Les agressions d'annimaux
Les morsures et les piqûres sont banales. Leur gravité est très variable. Elle dépend essentiellement de l’espèce animale responsable et de l’étendue de la plaie. Contrairement à la piqûre, la morsure est rarement venimeuse, mais le risque infectieux est très important car de nombreux microbes contenus dans la salive des animaux peuvent être transmis à l’homme.
Les morsures de mammifères
Elles sont essentiellement dues aux animaux domestiques (chiens, chats, moutons, vaches, chevaux…), le chien enregistrant le triste record du nombre d’agressions animales. C’est le chien de la famille qui est le plus souvent responsable, et les enfants les premières cibles. Les morsures d’animaux présentent deux types de danger : la destruction des chairs et les infections. Du fait des dents acérées des animaux, les morsures sont souvent profondes et nombreuses ; elles peuvent provoquer un déchirement des chairs, un broiement des os et parfois un arrachement des vaisseaux sanguins à l’origine de grosses hémorragies. De plus, les microbes qui pullulent dans la gueule des animaux peuvent transmettre de nombreuses infections, et notamment les pasteurelloses, la rage et le tétanos, trois infections extrêmement graves.
Si les morsures ont été faites par un chien ou un chat, il faut vérifier que l’animal a bien été vacciné contre la rage en retrouvant son propriétaire. L’animal sera suivi par un vétérinaire et subira trois examens successifs afin de détecter la maladie.
Si le propriétaire est inconnu, ou que le chien n’est pas vacciné, il est recommandé de consulter rapidement un médecin ou de se renseigner auprès d’un centre antirabique Pasteur pour vous faire vacciner, à titre préventif. Et ce quelle que soit l’importance de la plaie.
Si la victime n’est pas vaccinée contre le tétanos, le médecin prescrira une première injection de vaccin, suivie à titre de prévention d’une injection intramusculaire de gammaglobulines antitétaniques.
Les bons gestes quand les morsures sont superficielles
Nettoyez soigneusement et longuement la plaie à 2 ou 3 reprises avec de l’eau savonneuse et appliquez un antiseptique non coloré (type Bétadine®).
Séchez la blessure et recouvrez-la d’un pansement stérile maintenu par un sparadrap.
Même si la plaie paraît bénigne, le blessé doit consulter un chirurgien qui examinera la plaie, prescrira des antibiotiques à titre préventif et vérifiera que la victime est bien vaccinée contre le tétanos.
Les bons gestes quand les morsures sont profondes
Arrêtez l’hémorragie en comprimant la plaie, posez un pansement stérile sec et faites un bandage pour maintenir le tout.
Alertez le 15. Le blessé sera dirigé vers un service d’urgence qui effectuera un nettoyage et une exploration de la plaie, si nécessaire sous anesthésie.
Les morsures de vipère
Chaque année, en France, près d’un millier de personnes, essentiellement des randonneurs sont mordus par une vipère, mais les piqûres mortelles restent exceptionnelles. Dans 40 % des cas, ce sont des « morsures blanches », c’est-à-dire, sans injection de venin.
La vipère se reconnaît à sa tête triangulaire ; elle est de petite taille et sa morsure est peu douloureuse ; parfois, elle passe même inaperçue.
La plaie, très caractéristique, présente deux points de couleur noire espacés de 5 à 6 millimètres. Si la vipère a craché son venin, un œdème (gonflement et rougeur entourant la morsure) apparaît de 15 minutes à 2 heures après la morsure. Dans les heures qui suivent, s’il y a envenimation, surviennent des vomissements, des troubles neurologiques (prostration ou agitation), une accélération du rythme cardiaque et des difficultés respiratoires. Les risques sont d’autant plus importants que la victime est jeune ou au contraire âgée ou qu’elle souffre d’une maladie cardiaque.
Les bons gestes
Allongez la victime en position latérale de sécurité, rassurez- la et empêchez-la de bouger : tout geste et mouvement, par augmentation de la fréquence cardiaque et du débit sanguin, favorise la diffusion du venin dans l’organisme.
Placez immédiatement un bandage modérément serré (sans faire garrot) au-dessus de la plaie, entre la morsure et le cœur pour diminuer la diffusion du venin. Vous pouvez utiliser une bande Velpeau.
Immobilisez la zone atteinte et désinfectez la morsure à l’aide d’un antiseptique (type Bétadine®).
