Un impact très important sur notre mode de vie
D’après l’Organisation mondiale de la santé la dépression est la deuxième cause mondiale de décès chez les hommes et les femmes de 15 à 44 ans, juste après le sida. Elle est à l’origine de 8,6 % des décès, loin devant les accidents de la voie publique (4,9 %) et la tuberculose (3,9 %). Et les personnes qui ont présenté un épisode dépressif dans l’année présentent trois fois plus de risque de maladie cardiaque dans les cinq années à suivre. Psychiquement, la dépression n’est pas seule en cause : de manière plus large, les troubles mentaux en général peuvent être mortels : ils augmentent la mortalité de 60 % chez les hommes et de 40 % chez les femmes, comme on a pu le voir en suivant 8 000 personnes en Finlande pendant dix-sept ans . Parmi ces troubles, l’anxiété généralisée multiplie par 1,9 le taux de mortalité chez les hommes entre 65 et 84 ans. Les attaques de panique, quant à elles, le multiplient par 2,2… Plus répandu qu’un trouble mental, maladie véritable, l’excès de stress est partout. Or le stress tue lui aussi ! Il explique 32 % des infarctus . La relation avec d’autres maladies a été également retrouvée dans l’aggravation des cancers , le diabète, les troubles digestifs, les troubles musculo-squelettiques (mal de dos, syndrome du canal carpien, etc.), l’urticaire, l’eczéma et, bien sûr, l’anxiété et la dépression, la fatigue chronique, et même les maladies infectieuses… comme par exemple les rhumes ! Un cas particulier met le doigt sur la relation entre le stress et les cancers. Le travail nocturne, source de stress très important, augmente de 50 % le risque de cancer du sein. Un autre cas de figure met en avant le stress : il montre qu’une pression psychique importante, due à une échéance professionnelle, augmente de six fois le risque d’infarctus entre le jour précédant l’échéance et le jour suivant. Il n’y a pas d’augmentation significative du risque si l’on compare la semaine précédant l’échéance et la semaine suivante. Mais les risques à court terme peuvent s’accumuler : si une personne a une échéance serrée chaque semaine, son risque annuel d’avoir un infarctus augmente de 20 %. Le stress, l’anxiété, la dépression et les maladies psychiques sont potentiellement graves : ils augmentent beaucoup la mortalité! Le psychisme peut rendre malade, mais l’inverse est-il également vrai? Soigner son mental et ses émotions est-ce efficace pour prévenir des maladies graves? Les troubles psychiques, l’excès de stress et les personnalités sombres et hostiles rendent malade et raccourcissent la durée de la vie. Mais la question inverse se pose : les traitements psychologiques, les méthodes anti-stress et le travail sur la personnalité sont-ils efficaces en prévention des maladies chroniques? La réponse est oui et de manière très impressionnante. La prise en charge psychologique après un infarctus du myocarde permet de réduire de 34 % la mortalité cardiaque et de réduire de 29 % le nombre des rechutes C’est ce qu’a montré l’analyse de 37 études sur le sujet.
Un médecin a même obtenu des résultats impressionnants : il a réussi à diviser le nombre de rechutes d’infarctus par 2,5 ! Il s’agit du professeur Omish. Son programme préventif est intensif et comprend un suivi diététique, un arrêt du tabac, un entraînement sportif, des cessions de management du stress et la participation à un groupe de soutien psycho-social. Et ce sont les personnes les mieux informées qui bénéficient le plus de ces programmes. Jacques, patron de société, a dû faire face à un infarctus, mais surtout à ses conséquences. « J’ai compris que ma santé était une priorité si je voulais continuer à pouvoir diriger mon entreprise. J’avais déjà arrêté de fumer depuis quelques années. J’ai recommencé le sport après avoir suivi un stage de rééducation cardiaque en clinique. Auparavant, j’affirmais toujours que je n’avais pas le temps de faire du sport. Comme je sais que ma vie est en jeu, forcément, le temps n’est plus jamais un problème ! Comme j’ai déprimé après mon pontage coronarien, mon cardiologue m’a vivement conseillé de voir un psy. Il m’a aidé à limiter les conflits avec mes collaborateurs, à déléguer, à revoir mes méthodes de management, à mieux m’organiser et à gérer mon temps… Finalement, je me sens nettement plus en forme qu’avant mon infarctus, même si une pointe d’angoisse persiste. J’apprécie mieux ma vie maintenant que je me suis pris en compte, alors qu’avant, je m’oubliais au profit de mon travail. Je ne mange plus du tout de la même manière, cela doit contribuer aussi à ma forme retrouvée, puisque j’ai aussi laissé quelques kilos s’en aller ! » Les prises en charge psychologiques sont aussi efficaces à long terme. Un exemple parlant : la méditation transcendantale a pu. lors d’une étude d’une durée de sept ans, diminuer la mortalité de 23 %, les événements cardiaques de 30 % et la mortalité par cancer de 49 %. Des programmes de rééducation à base de yoga ont montré leur efficacité à réduire le taux de sucre dans le sang (glycémie à jeun), le cholestérol, le LDL-cholestérol et les triglycérides, tout en augmentant le bon cholestérol, c’est-à-dire le HDL-cholestérol. Les médecins devraient donc conseiller le yoga aux personnes diabétiques et souffrant d’hypercholestérolémie ! Soigner son mental et ses émotions est-il aussi efficace pour le traitement des cancers? Ces études laissent pour certaines entendre que les méthodes psychologiques pourraient avoir un impact sur la mortalité en cancérologie. C’est exact et cela a été démontré en 1989 pour la première fois par le professeur Spiegel dans un article qui a fait date : le taux de survie dans les cancers du sein était multiplié par deux chez des femmes ayant été formées à l’autohypnose par rapport à celles ne bénéficiant d’aucun suivi psychologique. Aujourd’hui, ces méthodes se sont généralisées et la prise en charge des personnes atteintes de cancer s’est beaucoup améliorée. Mais il reste encore beaucoup à faire ! Comment expliquer une telle efficacité des méthodes psychologiques dans une maladie comme le cancer ? Les traitements anticancéreux tuent les cellules cancéreuses ; on comprend donc leur efficacité. Le stress rend ces traitements nettement moins efficaces. Une étude expérimentale a montré chez des souris cancéreuses que le stress annulait presque complètement l’effet d’une chimiothérapie. Le stress consistait à leur attacher les pattes à des planches en plastique pendant une heure par jour. La chimiothérapie n’est vraiment efficace que chez les souris non stressées qui vivent alors nettement plus longtemps. Peut-on transposer cela chez l’humain? Ce n’est pas certain à 100 %, mais pratiquer une méthode antistress est toujours bénéfique et n’a absolument aucun effet secondaire néfaste, contrairement aux diverses chimiothérapies ! Alors, il serait vraiment dommage de ne pas en bénéficier ! Soigner son psychisme participe très activement à la prévention des maladies graves et abaisse la mortalité.
Vidéo:Un impact très important sur notre mode de vie
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