieure du fémur
La fracture de l’extrémité supérieure du fémur, dite fracture de hanche, est la complication la plus sévère de l’ostéoporose. Les décès sont de l’ordre de 20 à 30 % dans la première année, avec 50 % des survivants qui gardent un handicap, plus ou moins sévère, conduisant fréquemment à l’institutionnalisation.
L’incidence augmente progressivement avec l’âge dans les deux sexes. Quatre-vingt-dix pour cent des fractures de hanche surviennent après 50 ans. Comme il y a beaucoup plus de femmes âgées que d’hommes, 80 % des fractures de hanche surviennent chez des femmes. Chez les femmes de plus de 85 ans, l’incidence est de 3 % par an. Chez les hommes du même âge, elle est de 1,9 % par an. L’augmentation d’incidence de la fracture de hanche est due à :
- la diminution de la DMO avec l’âge ;
- la plus grande fréquence des chutes lors du vieillissement.
Il existe des variations dans l’incidence de la fracture de l’extrémité supérieure du fémur. Elles sont :
- géographiques : avec une fréquence plus grande dans le nord de l’Europe par exemple (Suède en particulier) ;
- saisonnières : les fractures sont plus fréquentes pendant l’hiver ; cependant, comme la plupart des chutes surviennent à l’intérieur, les sols glissants gelés ou enneigés ne sont pas à incriminer. Il s’agirait plutôt d’une carence hivernale en vitamine D, compromettant la qualité osseuse et la coordination neuromusculaire.
La fracture vertébrale
Les premières fractures vertébrales se situent le plus souvent à la charnière dorso-lombaire, de T10 à Ll. Plus de 90 % des tassements sont dus à un traumatisme minime (chez les femmes). Seulement 2 à 8 % des tassements nécessitent une hospitalisation.
Les tassements vertébraux surviennent plus tôt dans la vie que la fracture du col fémoral, mais leur incidence augmente progressivement avec l’âge dans les deux sexes. Le sex-ratio est de 2/1.
La fracture du poignet
La plupart sont des fractures de Pouteau-Colles, dont 85 % surviennent chez des femmes. Chez elles, l’incidence augmente linéairement jusqu’à 60 ans, puis atteint un plateau.
Cette fracture qui est prédictive d’autres fractures par fragilité n’est pas associée à une mortalité accrue, mais on rapporte seulement 50 % de bons résultats fonctionnels après six mois, du fait de la fréquence des algodystrophies, des neuropathies et de l’arthrose post-traumatique.
Les autres sites
Les fractures du col de l’humérus, du bassin ou de l’extrémité supérieure du tibia peuvent être d’origine ostéoporotique. Ces fractures sont aussi associées à une DMO basse.