Donnez au blessé un antalgique (paracétamol).
Assurez l’évacuation rapide du blessé vers un service d’urgence.
Les griffures de chat
Même si ces blessures se résument généralement à de simples égratignures, il faut toujours bien désinfecter la plaie à l’eau savonneuse, car le chat peut transmettre une infection appelée « maladie des griffes de chat ». Cela se manifeste par une légère fièvre et le gonflement des ganglions (signe d’infection) de la zone griffée, ceux de l’aisselle en cas de griffure du bras ou de la main. Un traitement antibiotique est alors obligatoire.
Les piqûres d’insectes
Sous nos latitudes, rares sont les insectes dangereux ; leur venin est peu toxique mais provoque chez certaines personnes des réactions spectaculaires.
Les hyménoptères (abeille, guêpe, frelon)
Le venin des hyménoptères est éjecté au moyen d’un dard, mais seule l’abeille l’abandonne à l’endroit de la piqûre. La douleur est souvent importante à l’endroit de la piqûre et elle s’accompagne toujours de vives démangeaisons pendant un jour ou deux.
Les piqûres d’abeille, de guêpe, de frelon peuvent cependant être dangereuses dans les cas suivants :
- lorsqu’elles sont multiples, car elles peuvent avoir un effet cumulatif et entraîner une réaction allergique grave ;
- lorsqu’elles sont situées dans la gorge ou la bouche, car sous l’effet d’un gonflement (œdème), elles peuvent conduire à l’asphyxie ;
- lorsqu’elles concernent les personnes allergiques aux venins des hyménoptères qui peuvent déclencher une réaction très forte appelée « choc anaphylactique » (voir plus bas).
Les bons gestes
S’il s’agit d’une abeille, enlevez rapidement le dard en passant une lame de couteau ou un ongle long au ras de la peau. N’utilisez pas une pince à épiler, car en pressant le dard, vous risqueriez d’augmenter la quantité de venin inoculé.
Appliquez un glaçon pour ralentir la diffusion du venin et soulager la douleur et le gonflement.
Appliquez une compresse imbibée d’un désinfectant sur la piqûre.
En cas de douleur, donnez du paracétamol et appliquez une crème apaisante qui soigne les démangeaisons (type Butix®) ou anti-inflammatoire (type Parfenac®).
Si la douleur et le gonflement persistent ou s’aggravent les jours suivants, conseillez à la personne de se rendre chez un médecin.
S’il s’agit d’une piqûre à la gorge, alertez d’urgence le 15.
Si la victime éprouve des difficultés à respirer, a des nausées, ou des maux de tête, appelez les secours d’urgence. Elle doit être rapidement hospitalisée.
Les bons gestes face à une personne allergique au venin d’hyménoptères
Une personne sur 200 est allergique au venin des hyménoptères (abeilles, guêpes, frelons). Les cas graves se déclenchent dans les minutes qui suivent la piqûre ; la personne éprouve une sensation de malaise, souffre de démangeaisons débutant à la paume des mains, de frissons, de sueurs et d’urticaire (des plaques rouges ressemblant aux piqûres d’orties) douloureuse sur le corps. Le visage et la gorge sont gonflés : c’est ce qu’on appelle l’œdème de Quincke qui entraîne rapidement une gêne respiratoire importante susceptible de mettre en danger la vie de la personne. Il faut d’urgence appeler les secours.
Parfois, il s’agit d’un choc anaphylactique : la victime est très pâle, se plaint de vertiges, de bourdonnements d’oreilles, sa respiration s’accélère et son pouls est rapide et de faible intensité. Contactez les secours en urgence. La victime recevra un traitement à base d’adrénaline, plus accessoirement des corticoïdes associés à des antihistaminiques.
Étendez la victime sur le dos, jambes surélevées pour favoriser la circulation sanguine vers le cœur et le cerveau.
Si vous disposez d’adrénaline, faites l’injection en sous-cutanée près de la piqûre et de manière lente jusqu’à ce que la personne se sente mieux.
Si la personne ne respire plus, commencez le bouche-à-bouche et surveillez son pouls.
Si la respiration et les battements cardiaques cessent, pratiquez la réanimation cardio-respiratoire (bouche-à-bouche et massage cardiaque externe alternés).
