Besoins nutritionnels
Besoins énergétiques
On peut estimer de façon satisfaisante les besoins énergétiques de base (BEB) d’un sujet sain à l’aide des formules de Harris et Benedict (tableau 58). Chez les malades non dénutris après une intervention chirurgicale simple, les besoins énergétiques sont de 20 % supérieurs aux besoins de base (BEB x 1,2). La restauration de la masse maigre chez un sujet dénutri exige des apports énergétiques de BEB de 1,2 à 1,5. En cas d’hypercatabolisme, les besoins énergétiques sont de 1,5 à 2 fois les BEB, voire plus dans certains cas (brûlures étendues, syndrome de Lyell…).
Les besoins énergétiques peuvent être couverts par deux substrats fondamentaux : les glucides et les lipides.
1. Apports en glucides. — Ils sont la principale source de l’apport calorique quel que soit le mode d’alimentation, entéral ou parentéral. 150 g de glucose par jour sont indispensables pour éviter l’apparition d’une cétose.
Le glucose est pratiquement le seul glucide utilisé par voie parentérale et a une valeur calorique de 3,8 Cal/g (16 kJ/g). Son utilisation par l’organisme dépend de la présence d’insuline. La tolérance glucidique, chez l’homme normal, est en général de 0,5 g/kg/h.
Chez les malades en état d’hypercatabolisme, l’administration de glucose et d’insuline a un effet d’épargne azoté. Cependant, cet effet est limité, et un apport excessif de glucides, notamment chez ces malades hypercataboliques, peut avoir des effets délétères (formation de glyco- gène, élévation de la production de gaz carbonique, hyperventilation, augmentation des catécholamines).
2. Apports en lipides. — Us représentent 20 à 40% de la ration calorique ordinaire, et ont une haute valeur énergétique (9 Cal/g soit 38 kJ/g). Leur apport est indispensable pour éviter les carences en acides gras dits essentiels. Leur apport ne doit pas dépasser 50 % de la ration calorique, sinon une cétose risque d’apparaître. Cependant, il est possible chez des malades non hypercataboliques, d’obtenir un état d’anabolisme protidique avec des régimes contenant 80 p. 100 de lipides.
Besoins protidiques
Les besoins azotés peuvent être définis comme la quantité d’azote nécessaire pour obtenir un bilan équilibré. Chez l’homme normal, un bilan azoté équilibré peut être obtenu, si l’apport calorique est suffisant, avec 5 g d’azote sous forme de protéines de haute valeur biologique.
Les pertes azotées augmentent parallèlement à la sévérité de l’agression, pouvant atteindre 30 g/j. En pratique, les besoins sont de 1 à 2 g/kg/j de protides en l’absence de malnutriton et d’hypermétabolisme, de 2 à 3 g en cas de malnutrition, et davantage en cas d’hypercatabolisme. L’utilisation optimale de l’azote à des fins d’anabolisme protidique nécessite un apport calorique suffisant et simultané. En cas d’hypercatabolisme, un apport de 150 à 175 Cal (732 kJ) non protidiques par gramme d’azote permet une synthèse protéique. En cas de dénutrition un apport de 120 Cal semble être suffisant.
Au plan qualitatif, les aliments utilisés en nutrition entérale contiennent en règle générale des protéines de haute valeur biologique. En cas d’alimentation parentérale, la composition en aminoacides des apports azotés doit être proche de la composition des protéines alimentaires de haute valeur biologique, comme la protéine d’œuf. Cette protéine possède les caractéristiques suivantes : présence de tous les aminoacides essentiels, un rapport aminoacides essentiels (en gramme d’aminoacides) sur le total des aminoacides (en gramme d’azote) égal à 3,2, contenu équilibré de tous les acides aminés essentiels. Seuls quelques solutés disponibles sur le marché ont ces caractéristiques.
Besoins hydroélectrolytiques et en oligoéléments
Si, en alimentation entérale, un apport hydrique de 1 ml/Cal est en général suffisant, en nutrition parentérale ce rapport peut être de 1,2 à 1,5 ml/Cal. Un apport hydrique minimum de 30 ml/kg/j doit être habituellement fourni pour éviter toute déshydratation.
Les apports en électrolytes, minéraux et oligoéléments sont donnés à titre indicatif dans le tableau 59. Mais ils peuvent varier de manière importante d’un sujet à l’autre.
Besoins vitaminiques
Le « food and nutrition Board » a déterminé les besoins vitaminiques en fonction des variations physiologiques et de l’augmentation des besoins au cours d’états pathologiques de gravité moyenne. Ces apports conseillés peuvent être insuffisants en cas de déplétion préalable ou d’affections aiguës.