Vieillissement et risque de cancer
Nous sommes exposés, de par notre environnement, à toutes sortes de substances carcinogènes et nos résistances se trouvent souvent, de plus en plus affaiblies à partir de la cinquantaine. Le plus souvent lorsqu’une tumeur maligne se développe dans notre organisme, nos mécanismes de défense permettent de la faire disparaître en quelques semaines, grâce aux globules blancs appelés cellules NK. Ces lymphocytes libèrent dans la cellule tumorale des agents chimiques: la perforine et les granzvmes qui vont provoquer une sorte d’autodestruction de cette cellule, par une cascade de réactions. L’idéal serait que notre organisme soit constam¬ment prêt à favoriser l’action de ces cellules défensives pour qu’elles soient le plus efficaces possible face au cancer. On peut tenter de réaliser cela en changeant notre alimentation afin d’augmenter nos défenses immunitaires face aux agressions de notre environnement.
Comme nous l’avons déjà vu, un état inflammatoire chronique fragilise notre organisme et appelle toutes sortes de pathologies cardio-vasculaires, métaboliques (diabète, obésité), mais aussi favorise le risque de développement de cancers. C’est notamment le cas du cancer de l’es-tomac, survenant à l’endroit d’un vieil ulcère gastrique, du fait de la présence à ce niveau d’une bactérie spécifique : l’Hélicobacter Pylori. Mais c’est aussi le cas du cancer du colon, plus fréquent lorsque les patients souffrent d’une inflammation chronique du colon (maladie de Crohn, rectocolite), ou du cancer du col de l’utérus, survenant après des infections utérines chroniques au papillomavirus. Enfin, plus connu et redoutable, le cancer du poumon, apparaissaient après des années de bronchite chronique et/ou de tabagisme. Dans ces cas, il y a tellement de facteurs inflammatoires que les lymphocytes NK n’arrivent plus à réagir de façon adéquate et qu’ils apparaissent comme submergés, lais¬sant le cancer se développer.
De plus, si l’on mesure le degré général d’inflammation de l’organisme par des examens spécifiques (VS: Vitesse de sédimentation, CRP: protéine C réactive, Homocystéine), on peut s’apercevoir d’un parallélisme entre l’importance de l’état inflammatoire d’une personne et le moindre taux de chances de survie face à un cancer.
Certains chercheurs écossais ont même mis au point une échelle de mesure de l’état inflammatoire, en fonction des résultats de certains tests sanguins : la CRP et l’albumine sanguine. Ils retrouvent ainsi deux fois plus de chances de survie chez les gens dont l’état inflammatoire est le moins important. De même, les personnes prenant régulièrement des médicaments anti-inflammatoires (Yoltarene®, Nifluril®) semblent avoir moins de risques face au cancer. Mais ces médicaments ne sont pas dénués de risques, notamment du risque d’ulcères de l’estomac et d’in-terférences avec d’autres médicaments. D’où l’importance de ne pas les prendre régulièrement sans tenir compte de l’avis de son médecin.
Certains chercheurs ont été plus loin dans cette voie et ont trouvé que si l’on bloquait l’un des facteurs favorisant l’inflammation, la cytokine NF KappaB, on rendait les cellules cancéreuses plus vulnérables et on dimi-nuait les risques de propagation du cancer par métastases, chez la souris. En effet, on arrive ainsi à ralentir les trois étapes de progression du cancer: initiation, promotion et progression.
Les molécules aujourd’hui connues pour bloquer la cytokine NF KappaB sont le resvératrol, contenu dans le vin rouge, provenant de la peau et des pépins de raisin, et la catéchine, présente dans le thé vert, mais aussi la liane du Pérou.
On s’est également rendu compte que si l’on bloquait « l’approvision-nement » à la tumeur, c’est-à-dire son apport vasculaire, en empêchant la formation de « néo-vaisseaux » autour d’elle grâce à une substance appelée « angiostatine », on pouvait observer une régression du cancer. Par ailleurs, il existe des aliments anti-cancers qui possèdent des propriétés anti-angiogénèse : des thés verts, des champignons et herbes de cuisine.