Hormones et vieillissement : L’hormone de croissance
Secrétée la nuit par la partie antérieure de la glande hypophyse, pendant le sommeil profond, elle maintient la masse musculaire, l’endurance, l’énergie et diminue la masse graisseuse. Elle est réservée en France aux troubles de croissance en pédiatrie. Elle pâtit d’une sombre réputation depuis les accidents survenus à la suite d’injections d’hormone de croissance à partir de tissus animaux, dans les années 80, ce qui avait provoqué l’apparition de plusieurs cas de maladie de Creutzfeldt Jacob. Depuis, l’hormone de croissance disponible est entièrement synthétique, obtenue par génie génétique, donc peu risquée.
Comment elle agit?
Elle agirait soit de façon directe, soit par un facteur de croissance, l’IGFl (Insulin growth factorl), produit par le foie sous sa stimulation, et dont le rôle médiateur permet à l’hormone de croissance de développer ses effets positifs. Elle augmente le développement de la masse musculaire au détriment de la masse graisseuse, en agissant à plusieurs niveaux: cellulaire (adipocyte), transport des acides gras vers le foie et diminution des triglycérides et du mauvais cholestérol (LDL). Sur les sucres, elle inhibe l’utilisation du glucose, diminue la glycémie et améliore certaines formes de diabètes. Ainsi, dans le cas du diabète de type 2, elle permet une diminution de la graisse abdominale, (augmentée dans l’obésité et le syndrome métabolique, avec insulines-résistance). Sur les protides, elle stimule la croissance staturale grâce à son effet sur l’oxydation d’un acide aminé, la leucine, et par son action sur le transport des acides aminés entre les cellules et dans les cellules. Enfin, elle favorise une forte augmentation de la minéralisation osseuse, stimule les fonctions cognitives et les défenses immunitaires (lymphocytes T, cellules NK). Elle agirait aussi, en combinaison avec la mélatonine, contre les dommages oxyda-tifs cérébraux provoqués par le vieillissement cérébral, en augmentant le nombre de neurones, sans augmenter la synthèse de neurones, en réduisant le stress oxyda-tif et l’apoptose des neurones.
Comment la tester ?
Les taux d’hormone de croissance étant très variables sur 24 heures, il est plus utile de mesurer les taux du facteur de croissance IGF1, ou soma- tomédine C, dans le sang, qui est plus constant et qui donne une bonne idée de l’activité de l’hormone de croissance. Ce taux est souvent très bas lorsqu’on vieillit, du fait du déclin de la production d’hormone de croissance. Par ailleurs, on peut doser l’élimination de l’hormone de croissance dans les urines des 24 heures qui reflète le taux circulant et l’activité IGF1. Si son taux est en dessous de 2,5 ng/24h, cela signifie une déficience.
Faut-il une supplémentations ?
Les taux d’hormone de croissance sont à leur maximum à l’âge de 20 ans, puis on perd environ 20 % de ce taux tous les dix ans, pour arriver à l’âge de 60 ans avec un taux d’environ 15 % de celui de notre jeunesse. Or elle ne peut être prescrite qu’en cas de déficience, surtout chez l’enfant, car elle n’est pas dénuée de risques.
L’amélioration naturelle du taux d’hormone de croissance
On préférera administrer des produits précurseurs, ou sécrétagogues, capables de stimuler la sécrétion d’hormone de croissance par l’hypophyse, comme les acides aminés, notamment Parginine, mais aussi la lysine, la glutamine, la leucine, la GABA, la taurine, la glycine et l’ornithine. Ainsi, l’association d’arginine et d’ornithine est deux fois plus efficace que l’arginine seule. Les vitamines Bl, B5, B6 et B12 et le zinc ont une action positive sur la production d’hormone de croissance. Tous ces produits précurseurs sont à prendre le soir au coucher, sur un estomac vide, afin de stimuler le rythme circadien de libération d’hormone de croissance. De plus, les aliments riches en protéines (poisson, viande de volaille et œufs), le sommeil, l’exercice physique et l’exposition solaire peuvent aussi être utiles pour stimuler la sécrétion de cette hormone.
