Un homme peut-il avoir un orgasme sans éjaculer ?
L’éjaculation n’est pas l’orgasme, et l’orgasme n’est pas l’éjaculation. Les hommes associent les deux plaisirs parce qu’après l’émission, ils s’endorment – ou, à tout le moins, ils ne sont plus bons à grand-chose… Pourtant, un rapport sexuel intervenant moins d’une heure après une éjaculation aboutit également à un orgasme retardé, tandis que la projection de sperme est faible. Un autre rapport sexuel tarit encore la quantité de sperme émise, sans pour autant priver l’homme de plaisir. Conclusion : l’homme est capable de jouir sans éjaculer.
A l’inverse, il peut tout à fait éjaculer sans prendre du plaisir. C’est d’ailleurs l’une des causes du désordre psychologique affectant les éjaculateurs précoces, qui n’atteignent même pas leur propre plaisir, en plus de ne pas satisfaire leur partenaire.
Ce paradoxe réside dans la nature différente des deux phénomènes. L’éjaculation est un processus neuromusculaire.
Les vésicules séminales expulsent leur liquide dans l’urètre – via le canal éjaculateur – avec une telle pression que la prostate réagit immédiatement en projetant également ses sécrétions. L’ensemble forme le liquide séminal, auquel se joignent les spermatozoïdes, entreposés, après une vingtaine de jours de maturation, dans l’épididyme et les canaux déférents (organes reliés aux testicules). L’expulsion du sperme ainsi créé est commandée par la contraction rythmique des muscles situés à la base du pénis.
L’orgasme est quant à lui un processus neurohormonal, sans doute géré par une zone du cerveau droit. Il se caractérise par une sensation intense de bien-être, due à une libération massive d’hormones, telles que les endor- phines, l’ocytocine et la DHEA.