Asthme qui es-tu ?
Prenons l’image de la circulation automobile. En temps normal, la circulation s’écoule bien. Par contre, lorsque tout le monde veut se rendre au même endroit en même temps, il y a embouteillage. Rappelons- nous les retours de week-end du dimanche soir ou les bouchons matinaux à l’entrée des grandes villes. L’embouteillage est dû au fait que toutes les voitures ne peuvent passer en même temps par la même route. Cette obstruction est vite associée à la cacophonie des avertisseurs qui fusent de toutes parts. Ces bruits traduisent l’impatience, l’énervement et l’inquiétude de savoir si l’on va arriver à l’heure. Malheureusement, les prévisions de Bison Futé ne sont jamais sûres à 100 %. On ne peut pas savoir avec certitude si le trajet que l’on va emprunter est obstrué. L’embouteillage dans lequel on est pris peut être le fait d’une seule voiture en panne, en plein milieu de la route, ou d’une multitude de voitures. De notre point de vue d’automobiliste dans sa voiture, le bouchon et obstruction qui en résultent sont identiques.
La crise d’asthme est l’équivalent de l’embouteillage que nous venons d’évoquer. Pendant cette crise, l’air des poumons ne peut pas passer en même temps au même endroit, pour se rendre hors de la poitrine. Il y a obstruction au niveau des bronches. Cet embouteillage d’air se traduit par des sifflements, qui remplacent les klaxons de notre bouchon automobile. Comme l’air ne peut pas sortir des poumons du fait de cette obstruction, il ne peut pas non plus y entrer. Cette immobilité de l’air dans les bronches explique la gêne à respirer ressentie par les asthmatiques lors de la crise.
L’asthmatique s’endort et, tout d’un coup, se réveille en étouffant. Son conjoint et lui-même peuvent entendre ses sifflements. Tout rentre dans l’ordre en quelques minutes. Le sujet peut alors se rendormir. Un autre asthmatique aura sa respiration qui siffle dès les premiers beaux jours. Ce sera la seule personne de notre entourage qui maudisse le printemps ! Enfin, il n’est pas rare de voir des coureurs à pied faire une crise d’asthme à l’arrêt de l’effort. Quel est le facteur commun à ces trois sujets ? Pourquoi l’un souffre-t-il la nuit, parfois toutes les nuits, alors que l’autre ne souffre que le jour et pendant une certaine période de l’année tandis que les crises du troisième sont associées à son « jogging » ? Pourquoi y a- t-il embouteillage sur la route des vacances une année et pas l’autre ? Pourquoi tel matin peut-on se rendre au travail facilement et pas un autre jour ?
Le facteur commun à ces sujets est la crise, l’embouteillage dont ils souffrent. Des circonstances déclenchantes très particulières correspondent à ce phénomène, la crise d’asthme ou l’embouteillage automobile. Le résultat est le même, quel que soit le mécanisme qui en est la cause. Cette crise se présente sous la même forme chez chacun d’entre eux : une gêne pour respirer accompagnée de sifflements ou l’arrêt de la circulation. Cette gêne et cet embouteillage ne sont que les signes traduisant ce qui se passe.