Effets secondaires et complications
Comme pour beaucoup de traitements hormonaux, ses effets à long-terme sont inconnus. Elle peut entraîner en cas de surdosage des œdèmes des chevilles, des douleurs articulaires, des fourmillements dans les doigts, du diabète, par insulino-résistance, une hypertension artérielle ; elle aurait été accusée d’avoir favorisé l’apparition de cancers, lorsqu’elle était utilisée à de très fortes doses, en cas de problème de croissance chez l’enfant, avant 1985. Enfin, elle serait aussi responsable de syndrome du canal carpien, d’arthrose et de rétention aqueuse. Parfois, elle peut entraîner une gynécomastie chez l’homme et un élargissement des os des mains et des pieds. Il est donc urgent d’attendre les résultats à moyen et long termes des études cliniques de certains médecins étrangers, notamment belges, avant de la prévoire dans une indication anti-âge.
La supplémentation en acides aminés précurseurs
Les protéines sont faites d’acides aminés. Elles représentent une des sources d’énergie de notre corps et permettent la réparation tissulaire. Lorsque nous mangeons des protéines, elles sont morcelées en acides aminés et peptides. Il y a 20 acides aminés, dont certains sont essentiels, d’autres partiellement essentiels et d’autres non-essentiels. Les acides aminés partiellement essentiels le sont seulement en cas de stress ou de traumatisme, où ils deviennent essentiels, jouant alors un rôle dans la cicatrisation tissulaire et la réponse immunitaire, par l’augmentation de la production d’interleukine 2, et dans la régulation de l’inflammation. Lorsque l’on manque d’acides aminés, on retrouve certains symptômes : fatigue chronique, infections ORL récidivantes, une hyperactivité et une anxiété. Si l’on se supplémente en acides aminés, il ne faut pas oublier d’y associer la prise de vitamine B6, qui aide notre corps à les métaboliser.
- L’Arginine
C’est un acide aminé partiellement essentiel en cas de stress, pouvant sinon habituellement être synthétisé par le foie. Chez l’homme, des taux bas d’arginine entraînent une diminution du nombre de spermatozoïdes, pouvant être cause de stérilité. A l’inverse, l’administration d’arginine augmente la production de sperme. Son rôle principal réside surtout dans la stimulation de la sécrétion d’hormone de croissance par l’hypophyse. Ainsi, elle serait capable de restaurer une sécrétion satisfaisante de cette hormone chez le sujet âgé dont la sécrétion d’hormone de croissance diminue avec l’âge. On l’associe dans ce cas-là à Pornithine, la tyrosine et à la glycine. De plus, on doit l’associer à de la lysine, en moindre quantité, pour diminuer le risque d’infection herpétique.
Où trouver l’arginine ? : dans les haricots, les crucifères, les épinards, les levures, le chocolat, les œufs et les produits laitiers.
- La Lysine
C’est un acide aminé essentiel, surtout important par le fait qu’il réduirait la fréquence et l’intensité des infections herpétiques, en bloquant l’arginine dont le virus herpès a besoin pour se répliquer. Elle permettrait également d’accélérer la guérison des angines. Enfin, elle augmenterait l’absorption de calcium et permettrait ainsi de prévenir et traiter l’ostéoporose . Comme l’arginine, elle augmenterait la sécrétion d’hormone de croissance, mais aussi la production d’anticorps et de collagène. Elle ne doit pas être prise durant plus de six mois, car elle pourrait entraîner un déséquilibre par rapport au taux d’arginine. On ne doit pas en prendre en cas de diabète ou d’allergie alimentaire (œufs, laitages).
Où trouver la lysine ? : Dans les mêmes aliments que l’arginine.
- La Tyrosine
C’est un acide aminé partiellement essentiel en cas de stress, précurseur de la mélanine, pigment de la peau, de la dopamine et des hormones
glutamine et la cystéine. On le surnomme « l’anti-oxydant majeur », car il permet de recycler d’autres anti-oxydants comme les vitamines C et E. Il permettrait notamment de prévenir l’apparition de certains cancers, en diminuant les dommages cellulaires causés par les radicaux libres. Il le fait en favorisant l’action de deux enzymes essentielles à notre protection contre le stress oxydatif : la glutathion transférase et la glutathion peroxydase.
Le glutathion joue de plus un rôle régulateur des cellules immunitaires, avec des propriétés anti-virales et détoxifiantes. On observe une augmentation des taux de glutathion après administration de vitamine C, de glutamine et d’acide alpha lipoïque.