Vers une maitrise de la consommation des protéines
Sur le plan individuel, le consommateur peut être plus ou moins attiré par une alimentation carnée ou, à l’inverse, par une alimentation de type végétarien. Bien que nous ayons des différences génétiques importantes dans notre capacité et notre propension à utiliser intensément les acides aminés, il est clair que l’organisme humain est capable de s’adapter à une large étendue d’apports de protéines. Il est probable aussi que les adaptations chez l’homme soient une affaire de long terme. Il n’est certainement pas facile de réduire la consommation de viandes chez des sujets qui ont un comportement carnivore depuis leur jeune âge.
Il existe une tendance actuelle, dans les populations défavorisées ou chez des adeptes du végétarisme, au remplacement des viandes par des produits transformés souvent riches en ingrédients purifiés. Diminuer la consommation des viandes au profit des glucides purifiés ou des matières grasses n’a aucun intérêt nutritionnel et nuit aux régulations métaboliques et aux mécanismes de contrôle du poids corporel. Des comportements pseudo-végétariens, dans lesquels la part des fruits et légumes ou des autres produits végétaux complexes est réduite, ne sont pas du tout adaptés à la physiologie humaine. Avec un environnement riche en calories vides, la non-consommation de produits animaux ne peut que renforcer certains déficits nutritionnels.
L’enjeu principal est bien de favoriser l’adoption, le plus tôt possible, de régimes protecteurs riches en produits végétaux complexes et équilibrés en produits animaux complémentaires, sachant que ces derniers ont normalement une place bien minoritaire par rapport à la base végétale de l’alimentation humaine.
L’évolution des comportements nutritionnels de l’homme a été bouleversée en moins de cinquante ans, et il est difficile de prédire le temps nécessaire pour enfin aboutir à des modes alimentaires relativement équilibrés qui tiennent compte de nos particularités génétiques, des ressources environnantes et de l’évolution des modes de vie. Néanmoins, il est important d’avoir une vision claire pour l’avenir du paysage alimentaire à façonner, de ne pas favoriser un gâchis de consommation protéique et d’éviter tout aussi énergiquement de réduire très fortement les apports en protéines au profit des calories vides, avec pour résultat le développement de troubles métaboliques et de carences diverses.
À la suite de son passé ancestral, de ses difficultés d’approvisionnement alimentaire encore récentes et avec l’encouragement un peu naïf de ses premiers nutritionnistes, l’humanité a fortement investi dans le développement des productions animales et souvent au détriment d’un meilleur équilibre nutritionnel et d’une bonne protection de l’organisme par une alimentation végétale de qualité.