Les tiques
Particulièrement insidieuses, les tiques sont présentes dans la nature et peuvent pénétrer dans la peau au cours d’une simple promenade dans les hautes herbes et les broussailles. Elles pénètrent dans la peau et certaines d’entre elles transmettent à l’homme des maladies, comme la maladie de Lyme, une affection articulaire et neurologique grave. Il est toujours recommandé d’extraire la tique le plus vite possible et de suivre l’évolution de la piqûre.
Les bons gestes
Appliquez un tampon d’éther pendant 10 minutes sur la piqûre : cela endormira la tique ; puis à l’aide d’une pince à épiler, extirpez l’insecte.
Nettoyez la piqûre à l’aide d’eau savonneuse, et appliquez un antiseptique.
Si la rougeur sur le point de piqûre s’étend de façon concentrique, consultez rapidement un médecin qui prescrira des antibiotiques.
Les aoûtats
C’est en marchant ou en se couchant dans les prés que l’on se fait piquer par ces minuscules insectes de la famille des arachnides. Armés de leur aiguillon, ils se nourrissent de sang et montent le long du corps en s’arrêtant au niveau des zones de striction (cheville, poignet, ceinture, etc.). Les piqûres entraînent des petits boutons de 1 ou 2 centimètres de diamètre. Les démangeaisons sont toujours vives et durent plusieurs jours. Elles peuvent provoquer des lésions si on gratte trop fort. Un peu de vinaigre calme les démangeaisons, et un antiseptique ou de l’eau savonneuse évitent le risque infectieux. À titre de prévention, utilisez des huiles essentielles à base de lavande que vous appliquerez sur les chevilles et les poignets.
Les piqûres d’animaux marins
Les côtes françaises abritent peu d’espèces venimeuses ; cependant la rencontre avec une méduse, une vive ou un oursin peut laisser un souvenir cuisant.
Les méduses
Présentes dans toutes les mers, le danger vient de leurs tentacules dont le contact occasionne de vives douleurs. Elles provoquent de l’urticaire (plaques rouges), un engourdissement de la partie touchée après quelques minutes, et, dans les cas les plus graves, des nausées et des vertiges.
Les bons gestes
Enlevez les fragments de filaments de méduse avec une lame de couteau et de l’eau de mer. Nettoyez la plaie avec un antiseptique, puis laissez sécher sans frotter ni essuyer en immobilisant le membre atteint. Donnez à la victime un produit antalgique (paracétamol) et consultez un médecin. Si la victime déclare une réaction allergique, avec malaise et troubles respiratoires et cardiaques, étendez la victime, les jambes surélevées, et alertez immédiatement les services de secours.
Les vives
Ces petits poissons restent enterrés dans le sable ou la boue du littoral à marée montante et laissent seulement émerger une partie de leur tête ou de leur dos. En général, le baigneur lui marche dessus et du même coup se fait piquer. Ces poissons possèdent des épines érectiles, très acérées, capables de transpercer les chaussures et les gants. La douleur violente est comparable à celle d’une brûlure et peut durer de 2 à 24 heures. Elle s’accompagne toujours d’un œdème important du membre atteint.
Les bons gestes
Agissez immédiatement en approchant une source chaude (cigarette allumée) près de la piqûre ou plongez la zone atteinte dans un bain très chaud (à 45 °C) additionné d’un antiseptique léger (la chaleur inhibe le venin)désinfectez la plaie à l’aide d’une solution antiseptique.
Donnez du paracétamol à la victime pour diminuer la douleur et consultez un médecin.
En cas de malaise général, ou de perte de connaissance, étendez la victime, les jambes surélevées et alertez immédiatement les services de secours.
Les épines d’oursins
Les cas d’infection liés à une épine d’oursin sont rares. En revanche, elles occasionnent de sérieuses douleurs. Si, malgré l’utilisation d’une pince à épiler et d’une aiguille désinfectée à la flamme vous ne parvenez pas à enlever toutes les épines, n’insistez pas : vous risquez de vous acharner inutilement. Procurez- vous un tube de vaseline à la pharmacie et appliquez-en sur les piqûres, le soir. Recouvrez éventuellement d’un pansement. Le lendemain matin, la peau aura tellement ramolli que l’extraction deviendra un jeu d’enfant. Les épines affleureront à la surface et il suffira de les retirer avec une pince à épiler avant de désinfecter la zone touchée.