Les premiers secours
Protèger
Lorsqu’un accident survient, toutes les raisons qui l’ont provoqué continuent d’être réunies pour en provoquer un deuxième. L’accident est lui-même une cause de suraccident. Il faut éviter cet enchaînement en réalisant une protection de soi-même, des victimes et des tiers.
Se protéger soi-même
C’est la première règle pour le sauveteur, car s’il succombe à la cause du sinistre, il ne sera plus capable de porter secours. D’ailleurs, si la loi française institue l’obligation légale de porter secours, elle précise que cette obligation ne s’applique que si le secours peut être porté par le citoyen « sans risque pour lui ou pour les tiers ».
Selon les circonstances, cette autoprotection revêtira des aspects très différents. Parfois, il s’agira d’une attitude de prudence élémentaire et de bon sens (par exemple, vérifier à droite et à gauche s’il ne vient aucun véhicule avant de traverser une rue) ; parfois, elle supposera une analyse de la situation pour mesurer le danger persistant et décider la prise d’un risque calculé (par exemple, pour réaliser le dégagement d’urgence d’une victime d’un local enfumé).
Protéger les victimes
Une victime n’est pas en état d’assurer sa protection. Or elle reste exposée aux dangers qui sont la cause de sa situation et est elle-même une cause d’accident.
C’est pourquoi le sauveteur débranchera l’appareil électrique que tient dans la main le bricoleur qui s’est blessé, ou coupera le contact du moteur du véhicule accidenté, ou éloignera du pied les débris de verre qui entourent la personne qui vient de se blesser en cassant une vitre, ou encore stabilisera des objets qui menacent de chuter sur la victime, ou enfin éteindra la cuisinière sur laquelle chauffait l’eau bouillante avec laquelle la ménagère s’est brûlée…
Il n’est pas possible de dresser une liste complète de ces gestes de protection. Protéger les victimes est donc plutôt un état d’esprit ; avant toute intervention, il faut se poser cette question : Quel danger menace encore la victime ?
Protéger les tiers
Les dangers à l’origine d’un accident peuvent atteindre ceux qui s’y exposeraient, et l’accident lui-même constitue un danger supplémentaire pour ceux qui y seraient confrontés de façon inopinée. Il faut donc signaler la situation à l’attention des personnes qui arrivent sur les lieux. Cette information est nécessaire dans plusieurs directions, et ce n’est pas le sauveteur le mieux formé qui la prend en charge. Il recherchera donc des témoins pour accomplir cette mission; il leur expliquera ce qu’il attend d’eux et n’oubliera pas de leur préciser qu’ils ne doivent pas s’exposer inutilement.
Parfois, le danger sera un témoin qu’il faudra éloigner de la victime pour l’empêcher d’effectuer un geste inapproprié ou dangereux, comme, par exemple, lui donner à boire; ou un témoin incapable de se contrôler sera écarté pour éviter qu’il ne sème le désordre.
Alerter
situation d’urgence, l’action du premier témoin a pour but de préserver les victimes, en attendant les secours appropriés. Aussi doit-il s’assurer que ces services ont bien été alertés par un message d’alerte complet et avec une adresse leur permettant une arrivée rapide sur les lieux.
Les numéros d’appel gratuit des services de secours
En France, celui qui veut alerter les secours dispose de trois numéros de téléphone qui peuvent être composés sur n’importe quel poste téléphonique privé ou public, à partir d’une cabine téléphonique « à carte » (même sans carte) ou « à pièces » (la pièce est rendue en fin de communication).
Le 15 est le numéro d’appel du Samu, le Service d’aide médicale urgente, pour tout ce qui relève du domaine médical, en particulier au domicile privé des personnes.
Le 17 est le numéro d’appel des forces de l’ordre, gendarmerie en zone rurale ou police nationale en zone urbaine, pour tout ce qui relève de l’ordre public.
Le 18 est le numéro d’appel des sapeurs-pompiers, pour tout accident ou sinistre, en particulier dans le domaine public.
Ces trois services sont interconnectés et se tiennent mutuellement informés des opérations en cours.
Les cinq éléments du message d’alerte
– Ce qui est arrivé : accident de la circulation, du travail, à domicile, malaise ou maladie…, et ce qui menace encore d’arriver : danger d’incendie, d’explosion, fuite de gaz, épandage de produits polluants ou émanation de produits toxiques…
– Le numéro d’où l’on appelle, ou le numéro de la borne d’appel sur une autoroute, une voie rapide, dans une gare ou dans le métro. Ainsi, le standard vérifie qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie. Il est recommandé de donner son identité.
– Le nombre de personnes concernées, blessées ou non, avec, si possible, une indication de la gravité de leurs blessures et si elles sont accessibles ou nécessitent d’être dégagées (de leur voiture, d’un engin de travail, d’un effondrement…).
– Les gestes de premiers secours et de protection mis en œuvre.
-L’endroit précis où les secours sont attendus : adresse postale ou lieu où attendra une personne pour les guider.
L’adresse
En ville, c’est le nom de la commune, celui de la rue, le numéro du bâtiment, l’étage, le numéro de l’appartement et le code d’accès à l’immeuble.
À la campagne, le nom de la commune et celui du lieu-dit pourront être complétés par l’identification de la route ou son origine et sa destination; parfois un repère particulier, comme un pont, un transformateur ou un bâtiment particulier, sera signalé.
Sur une autoroute : utiliser les bornes d’appel implantées tous les deux kilomètres, en précisant si l’accident se trouve du même côté ou non. Avec un téléphone de voiture, mentionner le sens de circulation (Paris-province ou province- Paris) et le point kilométrique (indiqué sur des panneaux situés sur les côtés).